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Projet de Black Metal Suédois enfanté au début des 90's par Thypheuz, Thornium a été contraint au silence pour cause d’incarcération de son géniteur. Retrouvant la liberté et son comparse Ulverheim qui assurait leads et passages acoustiques sur le premier album de ce quasi one man band, Thypheuz a décidé de s’entourer d’un véritable line up pour donner vie à « Mushroom Clouds And Dusk » et en assurer la matérialisation scénique. Un bassiste (Kali Ma) et un batteur (Fhurgast) ont donc été recrutés dans cet objectif.
Le batteur ne donnant pas satisfaction, celui-ci a été remercié et Thypheuz a repris du service derrière les fûts pour un résultat on ne peut plus convaincant : blasts vigoureux, passages mid-tempo variès qui donnent du relief aux morceaux, sonorisation naturelle, le bougre aurait pu dès le départ se passer de recruter à ce poste. Sauf que le but de Thyph est de porter son art sur scène, ce qui n’était pas la priorité de Kali Ma, ni d’Ulverheim qui ont en toute logique quitté le groupe (après l’enregistrement néanmoins) et force est de constater que ce dernier ne sera pas facile à remplacer. Les riffs sont certes relativement linéaires mais bien exécutés et mélodiques (dans la grande tradition du Black Suédois des 90’s, certains riffs évoquant d’ailleurs le « Vobiscum Sathanas » de Dark Funeral - et ce dès les premières secondes de l'opus). Les saillies, hors des sentiers battus, sont assez réussies pour titiller l’oreille de l’amateur du genre notamment par le biais de soli étranges. Si la musique écrite par Thyph est indéniablement ancrée dans le siècle passé (tant dans les passages les plus rapides que « Black ’n Roll » ou encore dans l’utilisation systématique d’arpèges) et paraît de prime abord classique, nombre de petits détails viennent renforcer l’ambiance définitivement sombre et résignée de l’album. La voix, très travaillée, est le reflet de cette atmosphère pesante : malgré la présence de blasts épars, son rythme demeure lent et inéluctable, aucune violence dans le timbre mais une haine contenue, le désastre a eu lieu et cet état de fait nous est narré par un spectateur détaché. Quelques éclats de claviers, de voix étranges, de chœurs glauques font une apparition fantomatique qui fait écho à la superbe pochette (Œuvre de Niklas Sundin de Dark Tranquility). La basse est audible mais à aucun moment ne se distingue dans une partition propre : elle aussi ne sert qu’un but (l’élaboration d’un opus compact, froid, prenant et insidieux) qui aurait pu être atteint si cet album (d’une durée idéale) ne se finissait de manière aussi inattendue et abrupte.
1. Döden
2. In The Service of Hell (Satanic Black Metal)
3. Mushroom Clouds and Dusk
4. Black Goddess
5. Horns and Hoofs
6. Ett Hjärta Av Sten
7. Melankoli Och Död
8. Beyond Cosmic Borders