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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Icon in Me

Human Museum

LabelMassacre Records
styleModern Thrash Metal
formatAlbum
paysRussie
sortiemai 2009
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Parfois le choix d'un nom est déterminant. Icon in Me a mis beaucoup plus de sens dans le sien qu'il n'a souhaité lui en donner, mais ces icônes semblent en eux plus nombreuses et vibrantes qu'il n'y paraît. Le groupe est un savant mélange de personnalités, de nationalités et d'influences qui lui donnent ce côté « moderne » dans la description modern thrash métal que lui a collé son label, Massacre Records. Ils ne sont nés qu'en 2007, mais l'expérience des membres est inversement proportionnel à leur jeunesse : un batteur de chez Scarve ou Hatesphere, un chanteur de chez Mnemic ou C-187, tout ceci vous donne déjà un aperçu de l'état d'esprit de la formation : ils ont décidé de se donner une chance sur la scène internationale, et quitter la Russie dont ils sont originaires. On vous passera la liste des invités, juste assez ronflante pour donner envie d'écouter ce premier album, Human Museum dont l'illustration de couverture est classe mais sans plus et assez mystérieuse mais pas assez pour ne pas sembler pleine de symboles un peu grossiers (croix, tête d'animal mort, flou...).

La première constatation au niveau du son est que Jacob Hansen a encore fait son œuvre de la manière la plus propre qui soit. Pas de faiblesse et un son assez puissant et très équilibré comme un bon nombre de groupes sortant de ce studio. Donc en fait pas de quoi se rouler par terre aujourd'hui. Je me disais au final que les groupes au son Hansen perdait déjà une partie de leur caractère en étant normalisé. Mais bon pas de risque, on propose un produit léché et pour lequel tout le monde en aura pour son argent (groupe, label et public). Maintenant au niveau du contenu, c'est là où les icônes dont je parlait en introduction se font sentir. Human Museum ressemble parfois à une collection de références à de nombreux groupes qui sont des points d'ancrage du métal extrêmisant moderne. Des exemples ? La guitare sur Avoiding the Pain sonne comme du Into Eternity, la batterie fait forcément penser à Scarve dans sa dynamique et ses plans variés, on ressent la lourdeur d'un groupe comme Lamb of God et la présence en invité de Steve Smyth, un ex-Nevermore, n'arrange rien puisque sur plusieurs chansons la rythmique est coupée par un passage plus lent et plaintif. On sent l'influence suédoise sur un titre comme Moments avec ses plans un peu trop lisses au niveau du refrain et des couplets plus pêchus. Tout ceci a l'air de faire catalogue, mais l'impression est trop forte pour rester au second plan.

Cela dit, ne prenons pas tout cela comme une critique négative. Il serait erroné de croire que Icon In Me se résume à du plagiat et ce serait occulter la réelle qualité du disque. Comme vous l'avez compris vous n'apprendrez rien de nouveau côté métal en écoutant Human Museum, mais vous passerez un moment agréable. Le disque est construit autour de deux axes : un plutôt mélodique et un énergique. L'aspect mélodique s'appuie sur les talents du batteur qui ne se contente jamais de plans simples mais essaie vraiment de se faire plaisir : End of File ne se donne pas à la première écoute, et on sent la filiation avec Grip Inc. Vous aurez même le droit à une courte instrumentale In Memorium, et bien sûr une livraison assurée de soli et quelques passages agrémentés de claviers. Ceux-ci semblent superflus tant ils n'apportent rien à la musique, sauf un petit côté kitsch, comme sur Moments.

Côté énergique, vous allez être servis, ça blaste, les riffs sont plus que rapides, on ne s'économise pas chez Icon In Me. On retrouve en partie l'énergie du thrash originel mais aux amphétamines, comme sur le single That Day, That Sorrow ou encore Blood Rituals. Malheureusement, le groupe ne prend pas le risque de pousser cette brutalité d'un bout à l'autre des titres et changent d'ambiance plusieurs fois, perdant une partie de ce qui fait la qualité des titres. On sent qu'ils ont un cahier des charges à remplir et des oreilles à satisfaire. Et c'est sur ce point que le concept s'essouffle. On perd une partie de l'intérêt que l'on porte à Human Museum en découvrant que ce disque est calibré pour faire plaisir aux fans qui aiment le métal extrême mais pas trop, les mélodies mais pas trop et le brutal mais pas trop en créant un mélange lisse de heavy, thrash et une pointe non négligeable de hardcore.

Au final, Icon In Me réussit son épreuve d'entrée dans le monde du métal international, en prouvant qu'ils sont capables de faire de tout et de bien le faire. Maintenant, il faudra rajouter un peu d'audace afin que l'on se souvienne d'eux et non pas de tous ces groupes sur lesquels ils appuient leur musique. Au moins les musiciens se sont bien trouvés, c'est un bon départ pour Human Museum.

01. Dislocated
02. That Day, That Sorrow
03. End Of File
04. Empty Hands
05. Moments
06. Blood Ritual
07. To The End
08. In Memorium
09. The Worthless King
10. Turn The Dead On
11. Avoiding The Pain