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Evil One est un groupe français qui a sorti son premier album Shades Of Life en 2006, voyageant plutôt dans le metal gothique. Puis, le line-up a été chamboulé, avec seulement 2 membres originels qui sont restés. La nouvelle formule proposée par le quintet est le speed/thrash. Le nom du groupe est peut-être issu d’un morceau de Venom, « The Evil One », mais je n’ai pas les moyens de le vérifier. Voyons si les jeunes Evil One ont réussi leur reconversion musicale :
J’aime assez la pochette du disque, avec ses couleurs chaudes, ce dragon qui attaque la jeune femme par le ciel (le dragon du logo d’Evil One ?). Il y a juste que l’image de la femme attaquée par des zombies, c’est assez standard...
L’album Evil Never Dies démarre lui aussi, musicalement, d’une manière on ne peut plus classique : riff de guitare puis cri prolongé du chanteur. Globalement, le titre « Evil Never Dies » est celui que je qualifierais de plus proche des influences speed/thrash/heavy du groupe. Pas de nouveauté, mais de l’efficacité, notamment sur le refrain en mid tempo. Et là, je me suis dit que j’allais écouter un disque qui sentirait le réchauffé. Mais ce ne fut pas le cas. En effet, dès le titre suivant, « Thrashback », comme un retour au thrash des années 80, on sent la créativité d’ Evil One. C’est mon morceau préféré de l’album, avec des guitares galopantes, des riffs aux griffes acérées et un break acoustique en plein milieu. Aussi, le morceau renferme un petit clin d’œil à « Alice In Hell » d’Annihilator, avec les notes célèbres du début du morceau, puis départ en solo endiablé de... Jeff Waters (Annihilator, en guest sur l’album, et qui s’est chargé de masteriser le disque au Canada).
Parlons du travail en studio justement. Evil Never Dies a été enregistré au Walnut Groove Studio, au même endroit que le dernier album d’ADX, Division Blindée (vous comprendrez plus tard pourquoi je dis ça). Le son est excellent ! Il y a eu un bon dosage de chaque instrument, et la sonorité fait bien old school. Le travail post enregistrement a été de l’excellent boulot, et ça fait plaisir d’entendre très distinctement la basse.
En ce qui concerne le reste de l’album, il y a du bon et du moins bon. Personnellement, je n’ai pas été touché par l’instrumental « Instant Annihilation », avec des soli démonstratifs certes, mais pas à mon goût, accompagnés de samples de guerre en fond. Il constitue néanmoins une pause dans l’album. Il y a aussi la tentative de jeu death (avec chant et blast) sur « Contract In Blood » que j’ai trouvé loupée.
Par contre, sur ce morceau, on a l’impression que le chanteur Fred essaie de se rapprocher d’un Bruce Dickinson par moments. C’est un titre poussif, que j’ai écouté jusqu’au bout à la première audition, mais dès la seconde fois, je suis passé au morceau suivant dès son début. Après, ce n’est qu’une question de goûts tout simplement… La voix de Fred, le reste du temps, est assez proche de la voix aigue de Rob Halford. J’ai trouvé sa prestation réussie globalement. Puis, « The Conqueror » pourrait avoir été imaginé par Steve Harris (Iron Maiden). C’est un bon moment dans l’album, qui montre bien les capacités vocales de Fred, mais aussi le talent des musiciens. Le milieu du morceau a un jeu de guitare basé sur un chant de supporters de foot (le fameux : « aux armes, aux armes. Nous sommes les … et nous allons gagner. Allez…, allez… », puis, et c’est là l’important, le « Ohohohohohohohoh… » (Voilà la mélodie des guitares)). J’en ris, je ne sais pas si vous savez de quoi je parle...
Ce que je retiens dans Evil Never Dies notamment, sont les refrains très accrocheurs. Ils ont bien été composés, et ce, dans tous les morceaux.
Enfin, au chapitre des originalités, le dernier morceau, « Mr Bassman », est un hommage poignant à Fabrice, ex-bassiste, décédé en 2007. C’est un titre aux relents nostalgiques touchants, qui nous plonge bien dans le passé. De plus, il termine d'une manière remarquable l’album.
Mais ce n’est pas fini ! Jeff Waters ne fut pas l’unique guest du disque : Betov (ADX) a placé sa patte à la guitare sur « Wounds Of War » avec un départ en lead guitar très inspiré, et Phil (aussi ADX) est venu poser sa voix sur "Suprématie", une reprise… d’ADX. Malheureusement, le CD promo ne contient pas la cover. Il faudra donc acheter l’album pour savoir quelle en est la teneur. Il y a tout de même un extrait disponible sur le myspace en dessous des infos sur le booking.
En définitive, Evil Never Dies est un disque aux nombreuses alternances rythmiques, c’est un très bon point : chaque morceau se démarque des autres. C'est aussi par leur construction, les utilisations des guitares (acoustiques, électriques, morceau instrumental), que le groupe est parvenu à faire quelque chose de varié. De nombreuses influences rodent autour de l’album (Iron Maiden, Testament, Annihilator, Judas Priest, Exodus, Overkill par exemple), mais on ne les ressent pas trop : ce n’est pas de la copie et les riffs de guitare de Freddy et Kriss touchent au but. Aussi, je suis persuadé que la plupart des titres du CD passent bien l’épreuve du live. Evil One montre que la relève thrash / speed est bien là en France. Et puis bon, quel plaisir de pouvoir travailler avec l’un de ses idoles ! (Jeff Waters).
1. Evil Never Dies
2. Thrashback (avec Jeff Waters d'Annihilator)
3. Feel The Pain
4. Instant Annihilation
5. Wounds Of War (avec Betox d'ADX)
6. Perverse Morality
7. Contract In Blood
8. Suprématie (ADX cover, avec Phil ?)
9. The Conqueror
10. Mr Bassman