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De Terror à Blood And Stills en passant par Catharsis et Agnostic Front, c’est tout une génération de coreux qui profite des pieds et des poings de ces voisins tout en venant apposer sa patte à la noble discipline du « Do It Yourself ». Un état d’esprit que ne semble pas avoir pour le moins su intégrer Lionheart au détour de son nouvel album The Will To Survive.
Certes, le style est assurément posé par la lourdeur et la promiscuité des instruments frôlant à chaque soubresaut nos oreilles les plus attentives, mais on en vient à se demander ce qui fait l’originalité et la pertinence de quelques grammes Lionheart dans un monde de brutes épaisses.
Si le charisme du groupe n’est plus à démontrer au détour des tous premiers morceaux de l’album avec une introduction au fer forgé et un « Wasteland » roulant des mécaniques sur le devant de scène, les partis pris musicaux tournent vite au vinaigre et particulièrement en rond. Le pourtant très puissant « This is Who I Am », n’étant pas sans rappeler les meilleures esbroufes de Terror sur l’album One With the Underdogs, ranimait pourtant bien l’esprit authentique du hardcore pur et dur avec le zest appuyé de férocité. Mais Lionheart se perd quelque peu sur le chemin de la redite et du « déjà aperçu » mille fois sur la quasi-totalité d’un album court, intense et exécuté dans l’urgence. Tous les ingrédients sont là, mais Rob (commandant des opérations et rôtisseur en chef) ne semble pas vouloir prendre le temps de souffler et l’on passe dès lors à côté de la majorité des titres défilant avec une vitesse éclair sans pouvoir décortiquer les parties le plus souvent peu très variées et bien aplaties. (« Hard Times » ; « Filled With Hate »). Si la section rythmique frappe bien nos cavités cérébrales, celle-ci sait aussi taper sur les nerfs avec des riffs quelques fois nonchalants et indolents sur l’escalade « Escalante » du groupe. Paradoxe d’une situation entre course folle voulue par le groupe et riffs essorés jusqu’à la dernière goutte avec des tempos plus lents que lourds.
A contrario et contre vents et marées, le groupe nous gratifie en deuxième partie de la réédition de son EP This Means War échafaudé en 2006 et ayant graissé la patte du groupe lors de sa sortie. Et l’on comprend mieux la démarche du combo sur quelques titres piqués au vif de cet EP. À l’instar de « Calling You Out » restituant la moiteur et la délicatesse du Crossover ou encore la toute dernière piste de la galette mixant, avec plus d’entrain, efficacité et savante prise d’initiative.
Pour son premier album fait main sorti en premier lieu chez Still Born Records en 2007, Lionheart ne convainc qu’à moitié avec une épreuve de force finalement très proche de ses prédécesseurs et de toute la scène que le groupe a vu gentiment défilé devant lui. Difficile alors de surprendre dans ce contexte alors que très peu d’efforts semblent avoir été mis en œuvre du côté de la composition (compilation grasse des meilleurs riffs) et des arrangements bien peu intrépides. On se rattrapera donc volontiers sur le premier EP de la formation ressortie sur l’occasion avant de porter le mot « originalité » à la connaissance de Lionheart.
1. Introduction
2. Wasteland
3. This Is Who I Am
4. No Way Out
5. FTW
6. Calling You Out
7. With Honor
8. Filled With Hate
9. Hard Times
10. Escalante
11. The Will To Survive
Réédition de l'EP This Means War - 2006
12 : Buried Alive
13 : Calling You Out
14 : Its Too Late
15 : What Doesnt Kill You
16 : Im Already Dead
17 : This Means War