U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
La scène death métal bordelaise est décidément en grande forme car après Withdrawn, voilà que Juggernaut, sort son premier album, après 4 Maxi-CD. Ce dernier, nommé « Architects Of Deceit » est un véritable concentré de puissance.
Mais avant de s’attaquer au contenu, retour rapide sur le groupe, qui formé en 2002 jouait en premier lieu dans la cours du hardcore. C’est en 2006, après quelques changements de line-up que Juggernaut va prendre une orientation résolument plus technique en dérivant vers le deathcore. Le groupe, avant tout formation de scène, s’est renforcé avec de nombreux concerts en ouvertures de groupes tel Misery Index, Arkangel, Mumakil ou Ultra Vomit. Autant dire qu’après 4 MCD et tant de concert, cet album était attendu au tournant.
« Architects Of Deceit » est ainsi un concentré de puissance, et de brutalité. Ainsi, l’album commence par « Crumbling Foundations ». Alors que certains groupes choisissent de faire une entrée en matière en douceur avec une intro soft et parfois acoustique avant d’enchainer sur un titre puissant, Juggernaut ne tombe pas dans ce jeu. « Crumbling Foundations » annonce la couleur directement : l’album sera rapide, technique, avec le hargne et le son d’un brutal death (technique) comme Necrophagist doublé d’un groove hardcore conservé.
Les titres s’enchainent et font toujours autant l’effet d’une poutre qui nous arrive en pleine poire, offrant un contenu lourd, brutal, direct et sans bavures. Mais alors que l’auditeur est pris dans une descente violente vers un monde de brute, un titre s’interpose : "Artifact". Ce morceau, entièrement instrumental, à la guitare acoustique (offrant quelques passages hispaniques), permet de reprendre son souffle avant de digérer la fin de l’album. Ce passage calme permet également de ne pas tomber dans la monotonie entrainée par des morceaux quelque peu semblable (mais loin d’être linéaire, bien au contraire !).
Globalement, leur brutal deathcore (technique suivant quelques morceaux), s’avère parfois déstructuré, et s’approche à certains moments du terrain d’Origin et Necrophagist (sur "Crumbing Fondation" notamment), de Job For A Cowboy ou de Suffocation.
L’album, masterisé par Scott Hull (Pig Destroyer) bénéficie d’un son précis et incisif, idéal pour le jeu pratiqué par les membres de Juggernaut. De plus, on en parle peu, mais la pochette de l’album offre un gigantesque panorama d’une scène d’apocalypse, de toute beauté, sur toute la longueur du livret !! Premier album donc entièrement réussi, offrant du gros son qui devrait s’avérer rudement efficace en live. La scène bordelaise est donc définitivement en bonne santé !
1.Crumbling Foundations
2.Antinomos
3.Casual Monstrosity
4.Eventless Terror
5.Unveiled Cross
6.Endless Circle
7.Tongues Of Asphalt
8.Artifact
9.Delusions Of Grader
10.Our Cynism Is All We Have Left
11.Unsettled Scores/The World Awaiting Oblivion