U-Zine

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Aussitôt dit et aussitôt fait, c’est avec un certain pincement au cœur que j’ai l’honneur de représenter en cette journée la dernière prestation en date d’Hoobastank, groupe injustement qualifié de disparu aux yeux de certains et adroitement réclamés par d’autres. À la demande générale et parce que l’on est sûr qu’il reste quelques fans sur la surface du globe (voir même sur ce webzine), voici le tant attendu (et ultime ?) épisode du groupe d’Agoura Hills entre hymnes de campus et soirées à la belle étoile. Un cinquième album sous l’ère d’Obama sentant bon la liberté et l’optimisme naïf pour une troupe ayant davantage connu les plateaux de MTV et les bandes originales de films que les scènes en dur des festivals du monde entier.

Intitulé For(N)ever, contraction pertinente de forever et never, on penchera très étrangement sur le never pour qualifier un nouvel album répétant inlassablement la recette lucrative du groupe depuis bientôt 15 ans et leur fameuse rencontre au détour du « The Battle of The Bands ». Un célèbre festival d’abord réputé pour son ambiance « collégiale » et ses joutes musicales en culottes courtes. Des odes à la jeunesse, cet album n’en manque pas avec l’ouverture « My Turn ». Un premier single de campus ayant donné lieu à une clip bariolé de couleurs et mettant en scène une multitude de personnages aux attitudes banales. Et c’est bien ce que l’on reprochera au groupe tout au long de cet album, c’est de n’avoir su proposer qu’une musique formaté sans grande révolution, ni même résolution du velouté de potiron servi au détour de leurs anciens albums. Si The Reason en 2004 avait eu la force de parader en tête des charts avec son single sirupeux à souhait, on ne trouve ici aucun trace d’un quelconque hit prêt à la diffusion. De la lettre d’amour à l’Amérique sur « The Letter » jusqu’à « You’re The One » coincé entre Nickelback et Staind, la formation joue la carte du cliché et semble servir la cause des midinettes en jupons. Certes, quelques titres lorgnent du côté du rendement et de l’électricité avec « All about You » rappelant Lostprophets ou encore « Sick of Hangingon » avec une rythmique plus enlevée, mais la formation semble surjouer ses compositions en ne cherchant guère plus loin qu’à réitérer le succès de ses débuts. Même avec les morceaux de fins, convergeant davantage vers une fusion un poil plus libérée des carcans radiophoniques avec le titre " Who the Hell Am I?, Hoobastank se rapproche d’un Incubus propret, simpliste et dénué de talents.

A l’image du clip de « My Turn », Hoobastank est un groupe interchangeable et codifié à souhait par le paysage musical ambiant. Un clip ou le groupe fait passer l’amusement et la bonne ambiance avant l’originalité de ses compositions et un Rock alternatif qu’il aurait pu grossir à l'image de son album éponyme, voir envelopper de quelques ambiances ingénues. Même avec toute la bonne volonté du monde, leur créativité et leurs choix artistiques ne semblent pour le moins crédibles et la valse de ses membres en dit long sur un parcours que certains d’entre-vous avaient déjà rangé aux placards.

1. My Turn
2. I Don't Think I Love You
3. So Close, So Far
4. All About You
5. The Letter
6. Tears of Yesterday
7. Sick of Hanging On
8. You're the One
9. Who the Hell Am I?
10. You Need to be Here
11. Gone Gone Gone
12. Stay With Me
13. Replace You (bonus)