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On ne peut pas dire que la scène anglaise a toujours eu un temps d’avance en terme de métal pourtant elle possède de nombreuses formations atypiques ressemblant à aucune autre. L’originalité, la complexité ou les mélanges de genres, voici les différents atouts qui ont fait le succès des Britishs. Que ce soit Napalm Death, Carcass, Akercocke, Anaal Nathrakh ou encore Architects, ils ne font rien comme les autres mais font tout en mieux !
Signé en juillet 2008 sur Earache Records, la maison-mère de tous ces fous alliés, The Boy Will Drown pourrait être le nouveau fer de lance du métal rosbif. Il possède en effet un nom peu commun (avant la vague Myspace), un niveau technique élevé et sont eux-mêmes... anglais !
Avec ces différents éléments, « Fetish » a de nombreuses cartes en main pour me plaire. La musique du groupe ne perd pas de temps pour partir dans tous les sens. A peine "Deep Throat" commençait, qu’une avalanche de riffs se déchaîne sur notre pauvre tête. Et bizarrement, j’adhère direct ! Les shred ne manquent pas et les soli pleuvent à foison. On se retrouve devant un mélange hybride entre death technique, hardcore barré et deathcore : un style musical aussi mineur qu'en plein développement.
La mixture entre éléments issus du death technique et du hardcore déstructuré ne date effectivement pas d'hier. Après une rapide réflexion, le son de The Boy Will Drown reflète peu de caractère. Si les The Red Chord, Psyopus, Into The Moat ou The Tony Danza Tapdance Extravaganza n’avaient pas existé, « Fetish » aurait pu être un opus prometteur et au potentiel développé. Malheureusement pour The Boy Will Drown, toutes les formations citées existent déjà ! Ajoutez à cela quatre premiers titres qui ont une durée moyenne inférieure à 2m45, cela fait tout de même léger ! Pourtant les membres savent se défendre : pour preuve le titre "Dead Girls". Sur ce morceau, The Boy Will Drown donne un sévère frein à sa musique pour taper dans le hardcore mélodique (et même timidement dans le blues à la fin du morceau). Cette petite pause n’est que la bienvenue, d’autant plus qu’elle est réussie… Mais le répit ne sera que de courte durée puisque arrive "Dance Like An Epileptic" et ses 30 secondes de folie : un rythme à peine plus élevé, des compositions moyennes et un résultat final dont on se serait bien passé. TBWD remet le couvert du hardcore mélodique sur différents titres tels que la fin de "Barrymore's Pool Party". Le résultat est toujours aussi émouvant (et impersonnel en même temps).
The Boy Will Drown semble marqué (ou pas) par l’affaire Fritzl, le fameux fait divers autrichien où un père a séquestré sa fille pendant 24 ans ! En effet deux titres portent les noms d’"Elisabeth Fritzl" et "Josef Fritzl", respectivement la fille et le (déséquilibré) père.
Le compteur total arrive péniblement à 29 minutes. Certes la rapidité des guitaristes et l’intensité de la musique peuvent être une raison pour ne pas faire un album de 50 minutes mais cinq à dix minutes supplémentaires seraient passés comme du petit lait. L’artwork, quelques passages barrés intéressants (le dernier morceau "Suis La Luna"), des touches d’hardcore mélodique viennent sauver la mise de « Fetish » mais le résultat final n’est pas assez satisfaisant ! On a l’impression d’avoir affaire à un groupe qui se cherche - ou qui a le cul entre deux chaises, à vous de choisir !
01 Deep Throat
02 Irminsul
03 Josef Fritzl
04 Apollo's Lyre
05 Dead Girls
06 Dance Like An Epileptic
07 Barrymore's Pool Party
08 Akura-Class
09 Elisabeth Fritzl
10 Suis La Luna