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Sixième album pour les revenants de Earth Crisis et autant affirmer que le terreau fertile du Hardcore a plutôt bien fait de ramener en son sein la bande de Syracuse. Secouant l’outre-tombe avec autant de hargne qu’à leurs débuts, les cinq membres ont pris leur temps - 2 années nous séparent de leur reformation en 2007 et la remise en route du groupe avec ce To The Death. Véritable album qui a su puiser dans les ressources naturelles de la bande pour nous délivrer en son for intérieur, un son suave et enrobé dont Tue Madsen a lui seul le secret.
Rythmique pied au plancher, accords furibards et c’est tout une scène biberonnée au détour de l’album Destroy the Machines ou encore de Breed The Killers qui se met subitement à se réveiller. Le magma en fusion d’un groupe qu’il aurait été dommage de ne pas réanimer.
Et la rééducation se fait ici plutôt à coup d’électrochocs, distillés par les poignants titres de départ de cette course en sac martelant tout sur son passage. « Against The Current » rattrape le temps perdu avec un son dantesque et de quoi raccompagner les petits gars d’Hatebreed jusqu’aux jardins d’enfants avec un des tous meilleurs titres. Un « To Ashes » venu hérisser le poil des derniers sceptiques avec la mixture éloquente de l’impureté et de l’efficacité grâce à une production massive coulée dans le bronze.
Si Earth Crisis a bel et bien connu des périodes de doute au cours de sa carrière au point de tout lâcher en 2001, il n’en reste pas moins que le groupe est au Hardcore ce que la dinde est aux marrons. À savoir un son consistant farci d’une bonne dose de riffs sinueux et assez bien appuyés pour taper gentiment derrière la nuque. Et d’autre part quelques châtaignes habilement entrecalés au dessert (« What Horrifies » ; « Eye of Babylon) pour enrober le tout et convaincre des bienfaits de Earth Crisis sur l’organisme. Des titres très peu rapides mais faisant foi d’une efficience à toute épreuve lorsque sonne l’heure de la révolte.
Sortant également leurs tromblons sur le titre « When Slaves Revol », les guitares se font largement insinueuses et entêtantes face à l’exécution sans temps mort des chansons du combo.
Une cuillerée par-ci d’une brutalité renseignée par la frappe quasi-martiale de Dennis Merrick et une grosse louche de lucidité dans les compositions par l’apport la voix de Karl Buechner, ventilant et aérant allègrement de son phrasé chaque plan instrumental. Le frontman a bien fini par retrouver la gouaille nécessaire pour réveillonner en famille.
N’ayant aucunement envie de révolutionner les viles touches du Hardcore moderne, Earth Crisis monte sur le ring sans prétentions et c’est finalement l’addition de multiples éléments qui font la singularité et la perspicacité d’une formation que l’on pensait voir revenir avec un best-of dans les bras.
Agréable surprise que ce nouvel album de Earth Crisis, où à l’image du titre « Control Through Fear » la formation sait se faire autant pernicieuse que bénéfique. L’apport d’une lourdeur devenue marque de fabrique avec le chant retrouvé et le pouvoir de Tue Madsen hissent cet album aux hits parades des coups de pied bien placés. Avec son expérience et son bagout, celle-ci devrait encore résister un petit bout de temps à l’assaut de la concurrence.
1. Against The Current
2. To Ashes
3. So Others Live
4. Security Threat
5. When Slaves Revolt
6. Plague Bearers
7. Control Through Fear
8. Cities Fall
9. Eye of Babylon
10. What Horrifies
11. To The Death
