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Quoi de mieux pour présenter de la manière la plus positive possible que de dire que Bloodbound est le groupe dans lequel Joacim Cans (le chanteur d'Hammerfall) aimerait officier s'il devait quitter sa formation d'origine ? Un joli compliment de la part d'un groupe que l'on voit encore aujourd'hui comme un des piliers du heavy metal européen. Et en regardant le site du groupe, on sent que les Suédois ont pris le compliment très à cœur et s'emballent un peu sur eux, leur carrière, leur portée mondiale. Avant même d'attaquer l'écoute, on se dit qu'ils ont la grosse tête et que ce n'est pas de bonne augure pour la suite. Tabula Rasa est la troisième réalisation de Bloodbound et les textes s'inspirent de concepts littéraires choisis par le chanteur Urban Breed atour de cette idée de Tabula Rasa (table rase). Là encore en regardant le livret et le texte codé à la fin, on frôle le ridicule; de toutes façons quand on a un pseudo aussi étrange, on ne peut que s'attirer la curiosité des auditeurs potentiels. Mais tout ceci ne concerne en rien le contenu du disque mais plutôt ce qui l'entoure, même si on peut dire que la première approche n'est guère concluante !
Alors, lançons nous et faisons notre travail de chroniqueur objectif autant que faire ce peu. Et il ne faudra pas longtemps avant de se rendre compte de ce dont Bloodbound est capable : d'un tonnerre heavy limite power metal qui vous saute dessus après les dix secondes d'introduction de Sweet Dreams of Madness. Le choix de ce titre pour ouvrir Tabula Rasa est pertinent car il contient tout ce que l'on entendra au long des dix titres qui suivront : un couplet dense et rapide, un refrain avec tant de mélodie que si c'était du sucre, vos dents tomberaient dans l'instant, quelques beaux soli avec une batterie qui met le turbo, des chœurs et un chanteur qui tient bon la barre du heavy metal. Comme quoi un pseudo débile n'est pas un gage de mauvaise qualité de chant, Urban Breed peut se permettre un peu d'auto satisfaction tant son rôle est prépondérant au sein de la formation : ses qualités de vocaliste sont tellement inscrites dans le marbre du genre qu'on finit par en oublier son petit côté pédant.
En même temps, Bloodbound n'économise pas son énergie pour défendre avec fierté la bannière d'un heavy aux tempi enlevés et aux riffs qui donnent une furieuse envie de secouer la tête. A tort ou à raison, ils ont décidé d'appliquer un schéma récurrent sur un certain nombres de titres : entrée en douceur puis décollage sur un couplet assez rapide puis on monte vers un refrain plus posé et surtout plus lourd, je ne parlerai pas des enchaînements avec les soli et les breaks placés judicieusement pour faire un peu de démonstration technique et pour permettre à l'auditeur déjà bien accroché de prendre encore plus son pied. On retrouve cette manière de faire sur une bonne partie de l'album (Dominion 5 , Plague Doctor, All Rights Reserved par exemple) sous des sonorités diverses bien sûr mais on ne peut s'empêcher de tiquer et se dire que tout ça manque de profondeur et de recul par rapport aux standards du power – heavy.
Vous aurez aussi le droit à la chanson éponyme en deux parties, on se demande pourquoi le groupe a choisi de couper un titre de moins de huit minutes et le placer avec juste une chanson entre les deux. Certainement un coup de bluff pour éviter l'ennui et la répétition des riffs. En parlant de longueur de composition, ici rien ne dépasse les bornes des cinq minutes, ce qui montre bien qu'on enlève le superflu, sauf pour Dominion 5 où on sent que le titre tourne un peu en rond mais qu'il aurait été dommage de gâcher autant d'énergie. Bloodbound passe son tour en ce qui concerne la ballade, en dehors de Night touches you qui ralentit un peu le rythme et du coup tombe un peu à l'eau, on ne tombe pas dans le mélo et tant mieux.
Si l'on veut regarder Tabula Rasaavec honnêteté, on se dit qu'il ne deviendra pas un classique du genre tant il en reprend les conventions sans vraiment les transcender. Mais il a un vrai mérite, c'est de proposer un travail punchy et qui n'a quasiment aucune faiblesse : les musiciens sont carrés, le chanteur est au top, le son est puissant et rend justice aux compos. De quoi faire de Bloodbound un très bon groupe pour ouvrir pour leurs compagnons de tournée Hammerfall.
01. Sweet Dreams Of Madness (Olsson/breed)
02. Dominion 5 (Olsson/breed)
03. Take One (Olsson/breed)
04. Tabula Rasa (Olsson/breed)
05. Night Touches You (Olsson/breed)
06. Tabula Rasa Pt.II (Nothing At All) (Olsson/breed)
07. Plague Doctor (Olsson/breed)
08. Master Of My Dreams (Olsson/breed)
09. Twisted Kind Of Fate (Olsson/breed)
10. All Rights Reserved (Olsson/breed)
11. The Crying Kitten (Japanese Bonus (Olsson/Åkerlind)
12. Bonus Video - A Year With bloodbound (Digipak Bonus)