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Minushuman n’est pas un nom qui très connu de la scène métal française. En revanche, si l’on parle de Dark Poetry, on se rappelle d’un groupe bergeracois qui délivrait un power-death avec de multiples influences à la Pantera. Eh bien Dark Poetry a décidé de mettre temporairement de coté ses activités et les 5 membres ont voulu s’impliquer dans un nouveau groupe : Minushuman. Ainsi, on retrouvera ici les membres de Dark Poetry, rejoint par Lionel qui occupera le poste de guitariste rythmique. On peut aisément comprendre ce choix tant les compositions de Minushuman diffère du style de Dark Poetry.
Watch The World Die est leur toute première production et pourtant, ce qui marque dès le départ, c’est la maturité des chansons et la qualité de la production. On est loin de la qualité « démo » de certains jeunes groupes. Ainsi, l’expérience acquise dans Dark Poetry se montre payant. Le titre de l’album résume la teneur générale des textes, à savoir le déclin de l’humanité, que l’on voit au quotidien ainsi que la dégradation de l’environnement qu’engendre l’Homme au travers de ses actions de tous les jours. Beaucoup de pessimisme et de noirceur, qui se retrouve également dans la musique. Ainsi, loin de distiller le power-death à la Pantera, Minushuman est clairement plus atmosphérique. L’album alterne entre parties mid-tempo parfois saccadées et passages bien plus planant et délivre un thrash metal lourd et sombre avec quelques influences death.
L’auditeur est ainsi happé dès « Liquid » par une rythmique thrash typiquement catchy invitant les cervicales à s’agiter. Le titre se ponctue par un solo particulièrement destructeur avant de finir sur une rythmique syncopée. Le clip de ce titre résume par ailleurs l’aspect très sombre qui s’en dégage. « The Sixth Mass Extinction » traite de l’environnement et des extinctions animales massives engendrées par les actions humaines. On retrouve sur ce titre une voix tirant sur des influences à la Gojira ou parfois proche de Jenx.
Le très langoureux « All Keeps Falling Down » s’aventure dans des contrées dark atmosphériques, probablement le titre le plus planant de l’album. A l’inverse, la chanson « Watch The Wold Die » débute sur les chapeaux de roues avec un roulement de batterie et une rythmique à la suédoise bien plus rapide (on entend même quelques blasts !!). Le refrain s’annonce destructeur en live, plein de groove et où l’on entend des chœurs ponctuer la phrase « Watch the world … DIE ». « The New Order » quant à elle est un titre exclusivement instrumental, très pesant et lourd alternant entre death athmo et mid-tempo. L'album se clôt sur « Round Circle », véritable descente dans des sombres abysses !!
On en parle rarement dans les chroniques, mais je dois avouer que la pochette de l’album est particulièrement réussie, invitant l’auditeur à une visite guidée de la maison apparaissant sur l’artwork. Une maison bien entendue délabrée, image allant dans le sens du thème abordé, dans laquelle on imagine qu’il a pu se passer bien des horreurs. Elle représente l'humanité telle qu'elle est vue par le groupe : dans toute sa misère, en ruine.
Bref, un tout premier album pour nos bergeracois de Minushuman, qui n’en parait pas un tant la maturité du groupe est affirmé et la qualité des compositions est flagrante. Oscillant entre un death atmosphérique, un thrash sombre et des passages mid-tempo, Minushuman nous offre un album de qualité bénéficiant d’une très bonne production. Production d’autant plus impressionnante quand on sait que l’album est autoproduit par le guitariste Thomas Billerey (qui est aussi le principal compositeur du groupe). Vivement la suite !
1. Liquid
2. The Sixth Mass Extinction
3. Empire
4. All Keeps Falling Down
5. Faillure
6. Time Zero
7. Watch the World Die
8. The New Order
9. Round Circles