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Huitième album, vingt années d'année d'existence tout juste, une signature chez Massacre Records, voilà de quoi attirer le regard de tous fans de heavy métal traditionnel (que je préfère à « true », terme injuste et sans aucun véritable sens) vers Wizard et son nouvel album Thor. Enregistré par Andy Horn (Lanfear, Rob Rock, Halford...) et mixé par Achim Kölher (Primal Fear, Sinner, Totenmond...) deux noms qui rappellent forcément des choses au connaisseurs du genre, au vu de leurs Cvs respectifs. Tout ça nous annonce une galette toute entière dévouée à Thor, comme le montre le Mjöllnir sur la pochette. Les Allemands continuent d'ailleurs leur lancée conceptuelle après un album sur Odin en 2003 et de nombreuses incursions dans le domaine de la fantasy tout au long de leur carrière. On est déjà bien dans le monde des métalleux à bottes de fourrure et autres peaux de bêtes en guise de bikini, ça annonce la couleur !
Le point rassurant avec Wizard c'est que cette couleur on la voit arriver de loin et on sait à quoi se tenir puisque le quintet s'assoit sur leur qualité principale : la solidité. Tout d'abord dans le concept : on a le droit à une bonne partie de la légende de l'homme au marteau, sa famille, ses amis, ses ennemis (Serpent's Venom ); les lieux qu'il visite (Utgard) et j'en passe. On n'échappe guère au nom du dieu du tonnerre dans les chansons, et on en arrive à en trouver ce leitmotiv à la limite de la monomanie. Le deuxième aspect c'est une vraie solidité musicale, Wizard est un groupe de heavy comme on en fait plus guère aujourd'hui : puissance et intensité sont ancrées de manière inamovible tout au long des cinquante minutes de ce Thor.
Au bout de quelques minutes, je dois vous avouer que j'ai pensé à Dream Evil, groupe qui pousse le concept heavy métal jusqu'à la parodie assumée : la voix, les tempi, une partie de l'écriture, certaines rythmiques, comme par exemple Midgards Guardian ou Stolen Hammer. Après ce premier rapprochement mi-flatteur mi-inquiétant, la personnalité de Wizard s'est petit à petit détachée au fur et à mesure des écoutes. Pour commencer les Allemands n'hésitent pas à faire monter le tempo assez haut avec des chevauchées de double comme dans Asgard qui mettra l'envie de headbanguer dans la nuque de tous les métalleux. Ensuite ils nous servent les gros riffs qui écrasent, les refrains à consonances épiques (Utgard (Part 2 - The Beginning)); et oui quand on raconte l'histoire d'un dieu guerrier on ne fait pas trop dans la dentelle. Malgré cela vous aurez le droit à votre petite power ballade (Serpent's Venom) histoire de ne pas vous sentir perdu.
A ce niveau de la chronique, vous avez peut être développé comme moi un étrange et lancinant sentiment à propos de cet album. Il avait certainement commencé au moment où vous avez lu le nom du groupe et qu'en apprenant que huit albums en vingt ans étaient sortis et que Wizard ne faisait pourtant pas partie du panthéon des groupes de heavy. Deuxième inquiétude; la description faite dans le paragraphe précédent ressemble à s'y méprendre à la description d'un album lambda de métal teuton. Et pour cause, Thor ne révolutionne rien, mais alors rien du tout, et il ne vous faudra que quelques écoutes avant de vous rendre compte que malgré ses qualités de puissance et d'intensité, vous n'allez absolument rien trouver à Thor qui le sauverait de l'oubli auquel on le promet.
En effet, tout est bateau, les riffs, les chansons, la construction, et quand on raccroche les écouteurs et bien il ne reste quasiment rien. Triste constat pour un groupe auquel on ne peut pas reprocher son honnêteté. Le problème c'est que tout a été déjà joué, et on finit par trouver certaines parties prévisibles et au pire très moyennes comme Utgard (Part 2 - The Beginning) et ses couplets bancals. Franchement rien qu'en écoutant les premières notes de titres comme Resurrection, vous ne vous doutez pas de la suite ? Et What Would You Do ? Elle vous fait pas penser à quelque chose ? Un sous-Manowar ? Le défaut majeur de cet album c'est qu'il n'est pas pérenne et qu'une fois votre lecteur arrêter, vous aurez eu la sensation d'avoir passé un bon moment mais vous n'aurez ni l'occasion, ni l'envie de remettre ce disque. Mon cd promo me dit sans arrêt : «you are listening to new promotional cd, property of Massacre Records », et bien si c'est à vous je vous renvoie Wizard et son Thor et on passe à autre chose.
01 Utgard (Part 1 - False Games)
02 Midgards Guardian
03 Asgard
04 Serpent's Venom
05 Ressurection
06 The Visitor
07 What Would You Do
08 Utgard (Part 2 - The Beginning)
09 Stolen Hammer
10 Lightning
11 Pounding In the Night
