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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Neo-Cultis

The 3rd eXperiment: Sex, Hate and Necrophilia

LabelAutoproduction
styleElectro Dark Metal
formatAlbum
paysFrance
sortienovembre 2008
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Qu’est ce qui distingue un bon groupe de Metal Electro / Indus de gros beaufs qui jouent de l’électronique avec des grosses guitares et un chant grogné ? C’est simple : le talent, le sens de l’écriture, le dosage minutieux des éléments électroniques et organiques…. En gros des qualités qui ne sont pas à la portée du premier quidam venu, les parties synthétiques devant s’incorporer de façons cohérentes et ne pas juste servir de cache-misère, évitant de franchir la limite du bon goût en versant dans le trip Dance Floor, ou en pompant sans vergogne RAMMSTEIN.
Alors, nos frenchies de Neo-Cultis, où se situent-ils ?

Et bien, heureusement pour nous, c’est dans la première catégorie qu’il faut les classer, on a là une entité de Metal extrême avec gros riffs plombés, blast-beats, chant Death Black bien hargneux (pas couvert par les effets de réverb ou les déformations propres au genre, ce qui m’a surpris je l’avoue), une basse agressive et cet aspect mécanique, dû à la Boite à rythmes et aux synthés. Et ces nappes synthétiques constituent vraiment un instrument à part entière, pas le moteur de la musique, mais un de ces composants au même titre que les autres, comme le sont les claviers orchestraux dans le Black Sympho (rien à voir je sais, c’est juste une parabole).

Par contre, ne me demander pas de comparer le trio a une autre formation évoluant dans le même style. Éventuellement, on pourra parler d’un groupe de Dark Metal avec la folie du The Kovenant de « Animatronic » qui emprunterait les nappes morbides de Claudio Simonetti à l’époque où il sonorisait les films de Dario Argento… en plus moderne et ténébreux.

Ceci posé, développons :
Le premier titre et sa longue introduction posent le décor, nous ne sommes pas dans un film se déroulant dans l’espace, mais dans une production indépendante, un court-métrage (bhen oui, c’est un ep), ayant lieu dans une morgue, et rendant hommage au Giallo et ses meurtres sanglants, sa sexualités poisseuses et son esthétique soignée et brutale à la fois. .. Le son est clair, pas ultra puissant ni gonflé aux amphétamines de studio… on n’est pas à Hollywood et c’est tant mieux…on reste dans l’indépendant… cette prod est juste comme il faut.
La suite le confirme : l’ambiance funèbre et la violence graphique des films du Dario Argento de la grande époque, sont retranscrites ici : le rythme s’accélère, les guitares grondent et le chant se déchaîne, crachant son dégoût viscéral de tout ce qui est vivant, les parties synthétiques, alternativement hypnotiques, solennelles ou écrasantes nous enfoncent dans un maelström de perversions , …et on ne décroche plus jusqu’au dernier morceau instrumental, qui aboutit à une fin ouverte et pessimiste : il y aura une suite, plus sanglante encore, il faut s’attendre à une véritable hécatombe.

Oui, cher lecteur, la musique de ce groupe est visuelle, dans des tons ocres et sales, et son écoute laisse de façon inexplicable un goût dérangeant dans la bouche, celui du sang et d’autres fluides issus de la dégénérescence des tissus. Et j’en redemande !

A quand l’album ?

1.The Black Trinity
2.Fire of Salvation
3.Voluptée Funèbre
4.The Cell
5.Unleash the dogs