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Ah 2006 !! Quelle belle année qui m’aura permis de découvrir bon nombre de styles et de groupes. Parmi ceux-ci, un petit groupe américain très méconnu dont le précédent album The Mantle avait rencontré un succès unanime. Et vas-y que je te mets un 20 par ici, et vas-y que tu mérites un 19,5 par là. Ce triomphe ayant intrigué mon bon goût ; j’attendis avec impatience la sortie de leur nouvelle galette prévue pour août 2006 pour voir si son successeur et par la même occasion Agalloch en valaient vraiment la peine.
Je ne vais pas tergiverser, la réponse est belle et bien oui. Ce groupe est complètement à part de tout ce qui se fait aujourd’hui et a sa propre ambiance. Malgré tout, au premier abord, la longueur des chansons peut faire peur bien qu’elles soient dans l’ensemble moins longues que celle de The Mantle. A part l’interlude « This White Mountain On Which You Will Die », la chanson la plus courte « Our Fortress Is Burning... I » faisant tout de même plus de cinq minutes. Mais après un petit effort de 3 ou 4 écoutes, les sublimes mélodies vous resteront dans la tête pendant des jours. Ce fut le cas pour moi avec « Falling Snow ». Les structures ne sont pourtant pas communes puisque des chansons approchant dix minutes ne s’écoutent pas tous les jours mais la beauté des mélodies, et plus important encore, les quelques accords qui font l’album feront que Ashes Against The Grain est relativement facile à mémoriser. En effet, avec Agalloch, la technique n’est pas vraiment au rendez vous. On ne retrouve d’ailleurs aucun solo.
Mais on ne demande pas cela à un tel groupe puisque ces quelques accords en plus d’être bien exécutés (Cela aurait été dommage sinon) nous envoie loin, même très loin. Là où peu de groupes savent nous emmener. Dans de beaux paysages tels celui que l’on voit dans le clip de « Not Unlike The Waves ». Au regard du clip, vous aurez remarqué que la mélancolie a également une place importante notamment quand John Haughm utilise sa voix claire comme sur la fin de « Falling Snow » quand il chante « The snow has fallen and raised this white mountain on which you will die and fade away in silence » ou alors quand il utilise un cri, tout droit sortie d’un groupe de Black Dépressif, sur le « Solstafir » de « Not Unlike The Waves ». Mais au-delà de ces deux aspects, à l’écoute de l’album on se sent très bien. Il y un sentiment étrange qui fait que l’on a l’impression que rien ne peut nous arriver, l’impression d’être au chaud. C’est un peu comme être dans son lit quand il fait froid dehors avec les pieds bien au fond frottant contre la couverture pour se réchauffer. Ce qui fait qu’on a besoin de sa dose pour se sentir bien chaque jour ( Du moins, j’ai longtemps eu besoin d’écouter « Falling Snow » une fois par jour pour ressentir ce que je viens de vous expliquer lorsque j‘ai découvert l‘album). C’est donc le genre d’album qui vous fait regonfler le moral après une bonne journée en vous proposant une heure d’évasion totale.
La cause de ces ambiances est sans doute la formidable osmose entre les musiciens. Absolument rien n’a été laissé au hasard et la richesse des compositions apparaîtra au fur et à mesure des écoutes. Ainsi chaque chanson à son passage, voire ses passages divins. Pour n’en citer qu’un, je vais parler du final de « Fire Above, Ice Below » qui ne peut être qualifié que de merveille tant l’osmose entre les musiciens est à son paroxysme. Il faut noter que tout le travail de composition a été fait par les trois parents de The Mantle à savoir Don Anderson pour la guitare, Jason William Walton pour la basse et John Haughm pour le chant et la guitare. Ce dernier n’a cependant pas enregistré la batterie puisque c’est Chris Greene qui s’en est chargé et qui a composé l’interlude « This White Mountain On Which You Will Die » ou l’on entend des vagues ainsi que l’outro de « Our Fortress Is Burning », « The Grain ». Les mauvaises langues diront qu’il n’a servi à rien mais je répondrais que ces morceaux rajoutent un plus non négligeable à l’ambiance dégagée de l’album.
Agalloch a donc une fois de plus séduit et même plus en signant l'album de l'année 2006. On comprend maintenant pourquoi le groupe de Portland a mis quatre ans avant de sortir un nouvel album. C’était, en effet, le strict minimum pour nous pondre un chef d’œuvre de plus dans leur discographie. Le groupe plaira à tout amateur de Metal et de belles choses mais également à une frange de la population moins ouverte aux musiques métalliques mais un tant soit peu ouverte d’esprit.
1. Limbs
2. Falling Snow
3. This White Mountain on Which You Will Die
4. Fire Above, Ice Below
5. Not Unlike The Waves
6. Our Fortress Is Burning... I
7. Our Fortress Is Burning... II - Bloodbirds
8. Our Fortress Is Burning... III - The Grain