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Pas bégueule pour un sou, le renouveau de la scène Hardcore Française viendra à coup sûr de la partie sud de l’hexagone et tout particulièrement de Marseille, où semble s'exécuter avec franc succès toute la troupe de None Shall Be Saved. Après In Other Climes et son hardcore anisé, voici donc que les rois de la castagne - mélangeant toujours avec soin le « core » et le Thrash - reviennent pour un second album prénommé Enemy Of A World Gone Blind. Si les côtés révolutionnaires et protestataires ne sont pas au menu du jour, force est de noter que les Marseillais reviennent plus pointilleux et davantage exigeants qu’à leurs débuts sur fonds de sarcasmes métalliques. Le bon, la brute et le truand dans une énième version et style que l’on commence à connaître (qui plus est, en dehors de nos frontières), mais prenant tout son charme face aux douze compositions efficaces et fédératrices.
S’immergeant dans un semi-univers foncièrement décalé dès les premières lueurs de l’album avec la participation de quelques références cinématographiques en trame de fond, None Shall Be Saved n’a en aucune manière envie de s’amuser. Juste de plaisanter avec l’auditeur afin de mieux l’assommer par la suite comme en atteste les très en jambes « Street Corner » et « Who Do You Think You Are ? », érigés dans la pure lignée d’Hatebreed et de ses dernières productions. Riffs calqués et ré-ingurgités sont parfois de mise, mais NSBS égraine de la puissance et un sacré sens de la répartie. Son chanteur omnipotent aurait certes gagné plus de crédibilité à diversifier ses dires, cependant ce dernier assure avec vélocité et sans retenue ses parties de chant.
Que demander donc de plus de la part de cette nouvelle production ? On serait tenté de réclamer un (très) gros soupçon de diversification des titres, un développement encore plus marqué de leur univers, voir une pincée de chœur ravivant la flamme du hardcore old school et énormément plus de variation dans le chant.
De manière spontanée, on citera « Selfish Man » et « The Struggle Goes On », deux chansons-torpilles à prendre en considération, tant les featuring de Pierre (Knucklesdut) et Fred (Unfit) amènent vivacité et dynamisme au sein de ces deux compositions. Une manière sûrement détournée de combler certains espaces libres à travers ces deux titres et de s’associer avec des gens de confiance doté d’une agréable gouaille. Car cet album a du cachet, mais manque parfois de diversité et de développement. L’axe idéal (si tenté qu’il y en ait un) pourrait être présent sur les titres de toutes fins d’album, marqués par de bien sympathiques touches mélodiques séduisantes. « Land of Liberty » ou encore « Better Days » laissent entrevoir un bien bel horizon pour la formation tout en manifestant un nombre plus important de déclinaisons et variations dans ses structures et sonorités.
Au final, None Shall Be Saved nous sert dans un caquelon en titane, un menu assez bien ficelé et concocté par l’expérience et le charisme des Marseillais. Ne manquant pas au passage une petite rupture avec la fragrance de leur début, les Français semblent avoir trouvé leur terrain de jeu, même si celui-ci ne demeure pas parfait. L’absence de diversité et de couleur dans ce nouvel opus nuit quelque peu à l’adhésion plénière de celui-ci, alors que les structures restent bien charpentées et prêtes à presser les tempes de tous les amateurs du genre. Au final, un nouveau coup de dé de la part du groupe agréablment mis en lumière et défendant un statut de digne représentant du HxC français.
1. Story of Courage
2. The Warriors
3. Street Corners
4. Who Do You Think You Are ? feat. Mich (DISTURB)
5. Going Nowhere
6. More
7. Selfish Man feat. Pierre (KNUCKLEDUST)
8. The Struggle goes On feat. Fred (UNFIT)
9. Burning Wings
10. Against the World
11. Land of Liberty
12. Better Days