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Découvert fin 2006 via un split avec Greenwald, Escarres revient deux ans plus tard avec un album déjanté répondant au nom de « Plumérid ». Après m’avoir bluffé sur split CD, j’étais impatient de voir ce que pouvait donner leur mixture sur la durée d'un album. Loin d’être des pionniers dans le genre, la musique d’Escarres qui mêle hardcore déstructuré, punk et rock n’roll est pourtant un bol d’air musical, rafraîchissant et divertissant à souhait ! Content du souvenir que m’avait laissé la formation, j'espérais que la qualité, l'efficace et la fraîcheur des titres seraient semblables à ceux du split.
Première bonne nouvelle, le registre (même si j’y adhère moyen) reste inchangé ! Le maître de la littérature Anal Cunt a encore de nombreux disciples : des titres aussi inspirés que profonds remplissent « Plumérid ». Vous voulez des preuves ? "Barry Is White and Garwin is Gay", "Creuser sa Fosse" ou encore "Mes grands-parents aiment la violence" annoncent bien la couleur...
La formule Escarres reste la même : un mélange adroit d’hardcore, de chaos, de rock’n’roll et de connerie. Le titre d'ouverture commence les hostilités avec une ambiance bon enfant et nous prépare à un délire constant. Les premiers signes rock n’roll montrent d’ailleurs le bout de leur nez. Ces derniers mettent clairement une touche de nouveauté dans les morceaux, devenant ainsi clairement plus dansants ! Additionné aux parties HxC, le rendu est vraiment fresh maker comme dirait l’ami Mentos. Escarres serait donc en fait le seul et l'unique fils illégitime de Converge et Elvis Presley ? Pas si sûr ! Entre ma découverte du groupe français et maintenant, j’ai également fait la découverte de Gallows, un combo anglais de punk hardcore n’roll, donne le son est parfois très proche… Alors évidemment la fraîcheur révèle tout compte fait une petite odeur de rance et de déception ! Mais heureusement pour nos frenchies, ils se démarquent par une brutalité et un côté barré plus exacerbés!
Gaëtan, qui occupe le micro, hurle avec hargne son mal-être intérieur concernant la société de consommation d’aujourd’hui… Ah non en fait la place est plutôt à la déconnade qu’autre chose ! Alternant le français et l’anglais, son chant fusionne bien avec le reste des musiciens… On sent effectivement une certaine symbiose dans cette bande de potes. Escarres a trouvé bon de parsemer son album de nombreux samplers extraits de films. Certains sont bons, redonnant un souffle aux compos ou faisant clairement rire, alors que d’autres sont très nettement passables !
La durée globale de 28 minutes est à la fois légère et suffisante. Pour ma part, je suis un peu déçu de « Plumérid ». J’ai effectivement du mal à retrouver autant mon pied qu’avant ! Pourtant Escarres n’a pas vraiment changé sa musique… Peut-être que justement, le format du split est la durée parfaite pour le style pratiqué par les français ? Quoiqu’il en soit, cet opus possède de bonnes choses comme le mélange hardcore et rock n’roll, des titres bien barrés ("Pay as you Talk"), des paroles terribles (« Creuse ta fosse, poète ! ») ou une fin d'album qui se termine par une déflagration sonore (commun mais toujours foutrement efficace). Quant à la pochette, elle a beau ne payer pas de mine, l’artwork intérieur est tout simplement magnifique ! Malgré certains éléments (dont la partie multimédia), Escarres a visiblement quelques lacunes… qu’il ne tardera pas à combler ?!
01. Barry is white & Marvin is gay
02. Creuser sa fosse
03. Nos habits sont morts
04. Mes grands parents aiment la violence
05. 1000 borgnes
06. J’ai vu une boite aux lettres dans un cimetière
07. I’m an 8bit boy
08. La prophétie du mercure
09. Bebop vs Rocksteady
10. Pause
11. Pay as you talk
12. Plastic brain
