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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Taake

Taake

LabelSvartekunst Produksjoner ( distibution : Dark Essence Records ).
styleTaake
formatAlbum
paysNorvège
sortienovembre 2008
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Hoest fait parti de ces personnages de la scène Black Metal plus connus par le grand public pour ses frasques que pour sa musique, à l’instar d’un Kvarforth, ce qui a la regrettable conséquence de faire passer son exeptionnel talent de compositeur au second plan. Ayant désormais décidé de se passer de « boîte à outil » ( petit surnom affectueux que donne le leader de Shining aux musiciens qui l’accompagne ) pour l’enregistrement de ses albums, le quatrième de la carrière de Taake hérite d’un titre éponyme, la volonté individualiste de Hoest l’ayant même conduit à pousser le vice jusqu’à sortir l’album sur son propre label : Svartekunst Produksjoner.

Trois années ont une nouvelle fois été nécessaires au géniteur de cet opus pour extraire des méandres obscurs de son âme une oeuvre digne d’être présentée au public. Respectueux des traditions, qu’elles aient été établies par lui même ou par d’autres ( Gorgoroth ou même Ancient peuvent parfois traverser l’esprit à l’écoute ), Hoest n’hésite cependant pas à emprunter à l’actualité les arrangements et effets sonores lui permettant de renforcer son propos. Le chant, toujours assuré en Norvégien, en est le parfait reflet puisqu’à son timbre habituel, entre invective haineuse et râle agonisant, Hoest a ajouté, avec une parcimonie qui permet d’en ménager les effets, des voix lointaines et brumeuses, des rires déments, des « Hu ! » jouissifs et autres hurlements horrifiés. La musique, alternant énergie et désespoir, est aussi riche et variée que les vocalises, tout en reposant pour l’essentiel sur une base Old School : débuts et fins de morceaux abrupts, lead plendide achevant un morceau en n’ayant vécu que quelques secondes ( mais marquant l’esprit pour de longues heures ), passages de pur hedbanging auquel succède un épais brouillard d’énergie négative et mélancolique d’où perce finalement une haine estampillée "True Norwegian Black Metal". Les ficelles auraient pu paraître grosses si elles n’étaient habillement dissimulées par une brume d’arrangements qui fait que l’auditeur se laisse prendre avec bonheur : une impression de facilité ( dans tous les sens du terme ) se dégage tantôt des morceau mais induit un travail d’arrangement que l’on imagine titanesque et enfièvré tant l’album transpire la passion et l’honnêteté. La section rythmique surnage de par un son chaud et naturel qui contraste avec l’aridité de la guitare, quand celle-ci est rythmique : la basse, ronde, volontaire et agréablement présente est appuyée, une fois n’est pas coutûme, par Hoest qui prends place derrière les fûts pour délivrer des rythmiques qui pourraient sembler simplistes alors qu’elles ne sont qu’épurées, résolument Old School ( certaines parties pourrait sortir tout droit de «Diabolical Fullmoon Mysticism » ) ce qui ne l’empêche pas d’expérimenter des plans moins classiques.

Si l’œuvre souffre parfois de quelques longueurs celle-ci contient des pics intenses, émotionnels, rafinés mais aussi énergiques transportant l’auditeur par monts et par vaux, les Sept Montagnes de Bergen ayant sans nul doute quelque influence sur Hoest. Un opus prenant d’autant qu’il s’agit ici de l’œuvre d’un seul homme, mû par une passion musicale intacte, dont il convient de saluer la performance. Deux agréables "bonus" sont disponibles sous la forme d'une vidéo illustrant le titre "Umenneske" par des extraits live pour la version Digi Cd, et la reprise de "A lost forgotten sad Spirit" de Burzum pour le vynil.

1. Atternatt
2. Umenneske
3. Lukt Til Helvete
4. Doedsjarl
5. Motpol
6. September Omsider
7. Velg Bort Livet

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