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Malgré de multiples changements de line-up à tous les postes au fil des années, Catamenia a su garder une bonne productivité, au rythme d’un album tous les 2 ans environ. En 2008, ça a été l’année de VIII – The Time Unchained. Premier constat : après des disque plutôt réussis dans les années post 2000, avec un claviériste, le groupe s’en est dispensé pour cette fois-ci.
Ayant vu Catamenia en concert lors du Heidenfest en novembre 2008, je sais ce que valent leurs nouveaux morceaux sur scène (vraiment pas terribles et d’une linéarité plus qu’avérée), mais qu’en est-il sur CD ?
La pochette, fidèle à l’icône du groupe depuis ses débuts, représente un loup, même si c’est plus imagé que jadis. J’insère le disque dans mon lecteur, et c’est parti pour 1 heure 1 minute et 12 secondes d’écoute. Oui, autant de temps ! Ce disque a grossi de 15 minutes par rapport aux précédents du groupe, donc Catamenia a intérêt à savoir nous maintenir en haleine jusqu’au bout.
Et bien le résultat est plutôt décevant : ce que je retiens de VIII – The Time Unchained est sa linéarité, malgré des riffs parfois prenant et quelques alternances rythmiques modernes. Ça joue très vite, mais la vitesse ne fait pas tout : la mélodie du groupe se trouve comme aspirée par cette allure effrénée sur la plupart des morceaux. Ecoutez par exemple les 2 premières pistes « Garden Of Thorns » et « Alive…Cold….Dead ! », c’est flagrant !
Vous pouvez ajouter à cela un batteur Mikko Nevanlahti, terriblement ennuyeux, avec toujours les mêmes roulements très simples : tadadadadada 1-2-3-4 tadadadadadada 1-2-3-4 tadadadadada etc. ou pour changer un peu tictictictictictictic 1-2-3 tictictictictic 1-2-3. Catamenia aurait très bien pu programmer une boîte à rythme… Durant l’heure d’écoute que représente le CD, à part durant les parties plus lentes, je ne cesse de penser à ces fichus roulements si prévisibles. Heureusement, un morceau comme « Dominion », plus lent, plus lourd, vient sauver la mise du batteur. De même, le break mélodique du huitième titre, « Urhimalja » nous permet de respirer un peu.
La production donne un son clair au CD, une musique peu puissante. Le chant est très en avant, et le reste a tendance à se noyer entre les guitares et les doubles grosses caisses. Je trouve le mix inégal d’un morceau à l’autre : sur certains, la guitare est bien présente, alors que sur d’autres, elle a du mal à s’imposer derrière la batterie. Par contre, la basse est facilement audible, ce qui est bien.
La voix est aussi un bon point de l’album. Le chant black principal d’Ari Nissila est très perforant, et il s’allie bien au chant clair de Kari Vahakuopus. Il faudra garder cette formule à l’avenir (et en live, où ça rend très bien aussi). Par moment, il y a une voix additionnelle grind / rauque du bassiste Toni Kansanoja, qui se superpose à la voix principale. Même si elle est prévisible, c’est aussi bien pensé.
Mais voilà de bien faibles satisfactions dans un disque qui ne révolutionne rien. De plus, le titre « Fallen », est de la soupe mainstream mélodique pour la radio, donc à oublier, et la plupart des autres sont trop linéaires pour m’émoustiller. J’ai même eu très souvent l’envie de passer aux pistes suivantes à vrai dire.
« Embody And Behold » est assez étrange : elle me fait penser à du Trivium (le chant clair aidant. Et je précise que je ne critique pas Trivium), et associe cet aspect à du black rudimentaire. Non, arrêtez, je ne peux plus !!! En plus, les structures se ressemblent.
Heureusement, il reste un bien maigre butin à manger : VIII – The Time Unchained contient 3 covers : une de Faith No More (« From Out Of Nowhere », que les finlandais aiment bien puisqu’Apocalyptica l’avait aussi reprise…), et deux autres uniquement présentes sur le digipack, des compatriotes finlandais d’Apulanta (« Viivakoodit » - Rock), et de Shitter Limited (« Synti Voittaa » - Hardcore / Punk).
Ne connaissant que le morceau de Faith No More, je ne vais pas m’attarder sur les 2 autres. « From Out Of Nowhere » en version Catamenia ne change pas trop musicalement par rapport à l’originale. Le chant clair est même plutôt bon et on entend un léger chant black derrière en superposition (très léger). Mais bon, tout le monde n’est pas Mike Patton, et c'est moins bien. Au final, je me demande ce que fait cette reprise dans l’album, à part surement le fait que le groupe aime le morceau.
A noter enfin, que pour nous achever, Catamenia a placé une piste cachée à la fin, après plusieurs minutes de blanc sur le dernier morceau « Synti Voittaa » : cette piste contient du rock / blues de base. L’inutilité de trop (pour le peu qu’ils aient essayé de joindre l’utile à l’agréable déja…). Catamenia, un groupe qui m’a ennuyé en live, à part durant les passages en chant clair, et qui a continué de me décevoir en CD. Les loups ont intérêt à bien hiberner après leur tournée pour nous sortir un album digne de ce nom la prochaine fois.
1. Garden of Thorns
2. Alive...Cold...Dead !
3. Tuhon Oma
4. Dominion
5. The Time Unchained
6. Embody And Behold
7. Fallen
8. Uhrimalja
9. Road of Bones
10. The Last Day Before...
11. From Out of Nowhere (Faith No More cover)
En bonus dans le digipack :
12. Viivakoodit (Apulanta cover)
13. Synti Voittaa (Shitter Limited cover)