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Au premier coup d'œil aux photos du groupe Frost*, on a tout de suite compris qu'on ne va pas avoir à faire à la dernière sensation du brutal death, mais le look arboré par les Anglais donne la mesure : plutôt rock, pas vraiment rebelles et on pourrait même pousser jusqu'à légèrement intellos. C'est un début plus qu'encourageant pour moi qui ne connaît rien du groupe mais qui a été interpellé par cette pochette minimaliste qui semble représenter en gros et en graffiti l'astérisque qu'ils se sont apposés à leur patronyme, histoire de se singulariser probablement, le nom Frost étant plutôt répandu dans de nombreux milieux. D'ailleurs difficile de trouver des infos sur une éventuelle discographie alors on va considérer que Experiments in Mass Appeal est leur première œuvre, poussée par une bonne grosse communication à coups de vidéo et de reportages sur les coulisses du groupe et de la fabrication de l'album sur des sites de vidéo communautaires.
Alors devant vous se trouvent dix titres et vous aurez amplement le temps de le réflexion puisque ceux-ci ne passent pas souvent sous la barre des six minutes avec le pic de l'album pour le dernier qui tourne autour de la quinzaine de minutes. Mais il est fort probable que vous vous délecterez de chaque minute de Wonderland tellement l'esprit de cette chanson colle à l'esprit du rock progressif. Parce que là vous allez en déguster dans les grandes longueurs, EIMA en est rempli de ce petit quelque chose qui oscille entre sonorités classiques et innovation technique et musicale. Les mélodies sont hyper aérées et parfois on s'envole vers des hauteurs bien calculées par le groupe comme sur Dear Dead Days avec son clavier qui crée une ambiance presque à la Muse en plus compact, plus électrique grâce aux guitares et une batterie un peu plus rock.
Quand je parle de classique, je parle bien sûr des ressorts classiques du rock pas de la musique du même nom. Ici, on fait même dans l'émotion avec une traditionnelle balade à vous faire pleurer dans les chaumières : Saline rappelle le goût des larmes et les paroles sont dramatiques et vraiment très belles et surtout enrobées par le talent du chanteur Declan Burke et des guitares acoustiques aux mélodies plutôt simples mais qui savent toucher l'auditeur.
Mais parfois il faudra s'accrocher, sur Pocket Sun tout est distordu et on a l'impression d'un rythme zouk à la batterie sur une musique sur-saturée le tout avec un break à la Dream Theater des plus barré. Dur dur d'y survivre mais on sent l'esprit du groupe qui pousse la musicalité dans des retranchements qui interpellent et d'ailleurs les sons saturés peuvent lasser au bout d'un moment car il rajoute un élément de confusion dans un son pourtant bien travaillé. Et à l'opposé du spectre, vous allez regagner la pêche avec Toys et son approche plus rock pop. Rien à dire, Frost* touche à tout, ça donne le tournis, et même si le monde de la distorsion n'est pas leur préoccupation principale, on arrive à trouver un grand plaisir à se repasser ce disque qui n'a comme défaut que le fait que parfois le groupe fait monter la sauce un peu trop longtemps avant de lâcher les rênes.
En conclusion, Experiments In Mass Appeal m'a franchement plu, et même s'il faut préciser qu'il n'est pas génial de bout en bout, cet album est chargé d'émotions allant de la délicatesse et la finesse du rock au explosions pleines d'énergie que le progressif a en lui. Bref vous ne vous ennuierez pas et l'on ne regrettera qu'une chose c'est que ce disque et globalement le travail de Frost* s'adresse aux spécialistes du genre et seulement à eux.
1.Experiments In Mass Appeal - 8:00
2.Welcome To Nowhere - 5:31
3.Pocket Sun - 4:28
4.Saline - 6:06
5.Dear Dead Days - 6:50
6.Falling Down - 5:49
7.You/I - 1:06
8.Toys - 3:03
9.Wonderland - 15:48
