U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
The Dying est un groupe (Belge) heureux. Au moment où j'écris ces lignes, ils viennent juste de réaliser leur rêve : faire la première partie de Slayer. Ce n'est pas donné à n'importe qui de représenter une des franges du Métal de son pays en ouverture d'un groupe groupe avec une telle réputation. Et quand on doit chroniquer Triumph of Tragedy, et bien on a déjà une bonne idée du contenu de l'album, car pour en arriver là, ils ont certainement travaillé dur sur une musique qui va faire la part belle à l'énergie voire à la brutalité. Avec cet album, ils ont décidé de se tailler la part du lion dans le monde du thrash européen, en se payant un son plus que correct pour le style, et une bonne distribution et surtout une promo sur scène non-stop avec les plus grands noms.
Alors quand la motivation est là, elle se ressent forcément sur la musique, et de l'énergie the Dying en a à revendre. Ils mettent en avant leur thrash aux accents old school, et ce serait là le premier point de désaccord. Ils ont en eux bien plus que ça, on entend du thrash mais aussi un peu de la scène de Göteborg (Slaves of Tomorrow par moment), et on entendrait presque du death sur le début de Serpent. Donc on se retrouve, à la croisée de deux mondes, pour le meilleur et le moins bon. Tout au long d'album, on ressent l'ombre d'un groupe comme Kreator planer (la partie centrale de The Sadist Virus en est un bon exemple). Grandes chevauchées de grosse caisse doublées par des guitares énergiques, riffs taillés au couteau et voix assez agressive du chanteur, le gros son est de sortie, et on n'a aucune peine à imaginer des titres rendre le pit complètement fou en concert : par exemple Scarred like Us est une mine de bonnes idées pour faire remuer les touffes des metalheads.
L'ensemble est assez homogène et les chansons sont toutes sur le même ton à quelque chose près. On sait en écoutant un titre que le prochain a de grandes chances de montrer autant d'énergie. Côté texte, on semble se situer dans les eaux classiques du style avec ses revendications diverses sur les plans politique et religieux. Mais ceci n'a qu'une importance toute limitée.
Le problème de cet album c'est qu'on l'a déjà entendu pour peu qu'on se soit intéressé au style. Le tout est assez banal et à aucun moment il n'y a vraiment ce morceau qui va donner un certain état de grâce à l'album. Non pas que les musiciens de the Dying soient manchots, mais ils n'ont pas trouvé la recette pour faire émerger cet album au dessus de la masse. On ne s'ennuie pas mais on n'accroche pas vraiment. Ça et là se trouvent des bonnes idées mais isolées elles ne sont pas assez fortes pour valoriser totalement l'album. A l'opposé, des moments comme la guitare qui pleure en suivant la ligne vocale de la fin de Blessed wih Tragedy est super pénible. Quant à Killing the Drama, on a cette sensation désagréable que la fin n'est pas tout à fait calée, voire qu'elle est bancale.
Ils se sont bien appropriés leurs influences mais ils ne les ont pas encore digérées. Alors on peut se dire qu'au prochain essai, la maturation et l'expérience leur serviront dans le processus d'écriture. Les 10 titres qui composent Triumph of Tragedy auront permis à The Dying de se faire un nom auprès des nombreux fans qu'ils auront croisés en concert et on espère pour eux qu'ils ne retireront de cet album que les meilleurs titres qui se situent pour moi aux extrémités de l'album et leur rendront leur valeur en live et qu'on oubliera le ventre mou de l'album, recueil un peu long de chansons thrash aux accents « déjà entendu ».
1. The Beginning Of The End
2. Scars And Stripes
3. Bottles And Pills
4. Gotham
5. Serpent
6. Blessed With Tragedy
7. Killing The Drama
8. Scarred Like Us
9. The Sadist Virus
10. Jesus The Judas
11. Slaves Of Tomorrow