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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Amaseffer

Slaves for Life - Exodus part 1

LabelInside Out
styleScore Metal
formatAlbum
paysIsraël
sortiejuillet 2008
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Ce qui est bien avec les groupes de prog, c’est qu’aucune histoire n’est inénarrable, aucun mythe n’est abordable. Ils prennent le temps qu’il faut, les détours et les moyens nécessaires pour arriver à leurs fins mais au final, il en ressort toujours quelque chose. Alors ces productions sot plus ou moins à la hauteur des histoires racontées mais on s’en souvient. On a vu Symphony X s’approprier le Paradis Perdu, et bien cette fois ci on reste dans le domaine religieux. Tout autour de ce groupe Israélien, dont le nom signifie «peuple du livre sacré » rappelle l’histoire qu’ils veulent nous narrer : l’exode du peuple Juif. Cela prendra trois albums entiers pour conter l’histoire de Moïse, de la fuite d’Egypte et de l’entrée en Terre Promise. Slaves for Life en est la première partie. Aussi historique que religieux n’en doutons pas, mais on ne peut pas reprocher à Amaseffer de vouloir apporter une image dense et précise à un contexte qui n’est souvent que survolé par les groupes de Metal.

Cette trilogie est à l’initiative du batteur et fondateur du groupe : Erez Yohanan. Petit à petit sont venus se greffer les autres membres jusqu’au chanteur Mats Leven, connu pour ses performances avec Therion et Yngwie Malmsteen. On précisera que le vocaliste de Vanden Plas était pressenti au départ pour tenir ce poste mais des incompatibilités d’emploi du temps auront rendu cette collaboration impossible. Le timbre de Leven est au final parfaitement adapté à ce type de production, sa voix est une des pures représentations de ce que le heavy metal fait de plus classieux. Parfois on se sentira un peu décontenancé par ce mélange entre les sonorités très orientales et le timbre de voix que l’on associe plus volontiers avec des groupes plus classiques et du grand Nord ! Puisque l’œuvre se veut historique, vous pourrez aussi entendre différentes voix : de la narration, des growls, des chants orientaux et même Angela Gossow sur le titre Midian, un des titres aux relents d’un groupe progressif bien connu puisqu’il s’agit d’Adagio, appréciation toute personnelle mais ce mélange aux relents néo classiques m’ont interpellés.

Tout au long de chansons à rallonge s’expriment les multiples influences du groupe : la première est la musique orientale puis vient le metal progressive. Le titre Ten Plagues en est un assez beau représentant, on est en présence d’un bonne vieille chanson épique, où tout traîne parce que tout y est développé. Les parties progressives sont bien techniques et bien typées, on reconnaît bien la charpente d’un genre peu exploité en raison des maintes contingences à gérer. En fait, le metal développé ici est un relais quasi incantatoire de l’histoire narrée, il porte le conteur, dramatise son discours, d’ailleurs on note que tout le monde monte d’un cran quand la distorsion reprend le dessus. C’est pour cela qu’on ne bat pas de records de vitesse, on reste dans un tempo assez lent en général, agrémenté de soli envoûtants comme sur Wooden Staff.

Mais en fait, ce qui devient lourd au bout d’un moment avec cet album, c’est qu’il n’y a pas assez de musique pour accrocher complètement, on se perd dans des longueurs langoureuses qui tournent en rond. Elles doivent sûrement faire avancer l’histoire mais on n’est pas là que pour ça. Zipporah par exemple est un interlude acoustique, presque une balade qui ne donne pas son nom, mais la présence de tels plans qui rament un peu est déjà prégnante dans les autres chansons, alors on apprécie le côté exotique des sonorités et on en oublie le côté metal, surtout quand on voit que le morceau suivant continue sur ces traces. Certes ils ont voulu en mettre plein la vue, en multipliant les effets, les ambiances et en amplifiant tout ça, ce qui nous donnent des titres super longs mais il arrive un moment où la frange qui aime aussi la distorsion (dont je fais partie) s’ennuie un peu. Encore une fois, il me semble que le groupe met le concept avant la musique. Mais pour leur défense je dirais qu’ils sont spécialisés dans l’écriture de bandes originales de films et qu’ils ont peut être mis beaucoup de ce savoir faire dans cet album.

Quand on prend un peu de recul on voit enfin clair : chez Amaseffer, pas de Hollywood Metal, ne faites pas la même erreur que moi : croire que vous allez entendre du gros son mâtiné de sonorités orientales, vous vous tromperiez de groupe. Ici on a plutôt une musique d’ambiance (pas musique d’ascenseur, plutôt bande originale) qui colle à quelque chose de plus grand, avec des pointes rock / metal. Le travail effectué par le quatuor est impressionnant, et l’on ne peut s’empêcher d’admirer cet album qui transcende les sentiers battus et ouvre d’autres horizons aux humbles auditeurs que nous sommes.


1. Sorrow
2. Slaves For Life
3. Birth Of Deliverance
4. Midian
5. Zipporah
6. Burning Bush
7. The Wooden Staff
8. Return To Egypt
9. Ten Plagues
10.Land Of The Dead