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Premier album d’une carrière que l’on espère fertile et trempée dans l’acier, les Canadiens d’Arise and Ruin n’ont pas eu l’air de se retourner le cerveau en matière de composition et de ritournelles électriques. Leur premier essai The Fear Of n’avait peur de rien et ce n’est pas ce Final Dawn qui prétendra le contraire en dévoilant dix forteresses, d’un son massif et charnu, taillant le bout de gras à la frange écrasante du hardcore.
Un style à mi-chemin entre le plus truand des Johnny, mais aussi Parkway Drive en référence à ces gimmicks de guitares, comme autant d’assommoirs échangés sous le manteau. Une patte encore plus étouffante et écrasante, tapant du pied sur un parterre déjà bien garni de dextérité et d’influences, mais arrivant tout de même à envoûter sur le front de l’efficacité et d’une habilité sans précédent. Avec ce The Final Dawn en poche, Arise And Ruin confirme tout le bien que l’on pensait de ses débuts opportunistes avec le label Stereo Dynamite Recordings, mais également de son statut de fonceur invétéré.
Au cours de 31 minutes effectuées à la vitesse de la lumière, Arise And Ruin ne s’arrête jamais et ne cesse de galoper à travers un album épais et foncièrement dense. Pas de deuxième souffle, tant les premiers morceaux transpirent et suintent d’une rage orchestrée par Ryan Bauchman, marchand de poisson dans une vie antérieure. Épaulé de surcroît sur le marathon un peu fou des guitares sur les morceaux « Unbound » ou encore « To The Grind ». Torpille en pleine tête d’un auditeur échauffé par le remue-ménage du quintette dès son arrivée (" Bound By Blood ").
Si les chemins de traverses empruntées par le groupe sont loin d’êtres révolutionnaires, la musicalité et l’énergie développé ici l’est tout particulièrement, avec une mention spéciale adressée à la piste « End Of The Road », aller simple à travers le déferlement de bonnes lignes mélodiques et d’un parcours rocailleux, rendu particulièrement sexy par la guitare lead tout en souplesse. De la malléabilité, de l’extensibilité, comme en atteste les morceaux chewing gum « Always The Same » et « In Life », légèrement acidulés, mais gluants tels de la pâte à mâcher. L’auditeur a du mal à s’extraire d’entre les griffes du combo originaire de l’Ontario et habitué à se rouler par terre pour en extraire une atmosphère un peu folle de composition et un univers forcément noir et envoûtant. Marabout des temps modernes avec The Final Dawn, qui effectue une bien belle entrée dans le cosmos du hardcore et de la frénésie Thrash guerrière (« Pale Horse » et « Admiosts Devils » en étant les plus fiers et forts représentants). Ponctuant son 400 mètres haies par le très vénéneux et hurlé « Fear Itself », pendant final du morceau « The Final Dawn » effectué en début d’album, le disque se termine sur un joyeux déversement de guitares émoussés et d’une rythmique menant joyeusement la course.
Passage de relais réussi entre son EP et un premier long, la bande d’Arise And Ruin vient de poser la première pierre d’un style honorifique, jamais pompeux et hautement homogène. Si quelques regrets vont en direction du parti pris dans la mouvance foncièrement typée, force est de constater que toutes les mesures de cet album sont exprimées et authentifiées avec brio. Un brin noir et avec le cafard, les Canadiens nous transportent de titres en titres avec la même fougue et cette irrésistible envie de rentrer dans le lard avec une dose maximale de rapidité. The Final Dawn et Arise And Ruin, un album et un groupe à suivre de près, avant que leur univers n’atteigne complètement la ligne d’arrivée.
1. Bound by Blood
2. Final Dawn
3. End of the Road
4. To the Grind
5. Amidst Devils
6. Unbound
7. Always the Same
8. Pale Horse
9. In Life
10. Fear Itself
