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Lors de la signature de The Dresden Dolls sur Roadrunner Records il y a quelques années, deux options s'offraient à vous : 1) « Woohoo, trop classe comme groupe ! Qu’est ce qu’ils sont ouverts d’esprits chez Roadrunner ! Je ne connaissais pas, je vais me jeter dessus sans perdre une seconde », ou 2) « Mais qu’est ce que c’est que cette merde encore ? Ce sont vraiment des vendus Roadrunner ! ». A vous de deviner laquelle des deux a eu le plus de voix…
C’est vrai que l’on voit difficilement pourquoi des artistes comme The Dresden Dolls peuvent être signé sur l’une des maisons de disques les plus importantes de l’histoire de métal. Vu de loin, un duo piano / chant féminin n’a effectivement rien à faire dans le catalogue de RR. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que les membres sont tout sauf conformistes. Amanda Palmer (chant et piano) et Brian Viglione (batterie, percussion, chant, guitare et basse) sont effectivement loin d’être équilibrés mentalement. Il n’y a qu’à voir une vidéo du groupe pour confirmer mes propos !
Fiers de ses deux albums, The Dresden Dolls fait patienter ses fans avec une compilation conséquence au nom évocateur. En plus d’être un melting pot de b-sides et de raretés, les deux comparses ont enregistré de nouveaux titres issus de leur tournée Winter ’08 Sessions ainsi que plusieurs reprises. Et après leur « Yes, Virginia... » en 2006, c’est donc à leur « No, Virginia... » de briller de mille feux.
Les deux fous furieux que sont Amanda et Brian n’ont pas lésiné avec les moyens et on fait de cet opus une sortie digne d’un album. Mais sont-ils toujours aussi décalés que par le passé ? Et bien oui et non. Ils sembleraient que le duo s’est quelque peu calmé. La musique de « No, Virginia... » est effectivement plus soft qu'à leurs débuts sévèrement déjantés. Les morceaux présents sur cette compilation sont indéniablement plus calmes : "The Sheep Song" et son influence Yann Tiersen, les calmes et douces "The Gardener" et "Boston", les touchantes "The Mouse And The Model" et "Ultima Esperanza"… Cette baisse de régime souffle comme un coup de froid sur le côté anticonformiste des américains. Les morceaux sont parfois même un peu niaiseux et faciles. TDD se serait-il ramolli et aurait perdu tout son charme ?! Heureusement non, les hits ne manquent également pas ! Le duo nous avait habitués à des tueries et elles sont également de retour : "Dear Jenny", "Lonesome Organist Rapes Page-Turner" (une des meilleures chansons qu’ait écrit le duo !), "Night Reconnaissance", "The Kill"… Néanmoins elles n’arrivent pas au niveau du premier album même si elles sont tout de même très agréables à écouter. Avec « No, Virginia... », le groupe a concocté de bonnes compositions mais semble en sous régime. Quand on a écrit des titres tels que "Girl Anachronism", "Coin-Operated Boy" ou "Sing", c’est normal que l’on en attende plus que la moyenne.
The Dresden Dolls nous offre un album un peu plus conventionnel et c’est un peu dommage car tout l’intérêt venait justement de ce côté décalé et « déstructuré ». Cependant le groupe propose encore des morceaux émouvants et originaux. Avec en prime quelques perles qui vont rapidement se faire une place dans leur discographie, « No, Virginia... » est très loin d’être une mauvaise sortie. Juste un peu moins bon que par le passé... Les fans du duo peuvent foncer les yeux fermer sur cet opus, quant aux autres, je leur conseille plus de se procurer l’album éponyme ou « Yes, Virginia... ».
A la fin de cette chronique de The Dresden Dolls, trois options se profilent désormais :
1) « Mais qu’est ce qu’il nous les casse, c’est de la daube, point barre ! »
2) « Après tout, c’est vrai que j’ai du écouter quinze secondes en tout, je vais essayer de me pencher »
3) Vous n'avez pas fini (ou commencé) la lecture de cette chronique et vous vous en foutez royalement de ce groupe...
1. Dear Jenny
2. The Sheep Song
3. The Kill
4. Pretty In Pink
5. Sorry Bunch
6. Lonesome Organist Rapes Page-Turner
7. The Gardener
8. Ultima Esperanza
9. The Mouse And The Model
10. Night Reconnaissance
11. Boston
