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Presque une décennie que Testament ne nous avait rien proposé de nouveau depuis The Gathering. Et pour cause, le groupe a été marqué par de nombreux changements de line-up, et par les soucis de santé de Chuck Billy. Qu’importe, le groupe est maintenant revenu sur les devants de la scène et nous propose un nouvel album cette année, The formation of damnation, avec un line-up qui sur le papier doit être l’un de leurs meilleurs possibles : Chuck Billy (chant), Eric Peterson (guitare), Alex Skolnick (guitare), Greg Christian (basse) et Paul Bostaph (batterie).
L’artwork et le digipack (contenant un DVD bonus de making of de l’album, plutôt réussi, et quelques photos pas assez nombreuses) ont un design qui me laisse froid, avec un ciel irréel (le bon vieux photoshop), un champ de bataille du même acabit et tous ces anges (Victoire) trop présents. Le digipack, ne proposant rien d’innovant, a un format chiant ! (ndlr : pas pratique à ranger avec les autres CDs...)
Passons à l’écoute de l’album. The formation of damnation nous confronte à 2 dominantes : d’un côté, Testament nous propose la recette thrash qu’il sait faire et qui lui a garanti son succés : un mélange de rythmes galopants, de mélodies, de groove, soutenu par la voix de Billy, qui je dois le dire, est une grande réussite sur cet album !
D’un autre côté, le groupe nous donne à écouter un album à 60% mid tempo avec des parties Heavy, parfois Stoner, avec quelques innovations modernes (un petit peu de « core » dans « F.E.A.R. », « The Formation Of Damnation » dans les refrains et le milieu du morceau, un peu de progressif dans « Dangers Of The Faithless » et « Leave Me Forever », quelques accords furtifs de black sur « The Formation Of Damnation » et « Killing Season »).
Je dois avouer que The formation of damnation m’a vite lassé ! Le début de l’album est une merveille, avec une intro « For The Glory Of… », et 3 morceaux qui se suivent à un rythme très entraînant et avec des changements de cadence, des décallages (« The Evil Has Landed »). C’est certain, ces premiers morceaux passeront très bien l’épreuve du live. D’ailleurs, il semble que l’album ait été pensé pour celà, comme le traduit le très téléphoné riff terminal de « More Than Meets The Eye » qui s’arrête, et est répété brièvement 2 secondes après pour la fin. LE morceau le plus destiné au live est sans doute le titre éponyme « The Formation Of Damnation », avec une folie thrashy, un chant death bien burné (avec un petit copyright sur le cri aigü superposé au chant guttural à certains moments. Merci le death ricain), une batterie et une basse nickel.
Les solos de Skolnick sont une merveille de composition et d’exécution, ceux de Peterson un peu moins, mais il s’est chargé de la composition de 90 % de l’album à sa décharge.
POURTANT la suite est molle !
« Dangers Of The Faithless », à l’intro progressive mélodique qui me fait vraiment penser à Dream Theater à cause du chant des secondes 39 à 58, est tout simplement inutile pour l’album. On a ensuite un sursaut violent (avec un PUTAIN de riff destructeur) sur « The Persecuted Won’t Forget » mais qui est oublié à cause de la longueur du titre et des rajouts superflus et mous du genou (même si le solo de gratte est très très inspiré de Jeff Waters (Annihilator), notamment pour l’album Alice In Hell, ce qui est un compliment).
La fin, avec des titres comme « Henchmen Ride » (une ballade, au galop certes, mais en roue libre), « Killing Season » (très Downisante je trouve), « Afterlife » (une pâle copie de mélo suédois avec un chant Avenged Sevenfoldesque), « F.E.A.R. » (seule composée par Skolnick, avec un début très prenant aussi, mais la suite… beurk, c’est d’un gay !) et « Leave Me Forever » (à l’intro encore très bonne, décidemment, mais dont le nom de titre est dangereux pour une fin d’album…) mous, mous, mous !
Je vais terminer par l’évaluation des musiciens et de la production :
Billy a été très plaisant à écouter, hâte de le revoir en concert. Ses paroles ne m’ont pas transcendées, comme d’habitude (je n’ai jamais été fan des lyrics de Testament). Peterson et Skolnick sont très pros, nous proposent des solos de très bonne facture, mais le reste est mitigé. Skolnick a écrit les paroles de « F.E.A.R. », dont le titre prouve que Monsieur est un lecteur averti (Je vous laisse lire la signification de « F.E.A.R. » dans le livret, et j’ajoute que c’est tiré du livre de Neale Donald Walsh « Conversation avec Dieu » (sans avoir lu le livre, philosophie moderne irrationnelle, on ne le sait pas. Skolnick rejoint Alanis Morissette sur ce point).
La section rythmique de Greg Christian est quasi irréprochable. Il a bien fait son job, bravo (il manque quand même ce petit éclat qu’on distinguait dans certains vieux morceaux...soupir).
Paul Bostaph, lui aussi a été remarquable en termes de rythmique et de technicité, mais j’ai un soucis avec lui : par moments, il en fait trop dans les roulements de toms (c’est comme s’il nous donnait une part de gâteau, mais avec 2 fois trop de crème dessus).
La production enfin est signée Andy Sneap et Vincent Wojno. Elle est très propre, puissante, et laisse s’écouter chaque instrument mais est sans furie et sans punch. On en a l’habitude…
1. For The Glory Of...
2. More Than Meets The Eye
3. The Evil Has Landed
4. Formation Of Damnation
5. Dangers Of The Faithless
6. The Persecuted Won't Forget
7. Henchman Ride
8. Killing Season
9. Afterlife
10. F.E.A.R.
11. Leave Me Forever