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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Hollenthon

Opus Magnum

LabelNapalm Records
styleDark Metal Epique
formatAlbum
paysAutriche
sortiemai 2008
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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L’Autriche n’est pas uniquement une terre de metal extrême (Belphegor, Abigor, Pungent Stench). Elle abrite aussi d’autres groupes moins violents (Edenbridge, Visions Of Atlantis, etc.), comme Hollenthon, mais qui ne manquent pas de caractère. C’est avec un album tout neuf (Opus Magnum), après 7 ans de silence (depuis With Vilest Of Worms To Dwell) qu’Hollenthon est de retour.

Opus Magnum… En voilà un sacré titre d’album ! On peut lire par ci que ça signifie « l’œuvre la plus importante d’un artiste », et par là un « chef d’œuvre », rien de plus, rien de moins !
Pour information, Magnum Opus est aussi un album solo du guitariste virtuose Yngwie Malmsteen
Nous allons donc tenter de voir si ce nouvel album d’Hollenthon est aussi grandiose que son titre veut le signifier, ou que son genre musical (symphonique, metal épique) le laisse supposer.

La première chose qui frappe en écoutant l’album c'est l’influence de la musique classique est très présente. On sent par exemple que Wagner (notamment en écoutant ses œuvres Parsifal, Tristan et Iseult, etc.) est passé dans la tête du compositeur d’Hollenthon : Martin Schirenc.
Opus Magnum est bluffant ! Là où Therion par exemple s’impose comme la référence du genre, il n’y a pas loin pour que les autrichiens ne les détrônent.
C’est très bien composé, avec de magnifiques orchestrations (violons et cuivres détonnants) accompagnées par un chœur chantant et par la chanteuse Elena Schirenc (qui est la femme de Martin).
La différence majeure par rapport à Therion réside dans le chant de Martin justement. Il pose sa voix death, ce qui contribue grandement à apporter une touche « dark » à la musique du groupe. Il faut avouer que sa voix est fatigante à la longue : une voix de bon timbre certes, mais qui paraît forcée et uniquement de gorge. Les morceaux numéros 7 « Dying Embers » et 8 « Misterium Babel » sont les seuls où on peut admirer Martin chanter en voix claire (un tout petit peu). On regrette de ne pas pouvoir l’entendre plus ainsi.

Parlons du relief de cet album… Tout d’abord, sa pochette : un dessin plutôt réussi avec ses couleurs, ses formes, ses courbes et ses points de fuite qui attirent l’œil. Cependant, la tête de l’homme ne me plaît pas. Une déshumanisation inutile…
Le relief de la musique maintenant : et bien Hollenthon sait parfaitement alterner les morceaux rapides, mid tempos (« Mysterium Babel», « To Fables Lands ») , lourds tout en nous proposant un mélange de riffs efficaces et d’orchestrations épiques. Une réussite !
Ce qui est intéressant, c’est qu’Hollenthon ne se cantonne pas à simplement nous offrir du metal symphonique comme beaucoup de groupes le font : on a droit ici à une visite du monde oriental (« Of Splendid Worlds », « Misterium Babel »), à un petit voyage en enfer (« Misterium Babel » encore, « On The wWngs Of A Dove », « Ars Moriendi »)…

Le travail du batteur Mike Gröger (à ne surtout pas confondre avec Michael Gregor du groupe voisin Summoning) est exemplaire : une savante alchimie entre rythmiques collant parfaitement à la musique et touches personnelles bienvenues (par exemple, le passage dans « Misterium Babel » à partir de 5 minutes, avec un jeu de cymbales excellent, qui n’est pas sans rappeler une influence jazzy).

Mais quand même, après avoir eu la présence d’esprit d’effacer de notre tête toutes ces orchestrations grandiloquentes, on constate plusieurs choses :
Tout d’abord, certains riffs de guitare sont vite identifiables ailleurs… On reconnaîtra pour n’en citer qu’un, celui du morceau « To Fabled Lands » à 1 minute 30 : ce n’est rien d’autre que le célèbre riff d’Iron Maiden au milieu du titre « Dance Of Death »…
Ensuite, en écoutant le début de l’album (les 3 premiers titres), on se dit que le niveau technique à la guitare n’est pas si élevé que ça. Mais la suite est plutôt meilleure (bons solos entre autres).
Enfin, la production, aussi massive soit-elle (et bien oui, il faut mettre en avant le côté épique), oublie un instrument : la basse (aussi jouée par Martin Schirenc). C’est bien dommage, même si j’ai l’impression que la plupart du temps, elle suit la guitare rythmique.

En définitive, Opus Magnum est un très bon album qui arrive à nous faire voyager dans un monde où se côtoient l’extraordinaire des compositions et de l’orchestration, les riffs classiques mais efficaces, et l’alternance de tempos. Ce qui fait que ce CD se laisse écouter en entier en proposant du nouveau à chaque morceau.
Mes morceaux préférés sont « Ars Moriendi », « Of Splendid Worlds » et « Misterium Babel » : les plus rapides, les plus épiques, les plus darks, les plus fous, avec des enchainements bien trouvés, et les meilleurs solos de guitare de l’album. Bref… « Les plus ».
Un album qui a ses défauts, mais que je conseille à tous ceux qui aiment Therion, la musique symphonique malsaine, la musique classique et les bons batteurs pas connus (écoutez bien le dernier morceau à partir de 5 minutes notamment).

1. On the Wings af A Dove
2. To Fabled Lands
3. Son of Perdition
4. Ars Moriendi
5. Once We Were Kings
6. Of Splendid Worlds
7. Dying Embers
8. Misterium Babel