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Avec une carrière de plus de 20 ans, Immolation fait indéniablement partie des pionniers du death métal. Etant pour beaucoup la référence parmi les références, tout amateur de death digne de ce nom se doit de connaître au moins un album des Américains. Pour ma part, mis à part quelques titres comme le culte "And Martyr and Men", je dois avouer que le groupe ne m'avait jusque là pas vraiment charmé : Immolation a beau être culte, ce n'est pas pour autant qu'il est facile d'accès, bien au contraire.
Pour palier ma lacune, je m'étais décidé de passer à l'offensive en voyant "Harnessing Ruin" à 9 euros chez notre ami Gibert Joseph. Une aubaine à un si petit prix ! C'est donc avec une certaine excitation que je m'empressai d'écouter l'album qui avait eu une critique unanime de la presse. Connaissant déjà le morceau titre - auquel j'avais carrément accroché, j'espérais que le reste de l'opus fasse le même effet. Mais après quelques écoutes, je me suis retrouvé devant le même problème : Immolation, ça déboîte mais qu’est ce c’est difficile de rentrer dedans ! Suite à cette barrière, j'ai lâché l’affaire et la galette commença à prendre la poussière dans mon armoire.
Mais lors de la sortie de "Shadows in the Light" (mai 2007), je décide de redonner une chance à Immolation. Et là, c’est la claque ! Je fais désormais partie de ce club intime des fans du groupe et peux enfin me regarder en face dans un miroir sans penser que je suis un moins que rien…
Alors comment décrire la musique d'Immolation (après avoir raconté ma vie)? Essayez de vous imaginer devant un mur de brutalité, d'ambiance et d'originalité... Vous voilà devant Immolation. Vous êtes amateur de production bien clean et moderne ? Et bien vous allez avoir du mal à rentrer dans celle d'Immolation. A travers les albums, le groupe est en effet resté fidèle à ce son si particulier, si evil. A l’instar des premiers méfaits de Deicide, la production suinte une ambiance malsaine. Omniprésente et oppressante, elle donne un aspect inimitable à la musique du groupe.
La voix de Ross Dolan martèle quant à elle l'esprit des fans depuis tant années sans jamais les saouler. Un chant certes reconnaissable mais qui reste loin d’être unique. Mais en même temps, comment avoir un chant ennuyant quand on pose nos cordes vocales sur les excellentes compositions que sont celles d'Immolation ? L'ambiance y est pour beaucoup dans la qualité de la musique, les guitares et la batterie sont également des pièces maîtresses de l'alchimie des américains. Que serait Immo sans le génie de Robert Vigna ? Force est de constater que la diversité des riffs et leur complexité y sont pour beaucoup dans la pérennité de la musique. Egalement instantanément reconnaissable, la mixité et la fraîcheur des riffs rendent le tout tellement riche que (malgré la complexité), un album est finalement très digeste.
Je ne pense pas dire de conneries en vous disant que vous pouvez vous attaquer à n'importe quel album de leur discographie sans risque de tomber sur un navet. Les premiers opus du groupe sont peut-être plus cultes mais les récents sont tout aussi bons. Le charismatique Ross Dolan mène d'une main de maître l'un des groupes les plus mystiques du death métal. Je vous conseille donc de ne pas faire la même erreur que moi : si Immolation vous rebute, ne perdez pas confiance et persévérer, sans quoi vous passerez à côté de quelque chose !
1. Swarm of Terror
2. Our Savior Sleeps
3. Challenge the Storm
4. Harnessing Ruin
5. Dead to Me
6. Son of Iniquity
7. My Own Enemy
8. Crown the Liar
9. At Mourning's Twilight
