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Grand concours sur U-zine! Celui qui me trouve la signification du nom Kiuas gagne ... toute notre considération! Parce que mine de rien, les gars de Kiuas en sont déjà à leur troisième album en trois ans et demi et avec un tel patronyme c'est loin d'être chose aisée. Il n'empêche qu'ils suivent un bon rythme pour un groupe finlandais à qui ont promet monts et merveilles puisque leurs débuts correspondaient au plein essor de groupes comme Children of Bodom dont ils se rapprochaient musicalement. Mais ils sont loin ces temps où on aurait pu leur demander d'avoir leur style personnel, maintenant ils ont la maturité nécessaire pour faire oublier cette comparaison caduque. Et même si l'on peut objecter que le style est le même que leur précédent album Reformation, The New Dark Age voit cinq cavaliers de l'Apocalypse (référence à la pochette dessinée par Niklas Sundin) manier trois variantes de métal (qui pourront servie d'épine dorsale pour cette chronique) et enfoncer le clou sur lequel ils avaient commencé de taper:
Première composante et celle qui influence le plus la musique de Kiuas: le Heavy, dans sa version bien lourde, avec ses grosses guitares. Kiuas est un groupe à guitare et claviers donc il faut que chacun trouve sa place et pour cela ils voient grand: écoutez les deux derniers titres ou encore Conqueror, ça fleure le symphonique à fond, les mélodies des claviers donnent un côté grandiloquent aux riffs super heavy des guitares. Résultat on s'y croit, on se prend au jeu, et tout passe comme une lettre à la poste. Évidemment aux écoutes suivantes vous ne découvrirez pas de subtilités cachées, tout est donné à la première écoute, le plaisir est immédiat et répété à chaque fois que vous appuierez sur « lecture ». Parfois on déborde presque sur un hard rock pour lovers avec Black Rose Withered, ses mélodies léchées et son refrain qui va vous rester dans le cerveau et vous faire taper du pied voire chantonner tellement les paroles sont simples en entraînantes. Tout ceci est du en grande partie à l'immense talent du chanteur dont le timbre est ici parfaitement adapté. Je n'en ferai pas des heures sur lui mais dans un groupe hyper carré au son adapté, il faut bien un membre qui se détache et cette tâche a été prise par le chanteur dont les timbres variés collent parfaitement à la musique, ils ont bien raison de le mettre en avant, il déchire tout! Pour finir sur cet aspect, on notera qu'ils ont bien digéré les influences de leurs pairs pour n'en citer qu'un: Evergrey dont on sent quelques touches sur Of Sacrifice, Loss and Reward (le passage du milieu du titre est un quasi calque du timbre d'Englund, et que dire du solo...). On peut trouver d'autres références mais on s'arrête là en disant que leur appartenance au métal « nordique » n'est pas fortuite.
Deuxième catégorie et non des moindres puisqu'il s'agit de leur côté Folk / Epic (encore cette Nordic Touche dont je vous parlais plus haut): on touche là deux domaines, mais grosso modo, on embraye sur les parties acoustiques et la surprenante chanson After the Storm, où on peut entendre Ilja Jalkanen en duo avec une chanteuse au timbre plutôt doux, épaulés par des guitaristes qui ne nous pondent pas des mélodies simples ou déjà entendues mille fois. Non, là il y a un vrai travail de finesse et d'originalité, ils ont du talent et de la technique et ça s'entend. Tant mieux car une chanson aussi particulière au milieu d'un tel album est un pari risqué; ils ont certainement voulu jouer la carte de la balade, mais sans les pénibles travers d'une version power et ses guitares pleurnichardes, ils ont voulu respecter le côté mélancolique véhiculé par les paroles.
Pour ce qui est du côté épique il suffit de jeter un oeil sur les titres et on tombera sur la chanson Kiuas War Anthem. On se croirait presque chez Manowar avec une telle phrase! Au rang des gimmicks du genre, on retrouvera pêle-mêle des choeurs sur les refrains (comme sur The Decaying Doctrine) ou encore des tons un peu orientaux pour initier une chanson comme sur To Excel and Ascend. Ces derniers sont de telles prérogatives du genre qu'on ne pourra plus les classer comme originaux même si la présence de ces parties amènent incontestablement de la fraîcheur dans la musique des Finlandais.
La composante la moins développée mais pourtant présente, ne serait-ce qu'historiquement chez ce groupe c'est l'extrême. On retrouve bien sûr une parenté très lointaine avec la bande à Alexi Lahio dans l'énergie que dégagent les titres, ces enchaînements clavier-guitares. On notera aussi les quelques petits blasts qui parsèment le titre éponyme, présents là où on les attend, pour donner une note encore plus péchue à ce titre. D'ailleurs l'autre aspect extrême est la voix, avec quelques growls sur To Excel and Ascend, mais là encore ils sont là comme on les attend, les musiciens savent lire l'esprit des métalleux et placer ce que l'on souhaite entendre au bon endroit, on se dit: « ça colle », alors là aussi pas de surprises juste une homogénéité du style.
Vous avez bien sentis que cette description n'a rien d'objectif, je suis parti pris pour ce groupe qui tourne en boucle dans mon lecteur pour la simple raison qu'il me file une pêche incroyable, alors on ne tient pas là un album révolutionnaire, mais juste une interprétation moderne, honnête et pleine d'énergie d'un métal qui peut plaire au plus grand nombre. Kiuas n'est pas un groupe élitiste et c'est tant mieux, il est grand temps de diffuser leur nom et leur musique.
1."The Decaying Doctrine"
2."Conqueror"
3."Kiuas War Anthem"
4."The New Dark Age"
5."To Excel and Ascend"
6."Black Rose Withered"
7."After the Storm"
8."Of Sacrifice, Loss and Reward"
9."The Summoning"
10."The Wanderer's Lamentation"
11."Towards the Hidden Sanctum" (Japanese bonus track)
