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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Red I Flight

The Years

LabelVictory Records
styleMetalcore abrupt
formatAlbum
paysUSA
sortiemars 2008
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Le mouvement métalcore est un peu à la musique ce que les films américains sont au cinéma. Des genres à part, toujours agréablement appréciés du public et aisément distinctifs par leurs lots de péripéties sonores et visuelles. Voir même à leur apogée, sublimées de romantisme, comme en témoigne la fin de chacune de ces œuvres.
Mais pourquoi ce parallèle musique-cinéma en apparence si saugrenue ? Tout simplement car le métalcore (tout comme les fictions américaines) disposent d’un tel enveloppement et d’un tel charisme, que l’on se trouve toujours absorbé par le style et la grandiloquence de l’exercice américain. Qui plus est lorsque le contenu se révèle extrêmement douteux et que la production fait en sorte de cacher de biens mauvaises choses.
Considérant cet enrobage de douceur dans un cœur de froideur, les Américains de Red I Flight montent le volume sur la discipline, avec la sortie de leur tout premier album. The Years pour vous servir, comme pour invoquer les années passés à écumer les bars dans la fleur de l’âge.

Ni fantastique, ni décevant, ce tout premier album des voyageurs de Red I Flight divise dans les rangs de la discipline. Exalté et intrépide pour un tout premier effort, mais si peu légitime, The Years restent sagement dans l’ombre des gros cadors du genre. (Quoi de neuf docteur ? Rien).
Démarrant sur les chapeaux de roues via l’introduction de « Lesson 34 », enveloppant As I Lay Dying et Haste The Day à la fois, la formation par s’enfonce très vite dans la mêlée par des soubresauts virulents et typés Hardcore. « Late For The Execution » et « Bullets Over Prayers ». Tous premiers signes contestataires de l’album captant d’ailleurs bien l’attention et ce mélange de Screamo pour la voix, de Hardcore pour les ponts alambiqués (force motrice du groupe) ou encore de ce Thrash aux mouvements relevés d’une batterie en forme.

Le groupe sait s’y prendre et a acquis une certaine maturité, quand bien même s’invitent les refrains mélodiques de « Vigo The Carpathian », probable single quasi-dansant avec ses innombrables plans Hardcore disséminés et agrémentés de la voix rauque de Josh Robinson. Un vocaliste intelligent et mixant avec fragrance toutes sortes de voix empruntés à ses chers confères d’horizons différents. (Unearth, August Burns Red, …). En évidence, une force pour le chant où les vocalises criées s’arrangent convenablement avec les lignes mélodiques semées par les deux guitaristes (« The Siege ») et réussissent même à définir - parfois - un réel territoire sonore au groupe, notamment sur l’excellente « Introlude » et ses chœurs magnifiés.
La fin de l’album est un peu plus délicate à traduire. En langage courant, cela donnerait « j’ai les mêmes à la maison », « du déjà vu » ou l’éternel « c’est du réchauffé ». Le groupe nous délivrant du métalcore pur et dur, avec de jolies lignes mélodiques, mais construites sur des structures convenues et dotées d’un chant criard, bien plus éreintant. Josh Robinson, le cul entre deux chaises, répétant inlassablement les mêmes schémas et ne savant que très peu faire de sa glotte. La dernière chanson « By The Beard Of Zeus » réussit tout de même à laisser le groupe sur une appréciation positive, grâce notamment à leur formule jubilatoire de ponts Hardcore bien en chair.

Avis partagé pour un album déséquilibré. L’équipée sauvage de Red I Light nous délivre un tout premier opus entreprenant, assez bien mené et bien produit sous la houlette de Jamie King (Between Buried and me ; Secret Lives of the Freemasons et He Is Legend). Une participation du bougre pas si innocente que ça sur les sonorités et sur les orientations diverses et variés de chaque plan, de chaque construction. Bon bien sûr, la formation de Detroit ne fait en rien avancer la machine, mais on lui reconnaîtra une certaine fraîcheur et un dynamisme profond, surtout sur les rythmes Hardcore développés. Un style que le groupe gagnerait à développer et à propulser, avec leurs esprits dévergondés.

1. Lesson 34
2. Late For The Execution
3. Bullets Over Prayers
4. Vigo The Carpathian
5. Into The Breach
6. The Siege
7. Introlude
8. Rock Biter Song
9. Of Myth And Men
10. By The Beard Of Zeus