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mardi 7 novembre 2017

Cloak

Max Brigham et Scott Taysom

Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Originaire d'Atlanta en Géorgie, Cloak est une formation prometteuse dont le premier album à paraître cet automne chez Season of Mist ravira les fans des deux derniers Tribulation mais aussi plus largement de Fields Of The Nephilim. Entre black metal et rock sombre, « To Venomous Depths » se distingue de nombreux ersatz par la qualité de l'écriture et de la production. Quelque chose de vraiment effrayant et sincère y émane. Max Brigham et Scott Taysom ont bien voulu répondre à mes questions ...sans trop s'attarder.

Ecoutez la bête en intégralité à la fin de l'interview.

 

Nostalmaniac : Cloak a été fondé en 2013. Est-ce que tu peux nous dire ce qui vous a rassemblés et qui eu l’idée de former le groupe ?

Max Brigham : Aux origines du groupe en 2013, il y a Sean Bruneau (batterie) et Scott Taysom (guitare, voix). Pour l’expliquer simplement, leur idée était de rapprocher le black metal de la force du rock'n'roll. Un an après, j’ai été introduit par un ami commun et nos goûts musicaux se complétaient aisément. Il y avait déjà beaucoup d’idées en travaux et nous bossions sans basse. Cela a suivi son cours assez rapidement et on a commencé à structurer nos premiers morceaux. Par la suite, Matt Scott est devenu le seul choix possible pour le poste de bassiste et on l’a recruté pendant que l'on terminait nos premières compositions.

Quelles étaient vos influences à vos débuts ? On ressent très clairement sur cet album l'influence de Tribulation et d'une certaine scène Suédoise...

Max : Comme tous les groupes, nos influences sont si larges que cela ne sert à rien de toutes les énumérer. Tu peux trouver des artistes avec des sons et des approches qui se contredisent, et essayer de déterminer comment on sonne. En les confrontant toutes, cela ne fonctionnerait tout simplement pas. Comme je l’ai dit précédemment, l’idée originelle, c’est de marier black metal et rock’n’roll. C’est ce qui a le plus de sens pour nous, et la manière dont le son lui-même peut se manifester en abordant l'écriture de morceaux est infinie. Les groupes qui nous ont influencé par le passé sont toujours importants pour nous, et les nouveaux qu’on a découverts et partagés avec d’autres sont également importants. La supposée influence « évidente » de Tribulation démontre juste que parmi nos influences, nous avons probablement des ancêtres communs, rien de plus. 

Tu ne peux quand même pas nier qu'il y a quelque chose qui se rapproche de Tribulation et de leurs deux derniers albums, notamment dans le son et la démarche. Vous n'avez pas peur de souffrir de la comparaison ? (comme je le fais bien sûr...)

Max : Tu ne peux pas avoir peur de ces choses-là si tu veux évoluer en tant que groupe. On dirait que les gens doivent à tout prix comparer les groupes à d’autres pour comprendre. Au lieu de laisser le groupe exister par lui-même, les gens doivent créer des points de référence. Et ça amène à des conversations superficielles. Il semble que quand une sorte d'art commence à faire des progrès, surtout quand c'est rapide, les gens se concentrent sur des choses que les artistes jugent eux-mêmes sans importance.

Le premier album est toujours une étape cruciale pour un groupe. Si j'ai pu parler des ressemblances, j'ai trouvé que le travail de composition de « To Venomous Depths »  est vraiment abouti. C'est venu naturellement ? Depuis quand est-ce que vous bossez sur cet album ?

Max : Je pense que pour un groupe, le processus d’écriture d’un premier album est toujours intéressant et parfois effréné. Tu n’essayes pas seulement d’écrire un premier long format, mais aussi de créer une setlist cohérente pour les concerts, développer une présence visuelle et la présenter de la meilleure manière possible. Cela signifie changer le focus, de l’écriture à la répétition. Les morceaux de « To Venomous Depths » sont en préparation depuis la création du groupe et on en a modifié quelques-uns juste avant d’entrer en studio. Certains de ces morceaux sont les plus vieux. L'un de nos buts principaux pour l’enregistrement était que ce soit le plus cohérent possible, à la place que ce soit un recueil décousu de morceaux. Beaucoup trop de groupes ne font que montrer leurs influences un morceau après l’autre, plutôt que de créer un son cohérent et une image qui peuvent se construire dessus.

 

 

Je ne vais pas te demander de décrire les paroles car je trouve ça souvent stupide comme question, mais qu'est-ce qui inspire vos paroles et quelle importance pour vous ont-elles ?

Max : Dans le contexte de nos morceaux, les paroles sont aussi importantes que le reste, si ce n’est plus. L'inspiration vient du besoin continuel et pressant d'exprimer l'esprit sauvage. Le groupe a été construit sur le concept de toujours viser à pénétrer ce qui se trouve sur notre chemin en tant qu'êtres humains afin que nous puissions avoir un simple aperçu de ce qui se trouve au-delà. 

Le morceau de clôture, "Deep Red", est le plus long titre de l'album (10:05). Il contient beaucoup de mélodies et toujours ce feeling horrifique qui atteint ici son apogée. C'est un challenge ce genre de morceau...

Scott Taysom: “Deep Red”, c’est le climax de l’album. Cela représente un endroit où la communication avec le divin est possible, en plus de servir de parfait épilogue et de fin de voyage initiée par cet album. Ce morceau nous est venu assez rapidement, ce qui signifie que les choses se passent naturellement. C’est comme ça que les meilleurs morceaux sont faits selon moi. 

 

 

L'autre aspect important de votre musique, c'est le visuel. L'artwork a été réalisé par Adam Baxter, un artiste britannique. Vous vouliez à tout prix travailler avec lui ?

Scott : La pochette contient une grande part de symbolisme. Plus vous le regarderez en écoutant l’album, plus vous remarquerez des choses. Il n’y a pas d’histoire intéressante sur comment on a collaboré avec Adam Baxter. On aimait son travail, tout simplement. C’était évidemment le bon choix et c’est l'un des artistes les plus talentueux que nous ayons. 

Vous êtes signés sur Season Of Mist qui est un label assez important, d'autant plus pour un premier album...

Max : Les gars de Season Of Mist ont été géniaux avec nous dès le début. Nous leur avions envoyé notre EP et Scott a rapidement suivi. Nous étions impatients de commencer à travailler et tout s’est fait naturellement. Les mois passés, on a été en contact étroit avec ceux qui s’occupent de la branche américaine de Season Of Mist, notamment pour la préparation de la sortie de l’album. Ça nous a beaucoup aidé et on travaille plutôt bien ensemble. 

Avez-vous un line-up stable pour les live ? Et quels sont vos projets pour le futur ?

Max : On a un line-up stable depuis le début et on joue quand les bonnes opportunités se présentent. Nous sommes prêts pour le release-show de l’album prévu le 18 novembre et la semaine d’après nous allons faire une tournée de cinq jours. Rien de plus n’est prévu pour le moment mais on espère pouvoir faire plus de choses avant de s’attaquer à un prochain album.

 

 

Comme venir en Europe, par exemple ?

Max : Nous aimerions beaucoup jouer en Europe, si bien sûr une bonne opportunité s’y accompagne. On n'a encore fait aucun festival européen, mais on les détruira au moment opportun !

Comment ça se passe en Géorgie, d'où vous êtes originaires, pour la scène Metal extrême ?

Max : Ce n'est vraiment pas mal. Certains états semblent être assez stériles en ce qui concerne la musique. Il y a une poignée d'endroits où c'est cool de jouer. Et on peut s'attendre à avoir un gros public si c'est un bon soir. À ce stade, nous sommes plus soucieux d'élargir nos horizons. Autant que possible.

Je vous remercie pour cet entretien et vous laisse le mot de la fin...

Scott : Ouvrez vos cœurs aux ténèbres !
 

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Interview réalisée par mail le 04 novembre 2017.