Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.
Le roi n'est pas mort mais vive le roi quand même ! Sublime Cadaveric Decomposition aka SCD est toujours là, 20 ans après, et nous sort son cinquième album, oklm. SCD pour beaucoup de fans ça a été "je t'aime moi non plus" : trop de changements dans les styles, trop de virages négociés pour certains à la va-vite, pour d'autres parfaitement, SCD fait malgré tout partie du haut de la pile du Grindcore français. Deux après un premier album éponyme (2001), Sublime Cadaveric Decomposition nous sortait un II (2003) tellement magnifique, que tous les fans de Grind / Death du monde n'avaient plus que ce groupe à la bouche. C'était violent, c'était brutal, y'avait que du blast et pas de paroles, on rigolait pas. Quatre années plus tard arrive le petit frère tant attendu : Inventory of Fixtures (2007). L'annonce était folle : Dirk Verbeuren à la batterie, qui sonnait encore pour nous comme le batteur de Scarve, et des paroles !!! Mais voilà, cette nouvelle mouture plus Grindcore traditionnelle limite Goregrind ne plut pas à tout le monde. On a troqué la violence contre le groove et certains s'amusent encore à dire : -"Ah mais moi j'aime bien Sublime mais que la période où y'avait pas de paroles". Normal, c'est aussi ça la scène Grind. Néanmoins pour d'autres ce virage était la consécration ultime. Enfin un album mature dans la discographie des SCD. Mature mais surtout plus accessible, et je me souviens avoir eu à donner de nombreuses secondes chances à cet album pour finalement le kiffer. Difficile d'endormir une brute. Donc voilà, pas mal de "Sublime, j'en attends plus grand chose" ou d'autres au taquet et quatre ans après de nouveau un quatrième album arrive sous le titre de Sheep'n'Guns. Était-ce une critique politico-américaine, rien n'est moins sûr, mais la vraie question était alors sur toutes les lèvres : dans quel sens sont partis les zicos cette fois-ci ? Et bah ça a pas loupé, les gars avaient encore changé pour partir dans un Grindcore terriblement plus Rock'n'Roll qu'avant ! Et la boucle était bouclée ? ...
Bah non ! Au contraire, il manquait le truc ultime pour terminer l'Ouroboros : le retour aux sources ! Est-ce que six ans d'attente plus tard, les SCD remettent fièrement en avant leur nom originel de Sublime Cadaveric Decomposition, repartent sur des bases plus brutales et violentes que jamais ? Et bien la réponse est oui ! Mais plus qu'un réel retour aux sources, ce nouvel album intitulé Raping Angels in Hell est pratiquement un pot-pourri de tout ce que Sublime a fait de mieux. De la brutalité en veux-tu ? Et bien en voilà ! Tu veux du puka puka ? Pas de problème je t'en file. Du Rock'n'Roll ? Tu en trouveras à foison. Tu trouveras même du groove et une composante sombre, limite Black Metal par moments, totalement inédite. Du blast de partout, des mid-tempos, des growls, des yells, des paroles, des simples vocalises, tout ce que tu veux gros, on a tout ça en stock, de vrais marchands de tapis. Ce nouvel album des Sublime est tellement complet que parfois on se demanderait presque si on écoute toujours un groupe de Grind ou un groupe de Death ou un chais pas trop quoi Grindo-Deatho-rock'n'rollement-sombre. Il serait hors de question de dire aujourd'hui que SCD manque de consistance; et connaissant leur discographie, qu'ils se sont perdus à travers trop de styles et qu'on ne les retrouve plus. Non, malgré le départ récent du très regretté Duff à la basse, Sublime est bien là, au total. Une bonne ouverture musicale sera peut-être nécessaire pour les plus obtus de la scène, mais les nouveaux venus vont terriblement se régaler, j'en suis persuadé.
Tracklist:
1.Sabbath Nights (The Impure Reptile)
2.The Day They Dissect Me
3.Apostate Angels (Ritual and Taboo)
4.Grumbling Hive
5.Medico-Legal Psalmody
6.Spark of Being
7.Maggots Feed on Cartoon
8.Ruddy Sleep (The Remains)
9.The Spoils of the Battle
10.The Torture Chamber
11.Under the Caterpillar Tracks
12.Raping Angels in Hell