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Depuis la sortie d'Adventears en fin d'année 2015, DOJ est parvenu à nous faire oublier les cinq ans de l'ère Medhi Romera, connu pour avoir posé les bases d'un metalcore classique mais très crû, et davantage porté sur la violence. L'album Seeds paraît lointain, tant le quintet a évolué musicalement, sous l'impulsion de son jeune chanteur Rémy Brugère. De cet ancien Dawn Of Justice, les fans de la première heure pourront se remémorer la piste instrumentale Vents Solaires, l'un des rares morceaux à avoir commencé à faire la transition entre les débuts du groupe et les six titres d'Adventears.
On peut observer qu'en insistant vocalement sur certaines lyrics fortes de sens comme c'était le cas avec le "But i must die and you will must cry" du survitaminé Styx, Rémy Brugère donne plus de profondeur aux compositions de DOJ. Les mots semblent désormais prendre une place importante, loin des textes "beuglés" par Romera. Commencer Odyssea en chantant "Lost between love and hate" n'est donc pas une chose anodine. Cet EP de trois-titres - qui est une sorte de teaser à l'album Suicycle qui devrait paraître dans le courant de l'année 2018, apporte des éléments nouveaux. L'émotion et la puissance d'Adventears se transforment de manière subtile en une mélancolie qui progresse au fil des morceaux, pour atteindre son point culminant sur Trax.
« Futuriste et apocalyptique » sont les termes que le vocaliste emploie lorsqu'il décrit le processus de création du second album de DOJ. Par conséquent, ne soyons pas pas étonnés qu'une évolution, même minime, s'opère, et au niveau du chant clair résolumment désespéré sur Ancestors, et que les musiciens, parmi lesquels Pablo Gilleron et Enzo Camarra, les nouveaux arrivés, mettent autant de froideur dans leurs lignes de guitare et de basse. A ce propos, le morceau Voyage est très évocateur de l'ambition qu'ont les palois d'immerger l'auditeur dans une atmosphère qui très souvent, fait des rappels à l'espace, à la fois dans la musique, "djent" et plutôt contemplative, mais aussi dans les paroles ("Are we made to explore the unknown galaxy ?"). Et globalement, même si moins de deux ans sépare Adventears d'Odyssea - cette dernière production étant signée Rémy Colas de Studio A et Matthieu Kirby de Van Espen Records, et que par exemple, les bruitages et autres chuchotements perturbants d'Ancestors rejoignent un peu l'ouverture de Revolt, ces deux travaux ont quelque chose qui nous empêche de les comparer entre eux. Hormis le changement de nom pour DOJ suite au départ des frères Bideault, qui marque ainsi un nouveau tournant dans la carrière du groupe, l'ambiance est un peu plus marquée voire peaufinée que sur l'efficace Adventears.
De nombreuses formations de metalcore moderne font du surplace mais ce n'est pas le cas de DOJ. Comme tous les disques qu'on aime, la faiblesse d'Odyssea - s'il doit y en avoir une, réside dans le fait que l'EP soit vraiment très court. Mais la qualité des compositions permet au fan d'y trouver son compte et de découvrir le groupe sous un nouveau jour, attiré par l'espace et les voyages interstellaires. De quoi patienter jusqu'à la sortie de Suicycle.
Tracklist :
1 - Ancestors (3:41)
2 - Voyage (3:39)
3 - Trax (3:22)