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Rage, après avoir bien participé à la conception du premier album des Nuclear Blast all stars « Into the light », avait décidé en juin 2007 de se remettre à l’ouvrage pour sortir un nouvel album.
Avant cela, un changement s’est opéré au sein du groupe : Mike Terrana le batteur a été viré (c’est le mot) et remplacé par Andre Hilgers (Asmodina : ex groupe d’Angela Gossow d’Arch Enemy – Silent Force – Axxis – etc.).
La rencontre entre le nouveau batteur et le duo Wagner-Smolski a dû s’opérer durant l’enregistrement de l'album all stars de Nuclear blast. Mais est-ce que cela a favorisé son insertion dans Rage ? Nous allons le savoir par le biais de cette chronique.
A l’ouverture de ce très beau digipack, on se rend compte à quel point Nuclear Blast aime chouchouter les fans ; le but étant aussi, à travers le packaging, de s’appuyer sur le titre de l’album : « gravé dans la pierre ». Au dos de l’album, on a ainsi un portrait des 3 musiciens taillés dans la pierre, façon Mont Rushmore. De même, chaque phrase dans le livret (y compris les paroles des chansons) est écrite sur la pierre. Enfin, la couleur grise dominante donne l’impression que Rage veut aller exploiter le côté sombre de sa musique…
Rage a choisi de prendre peu de risques, avec un tas de compos heavy très classiques pour le groupe, et des structures de chanson quasi similaires d’un morceau à l’autre.
Le trio s’appuie, comme d’habitude sur les canons du groupe : les refrains chantés par Wagner, les solos de guitare ébahissant de Smolski (à tous les morceaux), des morceaux rentre dedans alliés à des ballades, un morceau orchestral, et des breaks groovy (« Lost in the void »).
Concernant le travail de Victor Smolski, il y a plusieurs choses à dire : il a essayé de varier son jeu en apportant des touches progressives et orientales (« Open my grave », « without you » entre autres), ce qui est un bon point par rapport à la constante heavy / power de l’album. Il a exécuté des solos d’une qualité implacable, mais a tendance à trop user de l’harmonique forcée (notamment sur le morceau « Without you »). Malgré tout, c’est la grande classe ! Faut-il le répéter, il est tout seul à la guitare – cithare (pour l’intro de « open my grave ») ! Et dire qu’il est pilote de course, et compositeur classique aussi… Il a toutes les qualités ce bonhomme… D’ailleurs, l’ultime morceau, « Lord of the flies » est un bijou de composition : il allie un chœur, un orgue joué par Smolski (particulièrement inspiré de J.S. Bach – « Toccato et fuge en ré mineur »), et le trio classique guitare – basse – batterie. C’est une histoire de magie sonore, d’arrangements sur un tempo très lent. Néanmoins, ce morceau qui se démarque du reste de l’album, possède des clichés du metal symphonique à chanteuse.
Peavy Wagner est fidèle à lui-même à la basse et au chant. On sent une grande application dans l’articulation de certaines paroles de chanson. Malheureusement, il a une facilité à s’adonner aux refrains chantés qui font cliché pour ce style de musique. Notons enfin que le morceau qu’il a composé seul, « Mouth of greed », n’apporte pas de réel plus à l’album. C’est sans doute lui qui a eu l’idée du passage pour « jumper » dans « Gentle Murders » à 2 minutes 30. C’est une bonne initiative ! Pour Andre Hilgers, remplacer Mike Terrana n’est pas une chose facile ! Il s’y est attelé avec réussite, même s’il n’a rien proposé de neuf en comparaison aux autres batteurs heavy / power. Il a réalisé un bon travail, et on attend surtout de le voir évoluer en live, où là, ça va être mission quasi impossible de faire oublier Terrana…
Globalement, l’album est très entraînant au début, fait une pause au milieu, séduit moins ensuite, et enfin change avec le dernier morceau orchestral « Lord of the flies ». On peut le dire, il n’équivaut pas à un « Unity », bien qu’ayant de l’intérêt. Il y a des petits passages marrants, comme la transition entre « Long hard road » et « One step ahead », qui est faite par un bruit de chargement de fusil à pompe, suivi d’un riff guitare - basse en harmonie imitative de mitrailleuse au ralenti.
Enfin, cette version digipack renferme un bonus DVD : le live in Wacken 2007 (avec le Lingua Mortis Orchestra, aux très belles musiciennes) et 2 clips de chansons. C’est un très beau cadeau pour les fans (qu’ils aient assisté au concert ou non). Cette adaptation orchestrale est réussie dans son principe, mais semble ne pas avoir eu la force suffisante pour transporter le public du Wacken dans l’univers de Rage.
Un bon achat qui contentera les fans, mais qui aurait mérité plus de prises de risques.
CD :
1. Carved in stone
2. Drop dead !
3. Gentle murders
4. Open my grave
5. Without you
6. Long hard road
7. One step ahead
8. Lost in the void
9. Mouth of greed
10. Lord of the flies
Bonus DVD : Live in Wacken 2007
1. Ouverture
2. From the cradle to the grave
3. Alive but dead
4. Don’t fear the winter (medley)
5. Black in mind (medley)
6. Firestorm (medley)
7. Sent by the devil (medley)
8. Lost in the ice (medley)
9. Turn the Page
10. Morituri te salutant (medley)
11. Prelude of souls (medley)
12. Innocent (medley)
13. Depression (medley)
14. No regrets (medley)
15. Confusion (medley)
16. Black (medley)
17. Beauty (medley)
18. Higher than the sky
