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Premier album des Suisses de Prisma, Collusion est sorti il y a de cela 2 ans, et il n'attéri que maintenant sous nos latitudes (c'est plus difficile qu'on ne le pense de traverser les Alpes et le poste frontière). En fait, il aura fallut le temps que Galileo Records se penche sur le cas de ce groupe de prog-rock et le prenne sous son aile pour le parachuter sur le monde.
Bon vous dîtes déjà que ma dernière chronique était du thrash et que là je passe à du prog-rock? Sont-ce les trop nombreux coups de la corde à linge que j'ai pris qui me perturbent ainsi que je saute d'un style à son opposé? Et bien non, ne vous en faîtes pas c'est ce par quoi j'ai commencé, donc j'étais volontaire pour chroniquer cet album! Et j'ai bien fait. Car c'est une œuvre particulière que ce Collusion. Et le premier groupe vers lequel je vais tendre c'est Tool, car les ressemblances peuvent parfois sembler frappantes: l'utilisation des effets sur la voix et le son de la guitare voire même le son en général, tout comme certains riffs m'ont fait penser aux américains.
Ils se sont évidemment servis des meilleurs éléments de ce groupe pour forger leur propre style. Et c'est ainsi qu'on a l'impression d'un horloger au dessus de son œuvre, chercher la minutie et la précision avec ces passages où le son est tellement bas qu'il vous force à vous concentrer et à vous pencher sur la musique, un peu comme dans le morceau Head Trip. Et tout ça jusqu'au moment où tout a pris et que la distorsion peut exploser, mais toujours tout en retenue, pas besoin d'en faire des tonnes, et on revient toujours au point de départ. La retenue en explosant, vous trouvez ça bizarre? En fait je veux dire qu'il n'y a aucun moment où on sent que le groupe se lâche totalement, tout reste sous contrôle, la technicité du groupe est à ce prix, j'en veux pour preuve le chanteur dont la voix ne part pas en sucette, elle reste dans de bornes bien définies. Les chansons sont souvent en sinusoïdes pour éprouver l'attention de l'auditeur, et le tout doit être bien mis en valeur par une mise en scène visuelle et colorée faite par le groupe Pixel Punx.
Mais ce n'est pas la seule ambiance qui règne sur cet album, il y a de l'énergie dans le rock, et Prisma sait parfaitement l'exploiter, et c'est à ce point que l'on s'aventure sur les terres plus métal, plus béton, avec un petit côté heavy mais toujours ce son rock, qui fait qu'on ne déborde jamais trop. Les musiciens aiment jongler avec ces deux ambiances comme dans Sield Land par exemple qui illustre bien cette mise en harmonie. Les chansons sont d'ailleurs toutes assez équilibrées au niveau compositions comme au niveau du la longueur (autour de cinq minutes pour une durée totale d'un peu plus d'une heure). Parfois c'est un peu long et langoureux, on aimerait bien qu'il se passe quelque chose pour qu'on ne considère pas le titre comme une simple musique d'ambiance avec un peu de guitare et un groove de batterie, comme Glide In par exemple.
Parce que le sentiment qui ressort de cet album c'est l'importance qui est donnée à l'émotion que veut dégager le groupe, tantôt énervé tantôt subtil, mais il faut bien dire que l'on ne se sent pas toujours dans le même état d'esprit et il est parfois difficile d'accrocher tant le sentiment de retenu est grand. La technique et les finesses créent des angles à leur musique qui la rend difficile d'accès. Mais ce premier album est un essai qui devrait plaire aux amateurs, les compositions ne sont pas novatrices mais méritent une oreille attentive, le son est cohérent avec le style et l'émotion dégagée par Prisma est là. A découvrir.
1.Paragon
2.Feeling of guiltiness
3.Over bodies and cases
4.head trip
5.Maslow
6.Glide in
7.Inner circulation
8.Normal state
9.Passion
10.Sield land
11.Genius
12.Perseverance