U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
C’est un fait, Pantera et ses multiples échauds fourrés sonores ont toujours suscité un véritable engouement devant plusieurs générations et une foule considérables de jeunes groupes, plus enclin à reprendre les titres de la formation, que de s’atteler à la composition de réels morceaux. De Moscou, à Paris, de New York à Londres, les Américains ont laissé à leurs dépens, une marque indélébile, estampillée au fer rouge sur le grand monde de la musique. Et bien que les dignes héritiers musicaux de la formation se compte par centaine, il semblerait bien que nous ayons déniché du côté de l’Allemagne, les dignes héritiers des Texans, sur un album que pouvaient seul, nous pondre de fervents amateurs des frères Abbott et des cow-boys de l’enfer.
Arborant fièrement le patronyme de Grantig (entendez « de mauvais poil »), cette progéniture des bas-fonds traîne volontiers ses guêtres sur les chemins tracés par l’empire de Phil Anselmo, tout en apportant une nouvelle fraîcheur puisée au cœur de la Germanie natale. Avec un premier album en poche, So Muss Es Sein, le groupe part à la découverte du monde, avec pour seul allié ses riffs et son couteau, bien décider à nous trancher la jugulaire.
Il faut dire que Grantig hume le soufre et la dangerosité à plein nez. 4 garçons dans le vent, menaçants, de mauvais poil, armés d’un univers pas toujours des plus radieux et surtout prêt à en découdre, avec un album ni émo, ni punk, ni death, ni glam, comme aime l’expliquer le frontman Jonathan Schmid.
Et d’évidence, constatons que le groupe a eu raison de se détacher de ces courants bien en vogue, car lui et sa bande viennent nous intimider grâce à des matériaux bien plus singuliers et vivants. Naviguant entre un Thrash métal old-school et une vision foncièrement moderne du sludge métal, le groupe nous apparaît sur les premières pistes de l’album, sous des traits matures et résolument affirmés.
Si la démarche est vaine dans son ensemble, il en est tout autrement sur le contenu de la galette, formée de 12 titres et ingurgitant tant bien que mal les riffs de Pantera et d’un Pro-Pain désabusé. Pas de réel coup de génie, ni coup d’éclat sur cet album, si ce n’est qu’une longue poursuite de double pédale et de riffs intercalés entre la poire et le désert. De « Der Fremde » à « Sodom und Gomorrha », le son est lourd, la corde tendue et parfois bien seule lorsque s’incruste pour l’occasion une grosse poignée de solos démonstratifs (« Zwischenspiel »).
Les morceaux s’égrainent à une vitesse phénoménale et tiennent foncièrement la route comme en atteste le morceau « Wir haben nichts dazugelernt », mais les nombreux ralentissements et structures figés affectent quelque peu l’écoute et lassent tout particulièrement un auditeur en manquent de sensations fortes. (« Reflexion» , « Schutt und Asche »)
Les préliminaires de chaque morceau laissaient pourtant présager du meilleur quant à l’issue des chansons. Piochant çà et là dans des riffs s’accrochant au bulbe rachidien, la teneur en adrénaline s’appesantit peu à peu lorsque s’invite la monotonie de certains riffs, surexploités et parfois surévalués.
Alors que tout était fin prêt pour accueillir dignement ce nouvel album de Grantig, directement parachuté des landërs Allemand, la mécanique de So Muss Es Sein s’est fortement enrouée au fil des écoutes, provoquant inévitablement le difficile retour sur terre de ce métal parfumé au southern et aux accents américains. Bien dans son style, crédible dans sa démarche, innovant par la voix, mais bien loin de surpasser les dignes inspirateurs Pantera, ce premier album de Grantig étaye le discours de la formation, mais est encore loin de le proclamer chef de file parmi tant d’autres.
1. Der König [03:51]
2. Jeder kann es schaffen [03:25]
3. So muss es sein [03:41]
4. Reflexion [04:22]
5. Der Fremde [03:14]
6. Sodom und Gomorrha [03:39]
7. Zwischenspiel [00:48]
8. Wir haben nichts dazugelernt [04:38]
9. Leichtsinn [03:25]
10. Schutt und Asche [03:08]
11. Totentanz [04:34]
12. Immer wieder [03:51]