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Album

18 juillet 2017 - S.A.D.E

Cormorant

Diaspora

LabelNon signé
styleBlack/Death Progressif
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2017
La note de
S.A.D.E
8.5/10


S.A.D.E

Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse

Il y a des noms de groupe qu'on croise régulièrement, qu'on note sur un calepin ou dans le fameux fichier Word intitulé "A écouter", puis qu'on croise de nouveau, qu'on retrouve dans le dit calepin ou fichier en voulant l'y inscrire, avant de le revoir en commentaire et de se dire tiens, il faut que j'écoute ça, direction le calepin ou le fichier, etc... Voilà comment je me suis retrouvé à poser pour la première fois une oreille sur Cormorant alors qu'ils ont déjà sorti trois albums. C'est donc avec Diaspora, quatrième full-length, que je peux enfin rayer de mon fichier le nom du groupe.

Farouchement attaché à son indépendance, Cormorant n'a toujours pas rejoint de label pour cette nouvelle sortie, préférant voguer en solitaire. Une volonté de rester libre de toute contrainte qui se sent directement dans la musique du groupe : alambiquée, riche, progressive, avec des structures à tiroirs et des morceaux à rallonge, on voit bien que le groupe ne tolérerait aucune ingérence dans sa composition. Dans un registre Black/Death, gardant une touche mélodique présente sur les premiers albums et surtout une approche toute progressive du genre, la musique de Cormorant est assez fascinante. En développant des structures tortueuses, le groupe propose un voyage au long cours entre tempêtes dévastatrices et accalmies réparatrices. Si Preserved In Ashes débute la chose de manière assez rentre-dedans, gardant une ossature Black/Death sur toute la durée du morceau, la suite vient apaiser cette première salve qui se termine sur un tempo écrasant. Les premières voix claires apparaissent sur Sentinel, même si un premier passage teinté de Death/Doom ouvre le bal, et immanquablement, le nom d'Opeth apparaît en pop-up.

Arrivé à ce point, tous les éléments de la musique de Cormorant sont en place : Black/Death un peu rugueux tout en sachant rester mélodique, une approche folkisante Opethienne sur les accalmies, plus un goût assez marqué pour des ralentissements doomeux. Mais c'est également le moment où tenter de décrire plus en avant ce que Diaspora a dans le ventre devient quasi-impossible : avec ses deux morceaux d'un quart d'heure, son "petit" titre de sept minutes et la demi-heure que dure Migration, autant vous dire qu'entrer dans le détail s'avère délicat. Et ce, d'autant plus que Cormorant s'amuse à enrichir de sonorités surprenantes ses passages plus aériens, glissant une petite touche de xylophone de manière subtile, posant ici et là un violon discret mais impeccable, bref autant de micro détails qu'il serait fastidieux pour moi de lister ici et fatiguant à lire pour vous.

Étant donné la construction de l'album, aucun morceau ne se distingue plus qu'un autre : Diaspora s'écoute d'une traite, si on entre dedans, ou bien s'abandonne avant d'atteindre la moitié dans le cas contraire. Quelques passages un peu trop mélodiques (à mon goût ? possible) sonnent trop faciles, mais d'une manière générale, Diaspora est un album ambitieux et travaillé appelant au voyage et à la contemplation. Aucun doute possible : il était temps que je raye Cormorant de ma liste.

Tracklist de Diaspora :
01.Preserved in Ashes
02.Sentinel
03.The Devourer
04.Migration