Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)
Au fil des années, le catalogue de Cruz del Sur Music est devenu une véritable mine d’or pour les amateurs de Heavy, Power et Doom de tradition. Une constance dans la qualité qui laisse admiratif. On pourrait ainsi vanter les albums de Pharaoh, Argus ou encore Ravensire mais c’est bien le premier album des Américains de Walpyrgus qui nous intéresse.
Formé en 2012 par trois membres de Twisted Tower Dire (le bassiste Jim Hunter, le guitariste Scott Waldrop et le vocaliste Jonny Aune) épaulés par le batteur Peter Lemieux (Viper) – crédité sur l’album mais depuis remplacé par Carlos Denogean - et le guitariste Charley Shackelford (Daylight Dies), le combo de Caroline du Nord s’est d’abord bien rodé aux live avant de sortir son premier effort studio.
Bien que Twisted Tower Dire demeure un groupe plutôt méconnu en Europe, leur discographie se révèle plutôt intéressante avec quelques très bons albums parus début 2000 comme « Crest of the Martyrs » (2003) dans un registre Heavy/Power épique. Un registre dont Walpyrgus ne s’éloigne pas vraiment.
Dès les premiers riffs de « The Dead of Night » on reconnaît la patte de Waldrop qui semble plus affûté que jamais avec des influences qui restent ancrés dans les 80’s (entre hard rock et heavy metal). Les lignes de chant (avec une petite saveur AOR) sont vraiment irrésistibles. Enjoués sans être trop cheesy grâce aux choeurs fédérateurs. Mais là où Walpyrgus tire son épingle du jeu par rapport aux anciennes formations de ses membres, c’est l’apport de Tom Phillips (While Heaven Wept) au clavier. En plus de s’occuper de la production, il offre tout au long de l’album des nappes de clavier ou des arrangements qui valorisent parfaitement les riffs haletants et font de cet album une machine à tubes de 36 minutes. Ni plus, ni moins.
Le premier extrait dévoilé, « Somewhere Under Summerwind », m’avait séduit dès la première écoute (ces soli incroyables...) mais Walpyrgus peut surprendre aussi avec « Dead Girls » au feeling plus punk rock à la Ramones et son refrain imparable (« When the full moon's in the sky, you can see those evil eyes. Dead girls from the other side, with demons in their minds »). Morceau qui bénéficie d’un magnifique soli enveloppé par le clavier 70’s de Phillips. Un clavier qui sublime aussi le captivant « Lauralone » à l'intro lugubre - comme vous l’aurez compris, c’est leur arme secrète. Que les plus puristes ne s’attendent pas non plus à une surdose, tout est bien dosé ici et la production est assez raccord. Le court « She Lives » avec son feeling hard rock 70's ne déroge pas à la règle. Et quelle magnifique ligne de chant encore une fois signée Aune... bien qu'en live, selon quelques vidéos sur Youtube, ça a l'air bien différent!
Même si les protagonistes ne sont pas des petits nouveaux, pour un premier album, c’est assez bluffant car il n’y a vraiment rien à jeter. Même la reprise des Danois de Witch Cross, « Light of a Torch », à la sauce Heavy/Power s’incorpore parfaitement.
« Walpyrgus Night » est un album varié, mais avec un véritable fil rouge. Plus sombre, le morceau-titre sert d’excellente conclusion surtout avec son accélération et ses « woooohooohooo » à profusion.
Les fans de Heavy/Power inspiré trouveront largement ici de quoi étancher leur soif de riffs à fredonner et de refrains. Sans rien révolutionner non plus, Walpyrgus délivre ce qui pourrait être un des albums majeurs de cette année. En tout cas, on espère que la collaboration Waldrop / Phillips va s'inscrire dans la durée tant c'est réussi et que, de plus, While Heaven Wept semble en repos forcé.
Enfin, précisons que la version vinyle comporte un comic book de 54 pages avec les paroles.
Tracklist:
1. The Dead Of Night (4:37)
2. Somewhere Under Summerwind (5:04)
3. Dead Girls (3:19)
4. Lauralone (5:01)
5. Palmystry (5:10)
6. She Lives (2:47)
7. Light Of A Torch (Witch Cross cover) (5:15)
8. Walpyrgus Nights (4:50)