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Depuis leur « Insane Cephalic Production » sorti en 2003, Benighted n’a cessé de gravir les échelons de la notoriété. 2006 leur aura d'ailleurs été très favorable : en plus de la sortie de « Identisick », les Stéphanois avaient fait partie de l’affiche de l’excellent Vs Fest 2. A ce festival parisien qui regroupe la crème de la scène extrême française (à l’exception d’un petit groupe belge presque inconnu du nom d’Aborted), le groupe avait nettement surpassé toutes les autres formations présentes.
Totalement légitime, sa réputation va probablement se voir à nouveau découpler grâce à leur récente signature sur Osmose Productions. Passant des défunts Adipocère Records à un label qui a vu en son sein Immortal, Marduk ou encore Dark Tranquillity, les membres ont désormais toutes les cartes en main pour assurer le futur du groupe !
Avec Benighted, on sait d’avance que l'on ne sera pas déçu par un nouvel album (et je l’espère pour encore longtemps). Si des jeunes formations telles que Job For A Cowboy m’ont déçues de la meilleure façon qui soit avec leur premier opus, nos français ont désormais une sérieuse expérience derrière – avec presque dix ans de carrière – et semblent avoir parfaitement trouver leur créneau... Mais au fait, c’est quoi leur créneau ?
Benighted s’est tout d’abord un groupe extrêmement ouvert qui mêle moult influences. Après leurs débuts black/death, la formation s'est orientée vers une musique plus complexe, plus variée et surtout plus aliénée. La folie et les maladies mentales sont en effet les sujets de prédilections de Julien (chant). Travaillant dans un hôpital psychiatrique, il est tout à fait à même de créer des albums concepts sur ces thèmes, ce qui est une fois de plus le cas de « Icon ». Mais attention, le thérapeute est aussi atteint que ses patients : son registre vocal de fou est toujours aussi étendu allant d’un chant crié, au guttural en passant par une voix porcine. Que du bonheur !
Au niveau musical, les influences sont multiples. Intégrant autant d’éléments du brutal death, du grindcore que du black, Benighted abreuvera à flot tous ceux qui sont en manque de diversité. A l’époque de « Insane Cephalic Production », la formation était l’une des rares à mêler autant d’influences et à avoir une palette vocale aussi large. Depuis, de nombreux groupes (en particulier outre Atlantique) sont adeptes de ce mix et les Stéphanois n’ont plus la quasi-exclusivité. Cependant, ils gardent un son qui leur est propre et qui va directement dans les gencives (sans passer par la case départ) !
Du haut de ses 19 ans, Kevin, le nouveau batteur, est un monstre. Comment peut-on être aussi rapide, varié et talentueux à cet âge ? Chapeau bas monsieur le prodige. Il donne d’ailleurs une petite touche grindcore old school sur certaines des compositions. Les guitares sont, elles, comme toujours malmenées par Liem et Olivier. Leurs riffs sont rentre-dedans, et tentent même en collaboration avec Eric (basse) un riff mélodique sur "Grind Wit" extrêmement bien réussi (mais le titre sera complètement gâché par une guest hip hop de 10 secondes qui se pose vraiment comme un cheveu sur la soupe !).
« Icon » n’est peut-être pas une aussi grosse claque qu’à ma découverte de la bête avec I.C.P., mais le groupe reste toujours excellent ! L’opus se paye en prime une guest de choix à savoir Jagger (chant) de Disbelief sur "Human Circles". L’artwork manque quant à lui d’un petit quelque chose malgré le fait que ce soit Phlegeton (Avulsed, Mortician, Kronos) qui s’en soit chargé. Mais en comparaison à leurs précédentes œuvres, ce dernier s’en tire plutôt bien ! Benighted a su se renouveler tout en gardant le son Benighted et ça, peu de groupes y arrive. Cet album trouvera naturellement sa place dans toutes discothèques de fans de death métal.
1. Complete Exsanguination
2. Slut
3. Grind Wit
4. Saw It All
5. Forsaken
6. Smile Then Bleed
7. Pledge Of Retaliation
8. Icon
9. Human Circles
10. Invoxhate
11. The Underneath
12. Blindfolded Centuries
