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Etant fan de Fear Factory, c’est avec un certain plaisir que j’appris que Dino Cazares avait l’intention de reformer un groupe dans la veine de FF époque Soul Of A New Machine. Malgré la tournure de la relation entre le gros Dino et les autres membres du groupe, il faut lui reconnaître une pléiade de riffs aussi cultes que monumentaux. Je ne peux que me prosterner devant ce grand monsieur du métal qui est l’un des pères du jeu syncopé et qui a enfanté des trois premiers opus de Fear Factory (qui sont, à mes yeux, de purs chefs d’œuvre).
Brujeria étant de l’histoire ancienne et Asesino ne connaissant plus l’attrait passé, Dino a su rebondir récemment avec sa participation active au Roadrunner United. Ce retour sur le devant de la scène était le moment opportun pour enfanter de ce nouveau projet. Après s’être entouré de Tim Yeung (l’un des batteurs les plus rapides du circuit métal) et (du moins connu) Tommy Cummings, Divine Heresy était enfin prêt à passer à l’offensive…
Alors soyons directs. « Bleed The Fifth » est loin d’être un Soul of A New Machine II mais si vous avez une certaine affinité avec l’ex-formation de Dino, il n’y aura rien d’étonnant à retrouver cet album dans votre discographie. Cependant les deux premiers morceaux sont ceux où l’on ressent le moins les influences FF… et c’est pourtant eux qui ont été choisis pour promouvoir l’album. Pas très stratégique comme méthode pour séduire les fans.
En tout cas, quel bonheur de retrouver Dino à la guitare ! Ne vous attendez pas à de l’originalité, ce dernier est resté dans son registre de prédilection et l’exécute parfaitement. Ses riffs syncopés sont accompagnés par un Tim Yeung convaincant. Les rythmiques sont plus rapides que celle de Raymond Herrera mais aussi moins lourdes. Les fans de brutal death seront déçus du fait de la sous-exploitation des capacités de Yeung en matière de vélocité (encore que…), mais il se fond cependant très bien dans l’ambiance de l’album… D’ailleurs comment parler d’un opus influencé par FF sans parler justement des ambiances ! L’aspect indus des claviers et autres samples ont ici leur mot à dire ("Savior Self") tandis que le duo guitare/batterie donne des accents modernes aux compositions. L'atmosphère est par ailleurs moins froide en partie grâce à (à cause de ?) la production plus claire mais aussi par la prestation de Tommy. Moins guttural que Burton C. Bell, il se rapprocherait plus de celui de Covan (Decapitated) de par sa dynamique. A l’instar de son mentor, il incorpore quelques chants clairs dans les morceaux. Ces chants clairs peuvent choquer pour le style, mais si l’on est fan du premier opus de FF, cela ne devrait pas nous déranger plus que ça puisque déjà très présents. Le chant donne aussi une touche plus accessible à l’album, rendant ainsi la galette plus facile à digérer.
Alors que penser de ce mini all-star band (l’ex-Nile, Joe Payne, ayant récemment rejoint les rangs de DH) ? Au vu des commentaires de certains, je m’attendais vraiment à un truc passable. Au final, je me retrouve devant neuf morceaux efficaces et plaisants à écouter. Mon avis ne sera sûrement pas objectif mais si vous avez une affinité avec les premiers opus de Fear Factory, vous pouvez être sûrs que « Bleed The Fifth » vous touchera par les sentiments à un moment ou à un autre.
1. Bleed The Fifth
2. Failed Creation
3. This Threat Is Real
4. Impossible Is Nothing
5. Savior Self
6. Rise Of The Scorned
7. False Gospel
8. Soul Decoded (Now And Forever)
9. Royal Blood Heresy
10. Closure