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Certaines énigmes restent toujours sans réponses… Loin d’être existentielle, la raison pour laquelle le métal français n’arrive pas à s’exporter reste à mes yeux incompréhensible. Anti-chauvin jusqu’à l’os, je tombe des nues quand on me dit que la scène hexagonale n’a pas l’étoffe de s’internationaliser ! Les excellentes formations ne se manquent pas et nombreuses sont celles qui surpassent sans problèmes des groupes à la renommée internationale (surtout dans l’extrême). Mais non, il y a tout de même un je ne sais quoi qui bloque. Mais quoi ? Alors ça...
Hollow Corp. fait partie de ces combos plus que prometteurs et au talent palpable. Le groupe sort aujourd'hui son premier album mais officiait auparavant sous le nom de Coverage. On sent d’ailleurs instantanément une maturité et une certaine aptitude à maîtriser les ambiances. Le groupe a plus la chance d’avoir déjà un pied dans l’international puisque que « Cloister of Radiance » est signé sur le label suédois Dental Records (Menfis, Insision). En outre, vous avez sûrement du entendre parler d’eux grâce à leur victoire du Tremplin Eurockéennes leur permettant de jouer au fameux festival de Belfort. La formation semble donc avoir de nombreux atouts pour ne pas rester bien longtemps dans l’underground, mais on comprend tout de suite pourquoi à l’écoute de leur première galette.
Le groupe nous assène un death progressif extrêmement bien travaillé dédié aux amateurs de sonorités lourdes et virils. Terriblement puissant, l’instrumental est propulsé par une production béton. Lourds et syncopés, les riffs et ambiances rappellent parfois celles d’Opeth voire même de Memfis, leur collège de label. Des influences post-core sont aussi présentes ("Peripherals") où guitares et voix prennent l'auditeur aux trippes. Chacun des membres s’illustrent et le groupe ne présente aucune faille flagrante. Mais deux membres sortent tout de même du lot à savoir Stéphane (voix) et Romain (basse). La voix profonde est parfaitement adaptée au style et quelques touches de chants clairs viennent diversifiées le tout. Il n’est pas la peine d’argumenter pendant vingt lignes : il a tout simplement une pure voix ! Quant à la basse, elle nous propose un son gras et imposant.
A l’instar de l’artwork, la musique d’Hollow Corp. ne transpire pas la joie de vivre. Un sentiment mélancolique envahit l’auditeur lors de l’écoute des huit morceaux. L’album s’achève par le surpuissant "Thujon". Un rock progressif à l’ambiance planante laisse place à une voix titanesque et à un mur de guitares. Quelques influences de Gojira ressortent sur ce morceau mais pas uniquement (les riffs entêtants sont désormais indirectement leur signature).
Moi qui parle souvent de la durée de vie d’un album, je suis sûr – en l’occurrence – que celle de cet opus est excellente. En écoutant « Cloister of Radiance », on ressent l’ennui pas une fois ! Une fois de plus, je suis clairement fier d’être français et de la scène française. Hollow Corp. aura été à la fois une découverte mais aussi probablement un de mes albums de l’année.
01. Elevation
02. Inferno
03. Code
04. Peripherals
05. Sabbat
06. Opium
07. Samen
08. Thujon