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Qu’il est agréable de voir que sur notre cher hexagone, de jeunes formations "métal" arrivent encore à nous surprendre et à nous épater.
Qu’il est appréciable de constater, que ces mêmes groupes arrivent à se construire leur propre univers tout en s’écartant des allées de notre chère industrie musicale.
Seaholder est l’exemple parfait de ces dires, où un sens inné de l’expérimental et la volonté du "touche à tout" ont sorti le quatuor de l’anonymat le plus complet.
Après avoir écumé régionalement de nombreuses salles, l’étape du studio demeurait primordiale, afin de coucher sur bande le résultat d’une année de travail.
Ce premier Ep livré par la formation se compose de 6 titres, relativement bien enregistré en autoproduction, et qui d’emblée par sa première écoute pose les bases d’un métal atmosphérique assez entreprenant.
Des atmosphères que nous retrouvons dès l’introduction du disque, où l’accueil qui nous est réservé s’opère sous couvert de cri stridents, et de sons de cloches retentissants. Une entrée en matière aux sonorités chirurgicales, ne reflétant pas encore la qualité des autres morceaux de cet opus.
Ce qui séduit incontestablement chez Seaholder, c’est cette propension à alterner passages calmes et subtilement arrangés avec de véritables structures dures et entêtantes.
À l’image d’un morceau tel que « Morley », le groupe enchaîne les plans musicaux sans pour autant ennuyer et agacer. On passe en effet alternativement d’une rythmique nonchalante, vers un passage Opethien à 0:52, se concluant sur une montée en puissance des plus raffinée.
La voix est travaillée, les harmonies hantent notre tête, et l’intensité va crescendo pour notre plus grand plaisir.
Sur l’ensemble de l’Ep, on regrettera cependant un enchaînement son clair - disto quelquefois poussif qui accrochera notre oreille.
Mais rien de grave, tant les passages les plus dures sont habillement agencés, à la manière d’un Neurosis ou d’un Tool.
Notons d’ailleurs l’influence de ce dernier, sur les morceaux « Fiction » et « The Box ». Deux véritables pépites, qui armées d’introductions tribales, diffusent leur lot d’ambiances et d’harmonies finement construites. Le groupe nous emmène sur des territoires certes connus, mais jongle admirablement entre sensibilité et dureté. Foncièrement aboutis, ces morceaux donnent une réelle identité au quatuor et une vraie fraîcheur de composition. Des superbes titres, contrastant néanmoins avec le morceau « Entrance », en deçà de l’unité soudé que forme cet opus.
Malgré un sublime pont à la hauteur des 3:10, ce morceau tend à piétiner autour d’un chant frisant quelquefois la correctionnelle. Un point noir bousculant légèrement l’homogénéité et la cohérence parfaite qu’aurais pu revêtir cet album.
Remis de l’abondance de son qui émane de cet opus, nous pouvons affirmer que Seaholder réussit à capter notre attention en mariant métal et expérimentations maîtrisés. Le quatuor nous assène de véritables déflagrations sonores en adoptant une dynamique d’ambiance que peu de jeunes groupes peuvent se vanter d’avoir.
Oui, le combo se démarque ! Oui, il ose, et se dévoile sous une facette expérimentale originale.
Une unité musicale forte et une richesse de composition qui laisse entrevoir à coup sûr un bien beau potentiel pour la formation.
1. Intro
2. Morley
3. Fiction
4. Entrance
5. The Box
6. Outro