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Oyez, oyez amis fans de basse ! Vous qui êtes accro de ses sonorités si atypiques. Vous qui aimez entendre le son des cordes claquer. Vous qui vous plaignez que l’on n’entend jamais assez cet instrument trop souvent sous-exploité dans la plupart des groupes. Vous qui en avez marre que cette garce de guitare lui prend toujours la vedette… « When Landscapes Bled Backwards » a de très grandes chances de finir dans ta discothèque.
Pour ceux qui connaissent la précédente démo de 2003 des grecques de Sickening Horror, vous devez savoir que la basse est l'un des instruments les plus mis en avant. Mais c'est fait de telle façon que ça en devient parfois grotesque ! Il est évident que la basse ne pourra jamais rivaliser avec la diversité des sons d’une guitare (il faut avouer que cette garce est tellement jouissive !). La vraie fonction d’une basse est bien entendu d’assurer la rythmique ainsi que l’union entre les guitares et la batterie, sans pour autant être forcément discrète !
Mais Sickening Horror a su recadrer le tir et « When Landscapes Bled Backwards » arrive désormais à une parfaite symbiose entre les instruments avec, bien sûr, une basse extrêmement exacerbée. Leur talent révélé, les membres peuvent enfin se donner corps et âmes à des compositions de qualité. Les douze titres de cet opus nous proposent un death metal technique et intense qui ravira tous les fans du genre.
La basse reste le point central et domine tous les titres, leur donnant ainsi une touche d’originalité. Si vous aimez le jeu de Dominique Lapointe (Augury, Atheretic), vous pouvez vous jeter sur ce nouveau Sickening Horror - même si Dominique reste supérieur musicalement. Les fans de Gorguts, Psycroptic et Korum, répondront aussi sans problème à l’appel de la technicité mêlée à la brutalité du death métal.
Pour ce qui est des fûts, SH n'a pas affaire à un manchot puisqu'il s’agit effectivement de Georges Kollias de Nile. Encore présent lors de l’enregistrement, ce dernier a malheureusement quitté le groupe juste avant la sortie de cette galette (un peu à la manière de John Vesano pour Annihilation of the Wicked). Le son de la batterie est quant à lui moins triggé que dans Nile et passe comme une lettre à la poste.
Sickening Horror montre aussi un fort attrait pour l’expérimental. C’est ainsi que Ilias Daras (basse) nous propose plus d’un passage jazzy tels que sur le morceau titre et "Imprisoned In Apocalypse". Mais le groupe ne s’arrête pas là. L’intégralité de l’introduction est, elle, composée uniquement d’électro alors que "All Perceived Nothing" a pour seul instrument un piano. Ces airs sombres et inquiétants en surprendront beaucoup mais c'est pour mieux se faire tailler en pièces par la suite...
« When Landscapes Bled Backwards » a donc un sérieux potentiel quand on est fan de musique complexe et torturée. Et si je vous dis que cela va de paire avec leur signature sur l’excellent Neurotic Records et un mixage signé Neil Kernon (Nile, Nevermore), pourquoi cela n'a-t-il rien d'étonnant ? Sickening Horror nous propose un album de qualité auquel il manque tout de même d’un petit quelque chose. En effet, suite à quelques écoutes, l’auditeur averti peut penser qu’un léger travail supplémentaire au niveau des guitares serait le bienvenu. Mais sinon, c’est du tout bon !
1. Descending the Mind's Abyss
2. An Efrie Aspect of Us... Drowning
3. The Cold Funeral
4. The Perfect Disease
5. Imprisoned in Apocalypse
6. Forsake my Bleeding
7. Dark One Surreality
8. Virus Detected
9. Filming our Graves
10. Embrace the Abstract
11. All Perceive Nothing
12. When Landscapes Bled Backwards
