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De ce côté de l’Atlantique, il est difficile de mesurer l’impact actuel de The Red Chord sur la scène métal et hardcore américaine. Après un premier album détonant d’ingéniosité intitulé « Fused Together in Revolving Doors », ils se sont rapidement imposés en tant que référence en matière de son lourd et torturé. Apparaissant comme une inspiration pour beaucoup de jeunes formations et ayant fait de nombreuses tournées aux US en tête d’affiche ou à côté de grands noms, les membres ont enfanté en 2005 d’un « Clients » toujours aussi barré, mais avec un génie un peu plus discret. Ce n’est donc pas sans une certaine impatience que j’attendais leur nouveau méfait prévu pour juillet 2007.
Empruntant autant ses influences au grindcore qu'au death en passant par le hardcore et la fusion, toutes leurs sources d’inspirations sont cependant fédérées par un point commun : une technicité exacerbée et une folie permanente. Sur « Prey For Eyes », les caractéristiques de bases sont à peu près les mêmes et le ton est très vite donné. Le premier titre résume à lui seul l’album : un beau bordel dirigé par une voix prédominante !
Un peu à la manière de Job For A Cowboy sur « Genesis », les américains ont choisi de laisser libre court à leur chanteur, Guy Kozowyk. Mais ici le frontman est bien trop présent et l’auditeur ne peut savourer l’instrumental comme il le souhaite sauf - justement - sur les instrumentales ("Seminar" ou "It Came from Over There"). La musique de The Red Chord est déjà d’une complexité extrême, alors si en plus on doit assimiler un chant omniprésent, l’accroche devient nettement plus difficile.
Mais comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, les musiciens nous proposent aussi des compositions bien moins intéressantes que par le passé. Les structures sont désormais plus hardcore, plus directes, donc inévitablement moins recherchées et résolument moins techniques. Alors oui, TRC est désormais plus accrocheur et catchy pour le néophyte. Néanmoins si le groupe s’est fait remarqué, c’était justement pour ce petit plus schizophrénique et délirant propre à leur son (même si ce ne sont évidemment pas les seuls sur ce créneau).
Pourquoi on ne trouve pas plus de titres comme "Tread on the Necks of Kings", "Dread Prevailed" ou l'instrumentale "It Came from Over There" ? Pourquoi "Intelligence Has Been Compromised" est l’une des seules pistes où les membres se lâchent vraiment ? Pourquoi aucun morceau tel que le psychédélique "Black Santa" du précédent album ? Pourquoi pas plus de passages jazzy comme sur "Open-Eyed Beast Attack" ? Pourquoi le changement climatique va bouleverser l’avenir de l'humanité ? Pourquoi je cherche des phrases nulles pour finir ma chronique ? Tant de questions qui resteront sans réponses…
C'est un fait, The Red Chord n’est plus vraiment ce qu’il était. Si vous êtes fans de leurs débuts, vous aurez peu de chances de prendre votre pied sur « Prey For Eyes ». L’artwork annonçait pourtant un beau travail mais en vain. La formation a évolué et pas forcément en bien. Peut-être que je n’ai pas encore bien compris et assimilé cet opus et qu’il délivrera sa saveur après une dizaine d’écoutes, mais j’en doute sérieusement ! Personnellement, c'est une déception.
1. Film Critiques and Militia Men
2. Dread Prevailed
3. It Runs in the Family
4. Send the Death Storm
5. Prey for Eyes
6. Responsibles
7. Midas Touch
8. Tread on the Necks of Kings
9. It Came from Over There
10. Intelligence Has Been Compromised
11. Open-Eyed Beast Attack
12. Birdbath
13. Bone Needle
14. Seminar
