Ah Unmerciful, le groupe qui a sorti un album excellent en 2006, qui a fait quelques concerts et qui n'a donné quasiment aucune nouvelle depuis. Et pourtant 10 ans plus tard, à un mois près de l'anniversaire de son premier jet, le combo du Kansas nous gratifie enfin du successeur d'Unmercifully Beaten.
Si la musique du groupe a peu évolué (mais on y reviendra), les Kansans ont cependant vécu divers changements de line-up. James King (batterie, ex-Origin) et Tony Reust (chant) ont donc été remplacés respectivement par John Longstreth -qu'on ne présente plus- et Kris Bolton (D.F.W.B.). A ces changements s'ajoute le guitariste Justin Payne, déjà présent sur la démo.
Si le style d'Unmerciful est toujours un mix entre un Suffocation faisant fi de ses breakdowns et un Origin plus sombre et plus old school (en même temps, vu le nombre de membres en commun, ça n'étonnera personne), c'est davantage au niveau de l'interprétation et du son que le changement se ressent.
Le son plutôt propre (certains diront « clinique ») ne fait rien perdre au quota d'agressivité, d'intensité et de violence du bestiau, même si pour le coup, la musique du groupe sonne moins spontanée que par le passé. Le chant se fait aussi plus sec et moins caverneux. Ce que Bolton perd en gutturalité vis-à-vis de Reust, il le gagne en hargne. Quant à Longstreth, il est certes moins discipliné que King, mais son style vif et précis qui parsème ses patterns de nombreux détails, rend l'écoute agréable et évite l’écueil de la linéarité propre au style.
Malheureusement, son jeu est ruiné par une production manquant singulièrement de puissance et d'impact. Sans parler du trigg dégueulasse qui fait tic tic.
Si certaines tentatives du groupe pour sortir un peu de sa zone de confort sont à noter (l'instrumental Methodic Absolution et ses relents d'Incantation ou encore le petit riffing à la Angelcorpse sur la première minute d'Habitual Savagery), rien ne donne vraiment l'impression que l'album révolutionnera le genre. Mais ce n'est pas vraiment ce qu'on attend d'Unmerciful.
Unmerciful nous gratifie donc d'un second album sympathique, faisant le boulot. Malheureusement il est entaché de deux gros défauts : sa production un peu trop claire (qui n'enlève cependant rien à la violence dégagée par les compositions) et surtout son arrivée 10 ans après un Unmercifully Beaten à la limite de la perfection. Ravenous Impulse est un très bon album, il ne tient juste pas la comparaison avec son prédécesseur.
Si l'interprétation est nickel, que la musique est efficace comme jamais et que les morceaux sont tous très bon, il manque ceci dit un petit quelque chose à Ravenous Impulse pour prétendre au titre de tuerie ultime de 2016. En espérant qu'il ne faille pas attendre 10 années supplémentaires pour voir son successeur débarquer.
Tracklist:
1. Unmerciful
2. Abscission
3. Ravenous Impulse
4. Sociopathic Predation
5. Kill Reflex
6. Habitual Savagery
7. Enduring Torture
8. Kingdom of Serpents
9. Methodic Absolution