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Voilà bien longtemps que je n’avais pas chroniqué un album de Roadrunner Records. L’un des meilleurs labels des années 90, désormais déchu, sortant un bon album tous les 36 du mois et limitant les risques en ne prenant que les artistes susceptibles de faire du chiffre, est maintenant à image de Nuclear Blast Records : (presque) dénudé d'intérêt. Je ne suis néanmoins pas là pour faire un pamphlet de RR mais plutôt la chronique du premier album de Sanctity, groupe de métal thrashy américain. La mode étant aux jeunes formations qui revisitent les classiques en leur donnant une touche de modernité et de fraîcheur, « Road To Bloodshed » n’échappe donc pas à la règle…
La formule de Sanctity est simple : des riffs thrashy, une mélodie constante et des refrains ultra catchy. L’opus part cependant moyennement avec le titre "Beneath The Machine", pas efficace pour un sou contrairement au reste de l’album. Très vite, les membres donnent le ton. Les morceaux qui suivent sont efficaces et l’auditeur peu exigeant accrochera probablement sans mal. Dès le deuxième titre, la mélodique se fait plus présente et la musique plus accessible. Le thrash est incontestablement l’influence majeure des membres. « Road To Bloodshed » ne plaira peut-être cependant pas aux fans de Slayer, Kreator ou Destruction à cause de l’aspect jovial des riffs, loin d’une ambiance sombre et malsaine...
C’est donc dans la joie et la bonne humeur que l’auditeur parcourt les 12 titres de l’album. La preuve en est avec les influences heavy du groupe. Même si les soli sont les premiers touchés, les riffs n’en sortent pas non plus indemnes. Grâce à cette influence, la mélodie est encore plus prononcée ce qui donne inévitablement une accessibilité supplémentaire au groupe, un peu à la manière d’un Children of Bodom. Si le groupe ne nous propose pas toujours des compositions évoluées (l'introduction de "Laws of Reason"), on constate que les guitaristes ne sont pas des manchots. Du côté du chant, on alterne entre un chant thrash hurlé et des chants clairs ("Billy Seals"). Les refrains efficaces ne manquent pas avec bien sûr son cota de stéréotypes et de déjà-entendus.
Concernant la production et le mixage, Sanctity est passé entre les mains du gratin des studios : La production est en effet signée Jason Suecof (Trivium, Chimaira) et le mixage Colin Richardson (Machine Head Fear Factory), ce qui donne un son irréprochable pour le style pratiqué. « Road To Bloodshed » a tout ce qu’il faut pour plaire. Il ne révolutionne pas le métal mais est accessible et accrocheur – comme beaucoup de groupes actuels – sans non servir non plus de la soupe et des compositions bâclées…
1. Beneath The Machine
2. Brotherhood Of Destruction
3. Road To Bloodshed
4. Laws Of Reason
5. Billy Seals
6. Zeppo
7. Beloved Killer
8. The Shape Of Things
9. Flatline
10. The Rift Between
11. Seconds
12. Once Again
