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Album

26 janvier 2017 - Pamalach

Stupid Karate

Stupid Karate

LabelAutoproduction
stylePunk Rock
formatAlbum
paysFrance
sortienovembre 2016
La note de
Pamalach
7/10


Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

Ne pensez vous pas que le Punk Rock devrait être labelisé ? Après tout, de la même manière qu'on ne peut pas test les bières belges, on reconnaît facilement le Punk de qualité. Il y a longtemps, à un concert, un de mes potes a vu son doigt se faire littéralement transpercer par une des nombreuses épingles à nourrice du perfecto du Punk qui venait de se vautrer en plein pogo et qu'il avait gentiment relevé pour éviter qu'il ne se fasse piétiner. Et pendant que j'hallucinais sur le coté tragico-comique de la situation, un autre crasseux m'a fortement percuté sur la gauche sans que je le voie arriver. Et ça m'a fait mal.

Ça m'a fait mal parce que, d'abord, qu'est-ce que je foutais à un concert des Wampas (ah si, j'avais eu une entrée gratuite) et pourquoi je m'étais autant rapproché de la scène ? Le son était pourri et des chiens nous passaient régulièrement entre les jambes. Ça sentait la bière éventée et le chichon des fonds de cours. J'avais beau ne pas savoir ce que je faisais là, c'était bien Punk cette drôle d'ambiance...

Stupid Karate est un jeune combo lillois DIY qui propose avec ce premier album toute la variété de coups qu'ils ont dans leur armoire à torgnoles. Que ce soit au niveau des chansons, de l'énergie, des lyrics ou de l'attitude, les garçons œuvrent dans un registre Punk/Hardcore très incisif où l'efficacité est reine. Ne venez donc pas trop chercher le smile et les harrington niquels à 100 euros pièce, le propos est ici revêche, beaucoup plus proche du Hardcore et du Street Punk que du Pop/mélodique.

Sans réellement pouvoir rattacher le groupe à un nom en particulier, on devine que les musiciens piochent leurs influences dans divers courants de la scène alternative, du Punk mélo' jusqu'au Hardcore plus burné. Du coup, on ne se sent pas dépaysé mais pas non plus en flagrant délit de copiage sur papa... ou pire, sur un tonton talentueux mais complétement oublié par la famille. Une touche Roger Miret, une déflagration Bad Brains, un brin de Minor Threat et d'Exploited... on est même aux frontières du Grindcore primitif avec le blast beat final de "We got curved edge". 

Stupid Karate gère donc bien son background et épice efficacement sa mixture. La qualité d'interprétation est impeccable, suffisamment technique pour être efficace mais assez débridée pour que l'énergie soit la locomotive des chansons (on n'est que dans la puissance comme dirait Henock Cortes). Et histoire de compléter ce tableau saupoudré de crasse, les boys nous offrent quelques intros tirées de films de bon goût où toute la poésie des mots caresse nos douces rêveries nostalgiques. "Smells like piss spirit", "Lieutnant Marion Cobretti" ou "Drug free, Schools for me" laissent la malice se lire sur leurs titres pendant que les références aàla Pop culture se mélangent à des lyrics plus contestataires que ce que l'aura du groupe ne laisse penser au départ.

Court et efficace ce premier album a la fraîcheur et l'énergie de tout ce que le Punk/Hardcore peut envoyer à la gueule de ceux qui pensent qu'il est moribond. Accompagné d'une production intelligible mais rocailleuse, ce S/T devrait a priori vous donner des envies de distribuer quelques coups de lattes à ceux qui s'aventurent trop près de vous dans le pogo.

 

Tracklist :

- Série Noire
- Drugs free, School for me
- Smells like piss spirit
- Lieutnan Marion Cobretti
- I 've got the curved Edge
- Cool Crimes
- Harambe's revenge
- Teenage Kicks (The Undertones cover)

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