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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Furze

Trident Autocrat

LabelCandlelight Records
styleTrue Black Metal
formatAlbum
paysNorvège
sortieaoût 2006
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Oeuvrant au sein de la scène Black Metal norvégienne depuis plus de dix ans, Furze est le one man band de Woe J. Reaper. En l'an 2000, après la sortie de nombreuses démos, Furze nous offre son premier album, Trident Autocrat, qui apparaît une première fois chez Apocalyptic Empire Records. L'album sera six ans plus tard réédité par le label anglais Candlelight Records. Pour commencer, sachez que dans ce premier opus, Woe J. Reaper nous balance un Black Metal indiscutablement old-school, puisant son inspiration dans les bases même du Black Metal.

Trident Autocrat débute avec véhémence sur "Zaredoo Knives Endows thy Sight" et dès l'abord, on pense à Mayhem et son Black Metal malsain et chaotique. Le tout premier riff de l'album ne casse peut-être pas des briques, si on le compare aux riffs dont Furze nous fait part par la suite, mais la seconde partie s'avère beaucoup plus convaincante. Le chant de Woe J. Reaper est un véritable puits de haine et de ses cordes vocales se répand un flot de noirceur visceux qui ne laisse pas de marbre. J'ai toujours été d'avis que le chant est un élément extrêmement important dans le BM et qu'il n'est pas rare qu'il soit négligé. Mais bien heureusement pour moi, Furze n'est pas de ceux là. En fait, je dirais même que le chant de Woe J. Reaper est peu commun. D'une part, il me rappelle les vocaux incantatoires et uniques d'Attila Csihar (De Mysteriis Dom Sathanas), mais d'autre part, il détient une identité propre. C'est pourtant le genre de chant qui m'insupporte, toutefois, l'homme à la tête de Furze s'égosille de manière à ce qu'il en devient plaisant. Après quelques minutes, "Zaredoo Knives Endows thy Sight" nous offre un passage typiquement True Black, dès lors que la première chose à laquelle j'ai pensé en l'écoutant est l'inoubliable "To Walk the Infernal Fields" de Darkthrone. Cependant, lorsqu'on écoute entièrement cet album, on songera plus fréquemment au Deathcrush de Mayhem qu'à Darkthrone ou un autre groupe de cette envergure. Enfin bref... Les morceaux défilent et l'on se rend compte que chacun d'eux renferme un ou plusieurs riffs particulièrement froids, saillants et inspirés. La batterie, quant à elle, se révèle simpliste, tumultueuse, et ultra-entraînante durant certains passages... Les parties de batterie sont plutôt variées, recherchées, et il va sans dire que le jeu de Woe J. Reaper est personnel. Si l'on se réfère au solo surprenant qui ferme "Whilst the Trident Spawn and Spectre", on peut même dire qu'il est original. Sinon, les changements de rythmes et breaks sont très fréquents et donnent une fluidité aux morceaux et à à l'album.

En définitive, j'ai décidé d'accorder une note que j'estime excellente à Trident Autocrat, en dépit de son manque d'originalité. Il s'en dégage une telle noirceur qu'il m'est impossible de lui attribuer une note plus basse. Il y a des gens qui dénigrent les groupes de Black Metal old-school et qui ne cherchent que le neuf ; ceux là resteront certainement impassibles à l'écoute de cet album. En revanche, il est quasi impossible que Trident Autocrat ne séduise pas les nostalgiques des groupes précurseurs du Black Metal. Bien qu'il nous renvoie maintes fois à Mayhem ou Darkthrone, il ne plagie pas pour autant des albums tels que Deathcrush ou Under a Funeral Moon. Disons qu'il ferait plutôt hommage aux classiques des années 90.

1. Zaredoo Knives Endows thy Sight
2. Devacamo Possessed Black
3. Scolopendraarise
4. Avail the Autocrat of Evil
5. Witchboundator
6. Whilst the Trident Spawn and Spectre

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