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Guy de Maupassant disait : « Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude. » (Solitude). Si une citation se prête bien à un album, c’est bien à « Alone » de Solitude Aeturnus. Durant 60mn, ce groupe culte de heavy doom métal nous évoque la détresse solitaire, l’arbre mort de notre sociabilité, et élève par sa musique dans une autre sphère fuyant les contrées de la solitude.
Quelle solitude en effet ! Après 8 ans d’absence, quel sentiment d’abandon… Mais quand on entend le produit, on n’est pas déçu de l’attente ! Le groupe a subit des changements de line up n’altérant en rien la qualité des compositions. Edgar Rivera (Guitariste) et Wolf Covington (Batteur) sont partis tandis que Steve Moseley, le bassiste, s’est placé dans le rôle du guitariste. Du coup, se retrouvent à la basse et à la batterie James Martin et Steve Nichols. Chacun assure son poste à merveille ! Solitude aussi car les Texans ont produit eux même cet album et le résultat est propre et sans bavures. Rien à dire…
Aussi bien qu’elle soit représentée par ce magnifique artwork, réalisé par Travis Smith (Opeth, Amorphis, etc.), notre âme solitaire ne se contente pas de faire craquer les branches d’un arbre mort. Solitude Aeturnus nous offre un « Alone » très mélodique, aux influences très orientalisées et d’une qualité non négligeable. Les guitares sont superbes et un travail exceptionnel a été fait sur les soli. Un morceau comme « Upon Within » le prouve sans difficultés avec un solo d’une expression et d’une propreté irréprochables. Cependant, elles offrent aussi des riffs digne d’un Candlemass ou d’un Black Sabbath. Oppression, tranchant et pulsation se mêlent sur des titres envoûtants ou entraînants (« Sightless » en forme un exemple parfait). Sur « Waiting for The Light », elles s’orientent vers un jeu plus mélodique mais pas moins déplaisant. D’ailleurs, les quelques arpèges entendus sur « Scent of Death » ou « Essence of Black » le confirment. Ajoutez à cela un bon accompagnement à la batterie et à la basse (je pense particulièrement à « Is There ») ainsi que des breaks bien structurés, ça vous fait reconsidérer la solitude sous un autre angle. Elle devient un phénomène hypnotique, une convulsion agréable sous un ciel orangé…le dernier regard d’un pendu…
L’ensemble sonne donc très sombre sous ces aspects heavy et on n’oublie pas qu’on a à faire ici à des maîtres en la matière de doom. Dans ce décor étouffant mais séduisant, le coté dramatique est accentué par la voix fabuleuse de Robert Lowe qui résonne comme une plainte mystique et mélancolique. Elle prête à des titres tels que « Tomorrows Dead » ou « Blessed Be the Dead » une émotion incroyable et un charisme inévitable. Bref, tout cela nous transcende…
Ah Solitude quand tu nous tiens ! Rien que pour écouter « Alone », ça vaut le coup d’être seul…Notre tourment vient souvent de la solitude mais parfois il est bon de l’entendre pour partir un peu ailleurs…Un album vraiment très bon et à ne pas rater pour les amateurs du genre !
1.Scent of Death
2.Waiting for The Light
3.Blessed Be the Dead
4.Sightless
5.Upon Within
6.Burning
7.Is There
8.Tomorrows Dead
9.Essence of Black