La sélection de HU : octobre 2016
dimanche 23 octobre 2016Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
On inaugure une nouvelle rubrique sur Horns Up, celle d'une sélection mensuelle qui pourra prendre des formes différentes. Une rubrique qui permettra surtout de connaître les coups de coeur et les bonnes découvertes de nos chroniqueurs.
Ce mois-ci Dolorès, S. , Prout, GazaG et Nostalmaniac vous présentent une sélection de quinze albums, EP ou démos sorties récemment dans des styles très différents... Bonne lecture et bonne écoute !
Cult Of Luna & Julie Christmas - Mariner
Style : Atmospheric Sludge/Progressive Metal/Post-Hardcore
Pays : Suède
Label : Indie Recordings
Date de sortie : 8 avril 2016
Dolorès : Ne suivant plus trop l’actualité de Julie Christmas, c’est avec une tête bien surprise que j’avais vu passer le premier extrait de sa collaboration avec Cult Of Luna. En plus d’être complètement inattendue, c’était évident que celle-ci serait de qualité… Voyez par vous-même, à l’une des entités Post-Hardcore les plus impressionnantes qu’on connaisse, s’ajoute le chant improbable mais relevant presque du génie de celle qu’on connaissait déjà pour ses projets fous, Battle Of Mice et Made Out Of Babies.
Les deux univers se mêlent à merveille, et on a parfois l’impression de deviner quelle patte a dominé dans la composition de tel ou tel morceau. « The Wreck of S.S. Needle » reste pour moi le chef-d’œuvre de l’album, valorisant les cris écorchés (ou non) de Julie sur des riffs envoûtants et sans espoir quelconque. Mais le reste de l’album vaut le coup, pour voir à quel point la collaboration peut fonctionner et fasciner du début à la fin, dans une atmosphère aqueuse et parfois onirique.
Espérons que « Mariner » ne deviendra pas un album à part dans leurs discographies respectives, oublié ou boudé, car il est réellement à prendre comme une expérience musicale peut-être osée, mais réussie.
Oathbreaker - Rheia
Style : Post-Hardcore/Black Metal
Pays : Belgique
Label : Deathwish Inc.
Date de sortie : 30 septembre 2016
Dolorès : Parmi les groupes plutôt affiliés à la sphère Hardcore qui ont tendance à plaire aux amateurs de Metal, on cite facilement les groupes belges Amenra ou plus récemment, Oathbreaker. Ils se sont faits remarquer par leur Hardcore chaotique teinté d’angoisses profondes, parfois « Post », parfois presque Black, ainsi que la voix et présence de leur chanteuse, et « Rheia » n’est pas là pour changer la donne. On pousse le concept encore plus loin, dans un univers musical invitant au voyage intérieur. A la recherche de nos démons et bêtes les plus immondes, on s’accroche pourtant, à « Immortals » ou encore « Needles In Your Skin » pour ma part.
La voix de Caro Tanghe n’est pas sans me rappeler justement Julie Christmas dans ses aspects dissonants, ou les plus extrêmes, même si les accalmies où ses plaintes claires s’élèvent restent des moments tout aussi marquants. Là où Oathbreaker était plutôt rentre-dedans et presque rock’n’roll auparavant, « Rheia » se fait plus éprouvant dans sa progression et sa complexité que dans l’instant, la composition et le chant s’adaptant en conséquence. Une belle preuve qu’Oathbreaker était loin d’avoir donné tout ce qu’il avait à offrir.
Passive - NØ. 2
Style : Post-Punk Agressif
Pays : Canada
Autoproduction
Date de sortie : 14 septembre 2016
Dolorès : Cela m’a toujours fait sourire de voir le nombre de gens qui ne supportent pas le Post-Punk ou le Deathrock et compagnie, et qui écoutent pourtant Beastmilk (j’ai décidé qu’on avait tous envie d’enterrer un peu Grave Pleasures alors je les nomme comme je veux). Certes, il y a des passages plus lourds et agressifs, un line-up relié à la scène Metal, mais ça reste 80s à souhait, et c’est là que Passive entre en scène. Le projet plaira aux exacts mêmes gens, car l’idée reste de partir du Post-Punk pour le rendre encore plus violent.
Ne vous fiez pas au premier titre de cet EP qui est un véritable imposteur. Sans vouloir trop en dire, vous allez lancer l’enchaînement des trois titres et commencer à vous dandiner sur un titre tout à fait dansant. Et puis vous terminerez sur « Not Pray » sans même vous être rendus compte que l’Apocalypse, rien que ça, s’est déroulée entre temps, et que vous vivez en direct la fin des temps. Passive est un traître, mais un traître fortement agréable à écouter.
Bekëth Nexëhmü - De Glömdas Ursjälar
Style : Black Metal
Pays : Suède
Label : Ancient Records/Nordisk Kultur/Purity Through Fire
Date de sortie : 8 septembre 2016 (CD)
S. : Mais où s’arrêtera Swartadauþuz ? Ces dernières années, l’individu à la tête du quasi-clandestin label Ancient Records ne cesse de sortir tout un tas de projets, tous aussi bons les uns que les autres. Difficiles à trouver tant les exemplaires étaient limités, voilà que le Suédois lâche du lest en autorisant quelques rééditions. Parmi toutes les entités créées, figure Bekëth Nexëhmü, dont j’avais fait une chronique sur nos pages. Cet été, une nouvelle réalisation a vu le jour, dénommée « De Glömdas Ursjälar » et composée d’un seul monolithe de quarante minutes, rappelant en cela certaines démos de Paysage d’Hiver. Ceci étant, l’album aurait très bien pu être divisé en deux : du Black Metal, puis de l’Ambiant. Dès les premières secondes nous voilà plongés dans le monde obscur et caverneux de Bekëth Nexëhmü, l’introduction est d’abord lente et mystérieuse, sur fond de ruissellement karstique, puis la machine s’emballe brutalement jusqu’à en devenir épileptique, à la façon du « Hin-Fort » de Trist, appuyée par des riffs froids comme la glace et des vocaux déchirés. Véritable point fort, la batterie participe grandement à l’ambiance développée, avec des futs à la sonorité sourde, ponctuée par des breaks abyssaux qui tranchent avec les clinquements de la cymbale. Le tout donne une sacrée dimension aux compositions… hypnotiques et possédées, le genre de musique transcendante.
Cela dit, je reste beaucoup moins convaincu par la seconde partie du morceau, qui part dans les méandres d’un ambiant répétitif, assez céleste au demeurant, mais durant tout de même vingt minutes. Cinq auraient amplement suffit. Mis à part ce léger faux pas, on tient là l’une des meilleures réalisations de Bekëth Nexëhmü avec « De Svarta Riterna ». C’est sorti en version CD chez Purity Through Fire, ce serait dommage de s’en priver.
The Projects - Self-Titled
Style : Beatdown
Pays : USA
Autoproduction
Date de sortie : 2 mai 2016
Prout : Putain alors là c'est du lourd. Si vous aimez le Wiggerslam et le Beatdown, vous allez être servis. C'est la grosse tuerie gangsta de cette première moitié d'année sans négociation possible. Avec sample Hip-Hop, brutalité urbaine et vla le nombre d'éléments WTF, le meilleur combo du monde. Par contre faut pas être hermétique aux touches Hardcore parce que là t'as que de ça. Avec des coupures qui fleurent bon avec un Dripping malheureusement défunt, on se rapproche du Drop comme il devrait toujours l'être dans le metal UG, éclaboussé de Slam, de Drum'n'Bass et même de Trap ! Tantôt la guerre, tantôt la drogue, ça sent la cité avec phrasé rapé vénère qui parfois part en couille style raclement guttural mais toujours restant dans la haine et la brutalité servies par un bon blast quand il doit se faire présent. Une expérience à part et pour l'anecdote, c'est un single de 30min.
Human Vivisection - The Perpetual Gap
Style : Slam Death
Pays : Belgicle
Label : Rising Nemesis Recs.
Date de sortie : 20 mai 2016
Prout : Premier album des Belges de Human Vivisection qui viennent quand même d'une ville qui s'appelle Bree. Je veux dire, quand tu fais du BDM / Slam, c'est juste parfait. Et d'ailleurs l'album est vraiment pas mal du tout, ça envoie bien. Petit bémol juste pour l'enregistrement à BAR qui baisse un peu la qualité de la production et la voix pas toujours bien maitrisée mais qui oscille convenablement entre les ptis gruiks dégueulasses groovy et les hurlements gutturaux du gars pas content voir des trucs cheloux du zombie chanteur qui a le sida. Mais du coup l'avantage de la BAR, c'est qu'on peut faire n'importe quoi avec, comme ces tapis de double parfois totalement absurdes dont le groupe abuse à outrance ; donc parfois c'est drôle. Encore un groupe dont il faut suivre l'évolution.
Tantrum - Killer Tape
Style : Beatdown
Pays : UK
Autoproduction
Date de sortie : 21 mai 2016
Prout : Rien à voir avec Tamtrum le groupe de tapettes de France qui fleurait bon le dancefloor (RIP). Non putain, Tantrum c'est bon, c'est slammy, c'est méchant et ça casse des bras. Du pur Hardcore Beatdown venu pour exploser des faces à coup de grosse haine urbaine. Chant hurlé complaintif, questions-réponses, choeurs family, grosses montées en puissance pour faire exploser le beatdrop sur marche militaire d'une double pédale agressive. On sent bien que les Anglais de Tantrum maîtrisent la violence hooligan dans cet EP de même pas 20 min qui vient assoir encore une fois le talent de la scène UK sur le Beatdown des cités.
Obsoletenova - Oracle
Style : Brutal Death Technique
Pays : Chine
Autoproduction
Date de sortie : 1er Juin 2016
Prout : Moi dès que tu me mets un truc asiatique, j'ai mes grand yeux qui s'illuminent. C'est comme ça, on a chacun nos aspirations. Donc après Maggot Colony groupe de Slam Death qui nous vient de Taiwan et qui déchire, place maintenant à Obsoletenova, déjà vas-y rien que pour prononcer le nom. Pourtant ça cache un groupe chinois carrément prometteur, avec du bon BDM derrière, de la bonne grosse voix de porc et les bonnes petites touches de Slam qu'on aime bien. Y'a même parfois un ton très clair et très Death Melo dans les riffs de guitare, ce qui peut paraître parfois très étonnant quand tu vois le style dans lequel le groupe évolue. Les zicos n'hésitent pas non plus à parfois partir dans un délire complètement barré / Prog, comme ça se fait parfois dans la scène Death Tech. C'est pas la prod' du siècle mais pour un démo et vu d'où ça vient, on pardonne pour cette fois. Les côtés technique et sci-fi ne sont pas en reste et me font dire que c'est un groupe à surveiller de très près !
Intestinal Extirpation - Swallowing Humans For A New Amorphous Breed
Style : Slam Death
Pays : Chili
Label : Goressimo Recs.
Date de sortie : juin 2016
Prout : Intestinal Extirpation ; avec un nom comme ça cherche pas, les Chiliens font dans le gore. Pas dans le Goregrind non, dans le Brutal Death Slam, avec tous ses passages slam qui reviennent toutes les cinq minutes, l'utilisation des harmoniques à outrance, le chant sans doute reverse en mode débouchage de chiottes. Alors oui le côté Devourment se fait ressentir à mort, du coup on se rapproche plus du Slam old school que le plus récent limite Beatdown à la Katalepsy, et c'est pas plus mal, ça rechange. Après ce tout premier album n'est pas encore l'album du siècle. Un peu trop linéaire par moments avec un manque d'idées assez fofolles. Bref, c'est un énième groupe de Slam sans grosse prétention mais qui fait le taf.
Visions Of Disfigurement - Abhorrent Extinction
Style : Slam Death
Pays : UK
Autoproduction
Date de sortie : 24 août 2016
Prout : Encore un groupe anglais et encore du Slam Death avec ce premier opus des gars de Visions of Disfigurement. C'est pas très rapide, c'est pas très brutal, ça s'intensifie surtout sur les ambiances et sur le côté lourd de la force. Du coup c'est vrai que ça donne l'impression de manquer d'un peu de pèche sur certains morceaux, le côté "planant" un peu trop mis en avant par moment. La prod' a quelques faiblesses aussi, tout comme la batterie et même parfois la voix qui a quand même un côté cool dans son utilisation puisqu'elle varie pas mal. Mais dans l'ensemble on sent bien le premier album d'un groupe, qui n'a pas encore toute la maturité qu'il lui faut.
Blood Incantation - Starspawn
Style : Death Metal
Pays : USA
Label : Dark Descent Records
Date de sortie : 18 août 2016
GazaG : L’année dernière les Américains de Blood Incantation nous ont sorti un d’EP assez compact : Interdimensional Extinction. On sentait le groupe un peu frustré du format, comme s'ils avaient plein d'autres choses à nous raconter, mais pas possible, faute de temps. Ca nous a permis de bien flairer le potentiel de la formation, qui vient de doubler la mise et de rentrer dans la cour des grands avec la sortie de leur premier skeud : Starspawn.
La formule n'a pas vraiment changé. On retrouve ce paradoxe entre d’une part une prod organique limite old school qui te met à l’aise, qui te place en terrain connu ; et d’autre part des compositions complexes et hétérogènes où tout est possible (le premier morceau fait 13 minutes). Plein de plans différents sont présentés sur ce skeud. Ils sont connectés par des transitions naturelles, presque faciles. Pas de gros breaks à tout va, non ; là on est dans de la fluidité. Ca apporte une cohérence forte aux compositions, qui deviennent de gros blocs maîtrisés, depuis l'écriture de la musique jusqu’à son exécution.
Pas besoin de se farcir des parties hyper démonstratives, voire vulgaires, pour sentir le talent du groupe. Dès que l'on voit venir un moment de virtuosité débridée, la prod est là pour garder le tout obscur et malsain. On retrouve avec plaisir cette espèce de créature enfermée dans une cage, frustrée et énervée, qui gigote et mord ses barreaux, sans jamais réussir à en sortir. Un CD bourré de bonnes idées, qui rend à la fois hommage aux anciennes prod organiques, et qui apporte de la fraîcheur à ce genre ultra bouché ; qui souvent se mord la queue. Un bien bon CD de Death Metal, ho bin oui ma bonne dame !
Monumental Torment - Mother
Style : Death Technique
Pays : Russie / USA
Autoproduction
Date de sortie : Juillet 2016
GazaG : Loin, bien loin de la subtilité de Blood Incantation, vient se poser Monumental Torment. A la base, le groupe a pondu un premier album, Element Of Chaos, certes hyper rapide mais assez plastique et impersonnel. S’en suit une grosse pause, et puis 5 ans plus tard, on change de logo (souvent synonyme de changement musical), et on sort l’EP Mother.
Tout à été revu, en mieux. Cette fois, Monumental Torment nous sert un Death Metal technique qui se base en premier sur les riffs, sublimés ensuite par la vitesse, et pas l’inverse. La prod est un poil plus abrasive, donc fatalement les morceaux gagnent globalement en violence. Cette fois, les blasts fonctionnent. Après, avec le batteur de Brain Drill derrière les fûts et le mixage assez fat de base, ça reste quand même bien industrialisé.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on sent que les musiciens n’ont plus ce besoin de prouver quoi que ce soit, et qu'en plus, ils ont trouvé une recette qui marche. Prenez des riffs simples mais hyper catchy et mathématiques. Ajoutez-y de la vitesse ; de temps en temps laissez reposer un chouilla pour pouvoir respirer, et basta. Pas besoin de plans atmosphériques ou de solos inutiles en plein milieu. C’est rapide et précis, sans aller trop vite non plus pour ne pas se perdre. Même si le titre Mother se détache des 3 autres morceaux, chaque compo à sa propre identité, c’est vous dire le chemin parcouru. Un EP qui fait travailler le cardio, qui présente de jolies choses sans te les mettre sous les yeux de manière austère, mais qui ne va pas non plus attendre que t’aies fini de les apprécier pour passer à la suite. On attend l’album pour transformer l’essai.
Antimateria - Valo aikojen takaa
Style : Atmospheric Black Metal
Pays : Finlande
Label : Purity Through Fire
Date de sortie : 1er septembre 2016
Nostalmaniac : On sait peu de choses sur Antimateria si ce n'est qu'il s'agit d'un projet Black Metal finlandais qui a sorti récemmeent son premier album. N'allez pas chercher de démo ou d'EP, il n'y en a pas. Alors, même si on retrouve bien souvent les mêmes protagonistes au sein de la scène Black finlandaise, on peut s'imaginer qu'il s'agisse aussi d'un projet formé en marge de ce microcosme. Mystère, mystère ! « Valo aikojen takaa » est le nom de ce premier opus et je ne pensais pas vraiment m'y pencher car s'il est évident que la Finlande nous a offert beaucoup de très bons groupes Black Metal, elle a aussi son lot de clones inintéressants et de groupes qui tournent en rond depuis quelques années. Et la pochette n'aide pas vraiment à sortir du lot.
Cependant, dès la première écoute je suis impressionné. Antimateria propose un Black Metal atmosphèrique qui peut paraître classique mais avec pour force une grande qualité de composition. On retrouve à travers ces 44 minutes les sensations de mélancolie, de spleen, de froideur mais aussi de colère. Des sensations renforcées par ce clavier très présent qui s'allie parfaitement aux riffs et à ce son de guitare assez raw qui évoque les meilleures oeuvres de Satanic Warmaster et Goatmoon. Les compositions assez longues privilégient les mélodies et l'immersion sans jamais provoquer l'ennui grâce à quelques breaks et passages acoustiques qui apportent beaucoup de fraicheur à l'ensemble. Finlande oblige, on a du mal à ne pas penser à Moonsorrow pour certains morceaux ("Valo Aikojen Takaa"). Cet album constitue donc une très agréable surprise à l'approche de l'hiver.
Bravo donc au label teuton Purity Through Fire pour cette très bonne trouvaille.
Spell - For None and All
Style : Heavy Metal/Hard rock
Pays : Canada
Label : Bad Omen Records
Date de sortie : 13 mai 2016
Nostalmaniac : On ne parlera jamais assez du Metal canadien et ses différentes facettes. Passionné de vieux Heavy Metal, le power trio de Vancouver Spell nous revient avec une deuxième galette. Si j'ai pu faire l'impasse sur leur « The Full Moon Sessions » (2014), le premier extrait dévoilé "River of Sleep" m'avait vraiment séduit par son côté ensorcelant et délicieusement évanescent.
Avec une production totalement old school, leur Heavy Metal hypnotique prend toute son ampleur sans errer dans les clichés du psychédélisme. Le psychédélisme s'incarne ici dans l'ambiance générale mais aussi les sonorités et les passages plus planants. On devine aisément l'influence de leurs compatriotes de Rush mais aussi de Blue Öyster Cult et King Crimson. Mais Spell garde cette fièvre Heavy (parfois plus Hard rock) dans ses compositions pour un résultat parfois étonnant, mais toujours réussi. La voix de Cam Mayhem (souvent renforcés par des backings) et son côté très intemporel donne aussi beaucoup d'authencité à ces dix morceaux.
« For None and All » se révèle être un album très intéressant et abouti qui révèle ses richesses écoute après écoute. Le genre d'album qui fait assurément du bien dans le paysage Heavy Metal actuel !
Krig - Rites १
Style : Psychedelic Grindcore
Pays : Belgique
Autoproduction
Date de sortie : 21 juin 2016
Nostalmaniac : Formé en 2012, Krig s'est longtemps cherché. Si bien sûr l'étiquette "Psychedelic grindcore" pourra en faire sourire plus d'un, le combo belge est bien à prendre au sérieux. Preuve en est avec cette première réalisation sous forme d'EP Rites १. Trois titres, dont le premier dépasse les dix minutes. Impensable pour du Grindcore ! Non, la musique de Krig est bien plus complexe que ça. Imagine ton groupe Death/Grind préféré qui vient de se faire livrer la meilleure weed du coin en pleine crise mystique faire des convulsions devant une statue de Shiva (bien sûr imaginaire). Juste démentiel ! Un concept assumé et poussé jusqu'au au bout à travers des sonorités étrangères (djembés, percussions, bols chantants tibétains). Il y a aussi de la place pour quelques breakdowns qui sont redoutables. L'EP est totalement déroutant mais il prend toute sa dimension en live où le combo excelle et ne rend personne indifférent. Cette année, Krig semble donc avoir trouvé sa voie et un bel avenir lui est promis.
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