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Avec une telle pochette, on aurait pu s’attendre à du post-core ou bien du doom, mais que nenni. Ce split CD sorti en octobre 2006 regroupe deux formations françaises du nom d’Escarres et Greenwald. Leurs styles sont relativement loin des deux genres cités ci-dessus, optant plus pour une musique punchy. Sturm Und Drang Act I est le premier split d’une série qui sortira sur Bent Records ayant « comme seul but, la découverte de jeunes groupes en devenirs ».
Escarres, groupe qui ouvre les hostilités, pratique un hardcore déstructuré aux forts accents rock’n’roll. A la vue du nom des titres, on est plutôt refroidi concernant leur possible qualité : "Ma Femme est un Punching Ball", "Croute que Croute", "Bebop VS Rocksteady". Avec des titres pareils, la musique du combo va probablement être drôle la première écoute mais rentrera rapidement dans la catégorie "CD que l’on ressort dans les quatre ans". Mais c’est bien tout le contraire… Escarres propose un son bien carré, des compositions extrêmement riches et l’aspect « rigolo » du groupe rafraichit les morceaux et donne justement ce petit rock’n’roll dont je vous parlais. Servi par une production encore une fois très pro, les parties de guitares et basse sont démentes, à la fois accrocheuses et techniques, le tout savamment dosé. Du côté du micro, Gaetan et JP(guitare) et Boris (basse) crachent ses trippes de façon virulente mais toujours avec ce groove rock’n’roll. Utilisant l’anglais et le français, on remarque que Gaetan est tout de même plus à l’aise et plus juste quand il s’agit du français. Malgré l’apparence de déconnade d’Escarres, on sent que les membres ont tous une expérience derrière eux. Venant de groupes tels que Headust ou Anarchophobia, les musiciens apportent beaucoup de professionnalisme au son du combo ! On attend la suite avec impatience.
Le deuxième groupe de ce split se dénomme Greenwald. S’occupant des quatre morceaux restant, on sent tout de suite la différence de production entre les deux formations. Malgré leur création un an avant Escarres (février 2005) et une sortie à leur actif, Greenwald n’a malheureusement pas l’expérience de ces derniers…
En début de chronique, je disais que leur style était relativement loin du post-core ; j'ai insisté sur le relativement car la musique de Greenwald propose quelques éléments propres à ce style, avec entres autres des influences de Neurosis. Mais ces ambiances aériennes ne se trouvent que sur les parties instrumentales : dès que le chant se mêle à la partie, on a plutôt affaire à une sorte de deathcore déstructuré mais moins bien construit que sur les quatre premiers morceaux d'Escarres. Le son reste un peu brouillon par moments. On remarque rapidement que GW sont bien meilleurs sur les titres plus instrumentaux comme "Rise Tide" et "Death Factory".
Même si ce split n’est pas du tout une compétition mais plutôt le moyen de découvrir de (bons) petits groupes, je trouve qu’Escarres remporte largement la manche. Avec un son plus pro, plus carré, plus accrocheur (enfin il faut quand même aimer les structures déstructurés), on sent que le groupe a un réel potentiel. A surveiller !
Escarres :
1. Ma femme est un punching ball
2. Amen city
3. Croute que croute
4. Bebop VS Rocksteady
Greenwald
5. Rise Tide
6. The Herd
7. Death Factory
8. Mind's Gap
