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Formation fraîchement née, Paganize fait dans le paradoxe. Alors qu’il proclame une « Evolution Hour », le groupe fait plutôt dans le heavy traditionnel des années 70/80.
Mais justement, cet aspect paradoxal caractérise bien ce premier opus des norvégiens. Pendant 59mn59 (remarquez moi ce timing svp), on se retrouve dans une musique aux tonalités typiques du heavy mais un brin moderne, comme si elle voulait donner un second souffle à ce mignon petit alien cloisonné dans son silo à liquide verdâtre. Approchons nous un peu de la bête...
Tout au long de cet album, on découvre des morceaux dotés d’une bonne dynamique générale et de caractère. Chaque instrument a sa place et se fait entendre. On ne peut mettre de coté les performances du batteur, qui n’est autre que Trym (Zyklon, Emperor), assez doué dans son domaine. Néanmoins, les autres membres n’ont pas à être sous estimés : les guitaristes, dans leur jeu jumelé, ont du mérite et le bassiste ne se laisse pas marcher sur les pieds. Bref, un petit maelstrom bien sympathique et agréable à entendre ! Ce nouveau petit monstre a tout pour plaire et peut commencer à briser le plexis de son tube.
L’ensemble est très entraînant et bien structuré. « Conscience » en est d’ailleurs la preuve même en nous offrant un titre bien groovy avec des passages à la double bien calés et un chant qui me fait penser à du Doomsword. Sur ce « Evolution Hour », on a le droit aussi à un morceau héritier d’une influence progressive indéniable, « Dark ». Introduit sur des riffs thrashy entre Accept et Slayer, il alterne entre attaques puissantes, décisives et passages mélodiques joliment articulés. La petite bête montre qu’elle peut aussi émouvoir en nous pondant un superbe break où s’écoule des arpèges sur un plasma de riffs en retraits. On a également des titres qui se font plus doux, comme « The Wraith » et sa petite intro finement cousue, ou plus lourds avec « Hollow » (aux airs quelques peu « Candlemassiens »). Enfin, les trois derniers morceaux de l’album créent un laboratoire où les soli se développent. Ils y sont impressionnants et techniques sans pour autant contaminer la musique.
Cependant, le restant de l’album demeure assez linéaire. L’esprit aliéné se rendort et s’installe dans un courant musical, non pas inintéressant, mais plus commun. Cela s’écoute docilement…Du moins, si on fait abstraction de certains épisodes vocaux un peu hasardeux. Geir Helge Fredheim a tout intérêt à rester dans un registre de chant grave car les montées dans les aigus sont encore laborieuses ! Même si sa voix se veut très 80s, il n’a pas cet aise propre aux chanteurs de l’époque.
Le petit alien recroquevillé dans sa maison de verre n’a donc rien à cacher. Il nous livre un premier album tout à fait honorable qui nous montre que le traditionnel a tout d’un moderne tant qu’on lui redonne la chance de s’exprimer à sa façon. Bref, Paganize peut devenir une sorte de mutant de la scène heavy traditionnel pour peu qu’on le laisse encore baigner un peu dans son placebo…
1.The Hour
2.Conscience
3.Dark
4.Hollow
5.Turn of the Tide
6.The wraith
7.Divinity in Vain
8.Blind Eyes
9.Mary King’s Close
10.Unfolded