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Certains albums transportent l’auditeur au fil de chacun de ses morceaux. Certains albums ne peuvent s’arrêter en plein milieu une fois commencés. Certains albums ne peuvent que s’écouter chez soi, allongé dans son lit, avec une petite lampe de chevet pour seule source de lumière… « Memory of a Dream » fait parti de ceux-là. Une fois l’album dans le lecteur CD, l’auditeur se laissera entrainer pendant les 70 minutes que durent ce deuxième album de Transmission0.
Expérimentant encore un peu plus les chemins du post-hardcore, la formation hollandaise a profité un maximum des deux années qui séparent « 0 » (2004) de « Memory of a Dream » (2006) pour murir et le résultat peut s’entendre tout au long de ce dernier.
La structure de l’album est parfaitement agencée. Transmission0 a choisi de mettre ses quelques morceaux un peu plus énervés au début de l’opus. Ils permettent de bien s’encrer avec l’esprit du groupe pour mieux rebondir sur les titres suivants, bien plus calmes… D’ailleurs, on note que le chant hurlé n’est pas forcément le meilleur sur les premières chansons et qu’il s’améliore au fil des morceaux pour atteindre un niveau d’excellente sur "Fragments", avec une bonne complémentarité entre les deux chanteurs. Plus étouffée, plus hurlée et tout simplement plus adaptée au style, elle peut se rapprocher du timbre de voix du chanteur de Cult of Luna.
Cult of Luna est d’ailleurs l’une des deux principales influences du groupe. Ils s’inspirent (comme la majorité dans ce style) des deux maîtres du post-core à savoir Isis et donc Cult of Luna. Mais bien que fortement influencé par les deux groupes ci-dessus, Transmission0 arrive à développer un son relativement personnel. Ils sont par moments un peu plus « décalés » et arrivent de ce fait à partir d’un morceau tout calme pour s’exciter la seconde d’après ("Fragments").
Mais le point fort du groupe (comme la majorité dans ce style… euh, je l’ai pas déjà dit ça ?), c’est surtout l’instrumental. Il prend largement le pas sur le chant et c’est essentiellement lui qui arrive à transporter l’auditeur dans une espèce de transe. Ici, pas d’headbangue de porc, mais plutôt un petit mouvement frénétique de la tête dans tous les sens. Les guitares, accompagnées d’une batterie tout aussi exemplaire, mènent la cadence d’un instrumental très bon, malgré ses influences marquées.
"Token", le dernier titre, se paye une guest de choix à savoir Steve Austin de Today Is The Day. D’ailleurs en parlant de titres, l'appelation de ces derniers sont souvent simplistes ("Condor", "Unrem", "Paracas") et même parfois banale ("Dreams1", "Dreams2"), dommage.
L’artwork est quant à lui en parfaite adéquation avec le titre et la musique de l’album. Transmission0 aurait réussi le pari de surprendre et d’arriver à une qualité musicale comparable à ses paires. « Memory of a Dream » démontre que Transmission0 est un réel outsider de la scène post-hardcore, prêt à surgir. Un album qui s’écoute et qui se réécoute avec toujours le même plaisir et le même engouement.
1. Cocoon 06:17
2. Condor 05:52
3. Paracas 09:31
4. Dreams 1 02:18
5. Fragments 06:55
6. Dying Lights 07:38
7. Dreams 2 02:20
8. Damn Machines 06:31
9. Unrem 05:46
10. Token 11:15